vendredi 29 janvier 2010

Extension de visa en Chine : Let's fight !

Tout a une fin... surtout les visas !

A quelques jours de la date limite, je me suis donc rendu dans le chef-lieux de la region, Changsha, afin d'y obtenir une extension. Normalement, il est possible d'étendre son visa touristique deux fois, et comme Kader, qui était en Chine avant moi l'avait fait sans problemes en 24H, je me suis pointé dans les locaux de la police avec mes photos d'identité dans la poche, la fleur au fusil, et les doigts dans le nez.
Comme d'habitude dans ce genre de situation, la débacle fût à la hauteur... De quoi faire passer la Berezina pour une garden-party !!!
Ouch !
Ce n'était déjà pas facile d'obtenir le visa, mais sa prolongation est encore plus difficile.

Mais commencons par le début : une fois descendu de l'autocar qui m'a amené de Hengyang, je me promene un peu dans les environs pour trouver un petit hotel pas cher. Ensuite, je parviens non sans mal à me faire indiquer la position d'un poste de police locale, notamment grâçe a une carte de la ville que j'ai eu par hasard en achetant une carte de la region à Guilin.
Une fois dans les locaux des-dits policiers, je constate a regret que pesonne ne parle un mot d'anglais. Je mets donc comme de juste une bonne demi-heure rien que pour leur faire comprendre que je souhaite une extension de visa. Une fille intelligente écrit alors une adresse sur un papier et je capte le mot "taksi". Chouette, le chmilblique avance. Me voila parti vers la destination suivante. C'est un peu comme un jeu video : il faut résoudre les enigmes pour debloquer l'histoire. Or donc, une fois arrivé, je me rends directement dans le bon service (chance !) et trouve un employé parlant un tres bon anglais (re-chance !).
" - Une extension de visa ? Oui bien sur, mais avez-vous le document machin ?
- Euh... non.
(regards super-fatigue de mon interlocuteur)
- Je ne peux rien faire sans ce document.
(la, le dessin anime "Les 12 travaux d'Asterix" a fait un passage furtif dans ma tête, sombre presage)
- Et je fais comment pour l'avoir ?
- Il doit etre rempli et fourni par la police locale.
( mais j'en viens !!! Tant pis, sourions)
- Tres bien, merci au revoir !
Une fois revenu au poste de police, evidemment, il est 17 heures, c'est fermé.
Pas grave,je me suis montre prudent, j'ai encore 4 jours, je peux faire ça demain sans problème.
Le lendemain, donc, je suis a 9H à la porte et demande le document en question. Cette fois, on me passe quelqu'un au telephone qui parle anglais (Joker : appel a un ami) et j'apprends que je dois me rendre dans le poste de police correspondant à la zone de mon hotel, le document dont j'ai besoin portant essentiellement sur l'endroit ou j'habite. Et c'est ou ? On ne sait pas.
Pas grave. je retourne à mon hotel et m'informe sur leur poste de police dedié : ils ne savent pas non plus, mais quelqu'un de serviable m'accompagne et nous trouvons rapidement, apres avoir interroge un flic au carrefour. Je retombe à nouveau sur le barrage de la langue, mais au bout d'une heure, et grace a l'intermediaire d'une anglophone appelée par l'agent, ca semble bien parti.
J'apprends au passage que c'est mieux si je descends dans un hotel 3 etoiles car ce genre d'etablissement est aussi en mesure de faire ce document. Comme si j'allais faire un truc pareil. Donc lorsqu'ils me demandent l'adresse de l'hotel, j'en sors fierement la carte commerciale que j'ai eu soins de récuperer la veille. Ils appellent l'etablissement, mais la, bien sur, ça coince. Evidemment puisque pensant en finir dans la journee, j'ai fait le check out en partant le matin comme un idiot. Mais bon, c'est pas si grave, je n'ai qu'à retourner la-bas et m'inscrire à nouveau.
C'est fou comme tout est simple dans ma tête.
Une fois a l'hotel, ils ne veulent plus de moi. Bon. Une règle dans ces cas-la, ne pas insister : je pars avec le sourire, apres tout ce n'est pas si grave : je n'ai qu'à descendre dans un autre hotel 100m plus loin. J'y suis accueilli avec le sourire, pas de soucis. En revanche, comme les gérants ne parlent pas u mot d'anglais, je n'arrive pas a leur faire cracher leur adresse et me contente d'une photo de la facade et de l'emplacement sur ma carte. Retour chez les flics.
Ca marche a peu pres, sauf qu'au bout d'une demi-heure de blablas auquel je ne comprends rien, mon anglophone au telephone me dis que mon nouvel hotel ne dépend pas de ce commissariat, mais d'un autre...
Je vais bien, tout va bien....
Et où se trouve cet autre commissariat ? Chance, ils savent ! Tout n'est pas perdu, et une demi-heure plus tard, je suis au bon endroit. A nouveau la barriere de la langue, mais j'ai pris le coup de main, ainsi que les mots clefs necessaires. L'agent prepose sors le precieux papier et me demande mon adresse : apres lui avoir fait comprendre ou "j'habite", je sens que ça coince... Apres a nouveau de longs pourparlers au telephones avec de multiples personnes, interrompus par des chinois simplement curieux de savoir ce que je voulais ( je les aurais étranglés avec joie), j'apprends que d'apres la loi, je dois dormir dans un hotel 3 etoiles et que cet hotel me fournira lui-meme le papier. Les petits hotels ne sont pas autorisés à loger des etrangers.
...
...
OK, laissez tomber, 'faut qu'je reflechisse, la.
Je quitte le commissariat pas mal depite, quand même. Je refuse de dormir dans un hotel 3 etoiles, plus pour le principe que pour des raisons financieres. Je ne cautionnerai pas cette attitude débile des autorites.
C'est bien joli, mais en attendant, je fais quoi ? Car avec tout ca, j'ai encore perdu une journee entiere, moi ! Mon visa se termine dans 3 jours...
Je retourne a l'hotel pour me poser un peu, mais l'hotelier m'arrete au passage. Il n'a toujours pas appris l'anglais depuis ce matin, mais il parvient cependant a me faire comprendre que je ne dois pas rester ici, qu'il n'a pa le droit de loger les etrangers (c'est fou comme ils sont capables de se faire comprendre au besoin !)... Je vois, les flics ont surement appelé.
Je reprends mon sac et m'en vais, mais je n'ai plus guere le coeur a sourire, cette fois.
Game over.
Je suis grille, ici, plus la peine d'insister. Le soir tombe,et je dois trouver ou dormir. Les autres hotels étant 50% plus chers qu'a Hengyang, j'y retourne, et deux heures plus tard, je repose mon sac dans l'hotel que j'avais quitte la veille au matin.
Evidemment, j'ai passe la soiree a tourner en rond dans ma tête toutes les possibilites : refaire ma demande d'extension ailleurs, mais ou ? Sachant que si je me plante a nouveau, je serai condamne a sortir de Chine en cinquieme vitesse, mais faute de temps pour faire un visa, je devrai choisir un pays qui ne m'en demandera pas. La seule opportunite si je ne veux pas prendre un avion, c'est le Laos. Mais si je me plante a l'autre bout de la Chine, 24 heures ne suffiront pas a rallier la frontiere ! Le faire a Hong Kong ? J'y ai songé, mais il parait que ca ne marche plus, notamment suite aux demandes de visa massives qui y ont été faites pendant les J.O. de Pekin. Apres avoir demandé des infos a Kader en esperant qu'il lise le mail a temps, je m'informe sur internet. Sur un forum, une fille signale qu'elle a eu son extension sans aucune question dans une ville a l'Ouest du pays. je regarde sur google : c'est vraiment loin... Je me contente donc de crever de jalousie et continue ma recherche. Il apparait que toutes les villes offrent l'opportunite de prolonger un visa, mais plus la ville est petite, mieux ca marche. Peut-etre les flics ne sont-ils pas au courant des reglementations, ou peut-etre font-ils simplement leur loi...
Je decide donc de tenter tout simplement ou je suis, a Hengyang. On verra bien.

Le lendemain, je trouve sans trop de probleme l'unique poste de police de la rive Ouest de la ville. Pas de confusion possible avec un autre commissariat, cette fois. Le gus à l'entrée m'envoie directement chez le capitaine, et ce dernier, plutot serviable et souhaitant visiblement se débarrasser au plus vite de la corvée, fait tout ce qu'il faut pour aplanir les difficultés administratives. Il m'invente lui-même mon nom en chinois, quant a la fameuse adresse de residence, Dieu seul sait ce qu'il a ecrit. Il pousse ensuite l'amabilité jusqu'a me conduire en voiture jusqu'au bureau lié aux affaires etrangères, et là, il s'explique lui-même avec un agent dont la suspiscion et les regards peu amènes qu'il me lancait m'ont vraiment fait peur pour mon extension. Ensuite, ma chance continué, car juste après le depart de mon super flic aureolé de gloire par un spot 3000 watts, je me retrouve soutenu par une jeune chinoise parlant un tres bon anglais, et presente pour le renouvellement de visa de deux collegues anglais de son entreprise. Elle va m'aider jusqu'au bout, expliquant tout a la gorgone de l'autre côté du comptoir, m'expliquant tout en retour, m'accompagnant pour les photocopies, le transfert bancaire... un rêve. Je n'ai pas demande sa main, j'aurais peut-être du ?...
En tout cas, apres "seulement" 3 heures de formalites et de discussions, c'est fait. Ils gardent mon passeport pour une semaine, mais j'aurai mon extension.
Un bemol tout de même : je n'aurai droit qu'à 15 jours supplementaires.
Pourquoi pas un mois ???
C'est comme ca, c'est la loi.
Elle a le dos large, la loi, en Chine...

mardi 26 janvier 2010


À mi-chemin vers Shanghai, je suis arrive a Changsha, ou je tente de faire renouveler mon visa. Il n'y a pas grand chose à dire, la routine : marcher, manger, dormir... Les villes sont tristes a pleurer, les paysages de la campagne sont noyés dans le mauvais temps, et les quelques rayons d'un pale soleil d'hiver ne montrent que des rizières en friche et des arbres nus...

Lorsque je suis arrive a Guilin, j'ai eu la surprise de découvrir que la citée abritait un ancien palais impérial. Il y avait beaucoup de touristes chinois, et même quelques touristes occidentaux : chouette, me dis-je, allons voir de plus prêt ! Mais tintin ! En fait, toutes les explications qui pourraient permettre de se cultiver sont en chinois sauf une, a l'entrée, qui explique pourquoi il n'y a rien à voir : tout a brule au 16eme (17eme ?) siècle sur l'ordre d'un général mauvais joueur qui ne voulait pas laisser la ville a l'ennemi. J'ai fait le tour quand même, au cas où, mais non, rien à voir.
Je ne profite donc guère des merveilles de la Chine, mais en revanche, j'avance vite.
Cote rencontres, je me suis fait aborde par Mr Liu, un sympathique chinois de Lingling qui parlait anglais (chose rare ici !). Il était ravi de mettre la main sur un étranger et a tenu à m'offrir le déjeuner et le diner, et m'a embarque dans son école maternelle : il voulait que je l'assiste pour apprendre aux petits à dire correctement "hello", "good morning", et "good bye" !!! C'était drôle, mais j'ai eu du mal à en sortir.
Cet homme-là était une exception. En général, les chinois m'ignorent et attendent que je sois passe pour m'examiner des pieds a la tête. De temps à autre aussi, fuse un "Ralo !", tentative locale pour un "Hello", le seul mot qu'ils connaissent. Mais en aucun cas il n'y a de tentative de créer un contact. Comme en France, en fait. Je suis donc plutôt tranquille, mais leur incapacité à parler anglais est parfois gênante. Par exemple, lorsque j'ai voulu quitter Nanning : avec le plafond nuageux, j'avais perdu le Nord depuis plusieurs jours, et j'étais incapable de me repérer. Quand aux panneaux, je n'ai toujours pas compris comment ca fonctionne. J'étais donc complètement perdu sur les immenses boulevards bordes de gratte-ciels, et chaque fois que j'ai demande mon chemin, je m'en suis trouve plus mal !
J'arrivais à leur faire comprendre que je voulais aller dans la ville suivante ("Wo qu Guilin", par exemple), mais ces braves gens me renvoyaient systématiquement... à la gare routière. Le barrage de langue rendait impossible la compréhension. C'est ballot... Si au moins j'avais eu un peu de soleil, j'aurais su vers ou me diriger, mais cette fois-la, j'ai eu les pires difficultés du monde à trouver mon chemin a travers l'agglomération. Quant à trouver une carte de la ville je n'y suis parvenu qu’à Guilin.
Bref, à part ce genre de petites anecdotes, il ne se passe pas grand chose. La nourriture est la même, bol de nouilles (dont j'ai pu observer la fabrication) ou assiettes de riz, mais la cuisine est tout de même variée, surtout si le client est prêt a y mettre le prix.
Le climat, lui est un vrai temps d'hiver. Il fait un f-froid p-p-polaire, les chambres ne sont jamais chauffées, et je dors tout habille comme en Turquie. Au moins ne serais-je pas trop dépaysé en rentrant en France.
La suite de mon périple (et sa fin !) passera par Nanchang, Hangzhou et Shanghai...
J'en voie le bout !

vendredi 8 janvier 2010

Ni Hao !!!

Ca y est, je peux enfin le dire ! Depuis le temps que j'attendais ça.
Bon, alors comme prévus, Blogspot, je peux m'asseoir dessus. Ce message est donc diffusé depuis la France (merci à celles et ceux qui ont accepté de m'aider).
Après une semaine de marche, je suis arrivé à Nanning, capitale régionale du Guangxi, la première grande ville sur ma route. Le temps n'est pas trop froid, oscillant entre 5 et 20 degrés selon les jours de soleil ou de pluie. Globalement, il est tout de même aussi pourri qu'au Vietnam, et en passant la frontière chinoise dans les collines, le plafond nuageux était tellement bas que je tapais dedans. C'est dommage car d'après les masses sombres et fantomatiques que j'ai pu apercevoir dans la brume, le paysage était surement intéressant ...
J'ai été un peu surpris sur mon chemin : je m'attendais plus à trouver quelque chose ressemblant au Vietnam, mais la différence est importante. Pour commencer, les chinois ont une autoroute, une vrai ! c'est à dire que :
1) C'est interdit aux piétons
2) Il existe une route parallèle ne supportant que le trafic local.
Donc je me retrouve sur une voie nettement plus calme que d'habitude, sans trop de camions et d'autocars qui constituent l'essentiel des désagréments. Plutôt bien donc.

En revanche, et c'est beaucoup moins bien, j'ai beaucoup de mal à trouver mon déjeuner, et la nuit me "surprend" (j'la vois v'nir, quand même!) généralement au milieu de nulle part, m'obligeant à faire des aller et retour avec la ville la plus proche en minibus, heureusement nombreux. Ca complique les choses, mais je dors au chaud et au sec, avec l'assurance d'un bol de nouilles au diner. Je sais, je sais, je suis au pays de Mao Ze Dong (ou Mao Tse Toung, comme vous voulez), et je fais preuve d'un état d'esprit reactionnaire et petit-bourgeois avec cette volonté de confort, j'en suis désolé. Alors on a qu'à dire que je soutiens l'économie locale en dépensant mes sous ? Après tout, le commerce est la chose la plus importante pour les chinois, même communistes, non ? heheheh.

Une autre surprise, c'est le niveau de vie nettement plus élevé. La, je suis plus proche de la Thailande, notamment pour les infrastructureset les services dans les villes et les villages. En revanche, dans la campagne, c'est un peu triste. Je m'attendais à une surpopulationcomme en Inde, mais avec l'exode rural en cours aujourd'hui, c'est plutôt tranquille. Et toute la région ne produit qu'une seule et même plante. Je ne connais pas le nom, alors je l'appellerai "ca" et vous mettrai une photo dès que possible. En attendant les champs de "Ca"recouvrent tout l'espace cultivable aussi loin qu'à pu porter mon regard durant cette semaine de marche. On s'en lasse. C'est bizarre cette façon de faire de l'agriculture. C'était pareil en Ouzbekistan : du coton et du blé en masse, et rien d'autre. La methode communiste, peut être ?
Je parlais de l'exode rural : ca confirme tout ce que j'avais entendu précedemment : des grues, du béton, des chantiers de construction partout, et des villes qui doublent leur taille en un rien de temps !!!! c'est très impresssionnant. Par exemple, lorsque j'ai traversé la ville de Ningming deux jours après la frontière, j'ai constaté que la moitié de l'agglomération était consituée de petits immeubles presque tous en fin de construction § Et une bonne partie d'entre eux abritaient déjà des petits commerces malgré les travaux ! Dingue. c'est effectivement un "boom" économique impressionnant. C'est comme avec les champignons : si on prend le temps de les observer assez longtemps, on pourrait voir les villes pousser à vue d'oeil !
Même chose à Nanning, comme c'est une grande ville, vous pouvez remplacer certains petits immeubles par de vrai gratte-ciels, mais le principe est le même.
Je me pose ici aujourd'hui, mais il n'y a rien à voir : il y a belle lurette que toute forme de batiments anciens et traditionnels ont disparu des agglomérations chinoises, mais je l'avais déjà dit lors de mon passage à Kashghar. D'ailleurs, en y repensant, je peux maintenant confirmer ce que j'avais observé dans cette dernière cité : les scooters electriques ont remplacé les vélos en Chine.

Zai Jian !!