mercredi 27 mai 2009

Retour sur la route

De retour a Teheran, je suis loge pour une nuit chez une iranienne : elle m’a contacte via “couchsurfing” pour me proposer son aide si j’en avais besoin. J’ai saute sur l’occasion et n’ai pas eu a le regretter. Outre qu’elle me loge comme un prince, elle parle un francais absolument impeccable et sans accent alors qu’elle n’a jamais ete en France ! J’en profite pour lui poser tout un tas de questions qui restaient en suspend… D’autant que mon hotesse est un esprit independent et ouvert, ce qui facilite la discution : je n’hesite pas a aborder avec elle les questions de religion, de politique, de societe, etc… D’habitude, je reste surtout dans le domaine de la simple culture.
Le lendemain, je depose ma demande de visa au consulat du Turkmenistan et tache de faire rallonger mon visa iranien de 15 jours. Operations reussies avec succes.

Et je prends la route dans l’apres-midi, direction Mashhad.

J’ai plusieurs contraintes qui conditionnent mon activite :

- les cartes bancaires ne fonctionnent pas en Iran. Leurs banques ne sont pas connectees avec les banques des autres pays. Resultat, les touristes doivent se munir d’une certaine quantite de “cash” pour toute la duree du sejour. Or, moi, je vois mon argent se reduire dramatiquement, et j’ai encore 17 jours a tenir… Conclusion, soit j’arrive a me faire heberger, soit je dors dehors. Ca va plutot bien se passer : entre Teheran et Shahrud, je vais dormer 2 fois dehors, et me faire heberger par l’habitant les autres fois.
Le probleme, c’est que je suis completement extenue avant meme d’arriver a Shahrud. Je n’ai que 6 heures de sommeil par nuit, avec des etapes de 40 a 50 km pas toujours faciles, et un arriere de sommeil qui commence a peser dans la balance.

- mon visa ne me permettra pas de finir l’Iran a pied. Il y a environ 900 km entre Teheran et Mashhad, et il me faudrait entre 3 semaines et un mois entier pour couvrir la distance. De plus, je voudrait passer une journee a Mashhad pour visiter un peu, et je perdrai encore 2 jours pour retourner chercher mon visa Turkmene a Teheran. Donc, je ne me suis pas pris la tete pour bien tout faire a pied : j’ai fait ce que j’ai pu, et le reste en voiture. J’ai fait tout de meme le minimum syndicale de 40 km par jour, avec parfois quelques extensions, notamment en arrivant sur Damavand et Shahrud.

- j’ai appris par experience que je ne pourrais pas franchir la distance a pied sans avoir en permanence 2 jours de nourriture et d’eau dans mon sac (soit pour moi un troisieme sac de 5 ou 6 kg). En effet, lorsque j’ai aborde le desert après la ville de Semnan, je suis tombe sur plus de 100 km avec rien au milieu : du soleil et de la poussiere, c’est tout. Ce jour la, j’etais mort de fatigue, la nuit avait ete tres courte, et en plus, au petit dejeuner, l’iranien qui m’avait heberge avait tenu a me faire gouter a un petit dejeuner local : un mix de viande comprenant les yeux, les oreilles, et la langue du mouton, ainsi que les pattes et quelques boyaux… On peux admirer, tout en mangeant, le crane de la bete en train de mijoter dans la casserole. Ca se mange, mais pour marcher sous le soleil c’est tout de meme un peu lourd. De plus, fatigue comme j’etais et ne sachant pas ce qui m’attendait, je n’avais pris qu’une bouteille d’eau, pensant trouver de quoi m’approvisionner sur le chemin.
J’ai assez vite craque ce jour la.

Donc, 8 jours de marche jusqu’a Shahrud, et retour a Teheran pour recuperer le visa. Je suis a nouveau loge chez mon iranienne et profite de son confortable tapis de salon pour dormir pendant 2 jours.


Conseils a tous ceux qui voudraient traverser l’Iran integralement a pied : vous aurez besoin de marcher pendant 2 mois (visa de 30 jours + 2 extensions de 15 jours). Vous n’aurez pas le temps d’aller voir Ispahan, Shiraz, ou Yazd. Vous n’aurez pas non plus de temps a perdre pour faire des demandes de visa et des allers-retours a Teheran pour les recuperer : tachez de les obtenir avant si c’est possible. Cependant, cela necessite de connaitre avec precision le jour d’arrivee en Iran, (ce qui dans mon cas etait impossible). De plus, pour marcher, il faut dormir, alors ne comptez pas sur l’hospitalite locale (les iraniens se couchant a minuit), mais plutot sur une tente plantee loin, tres loin de toute civilization, afin de dormir tranquille. Oui, je sais, on peux se passer de tente et de sac de couchage, mais après m’etre fait vampirise par des escadrilles de moustiques en formation d'attaque, je prefere conseiller la tente, ou alors un bon repulsif, voir meme le lance-flammes (un peu plus lourd mais radicale, je pense)

mardi 26 mai 2009

Carte google map...

Je viens de comprendre comment mettre une carte "Google-map" sur ce blog. J'ai fais une carte de mon parcours, et l'ai rajoute ici : elle est tout en bas.

On me demande souvent ou se trouve telle ou telle ville : ce sera plus facile comme ca.

dimanche 17 mai 2009

D'autres recits

Pour ceux qui aiment les recits de voyage, j'ai omis de vous donner la derniere fois le site internet d'Alex, le francais rencontre a Ispahan et Shiraz : www.soliraidasia.com.
Son voyage repose entre autre sur une volonte d'aide humanitaire pour le compte de l'organisation humanitaire Plan International.

C'est fou comme ils sont nombreux dans ce cas !
Mon espagnol de Tabriz avait egalement rencontre un groupe de 3 irlandais qui traversaient le monde a velo pour raison humanitaire. De meme, le groupe de "toutenmarchant.com" dont je vous avais parle en Turquie. Et j'entends regulierement parle de voyageurs cherchant a promouvoir de par le monde telle ou telle action ecologique ou humanitaire, au sein de telle ou telle association, ONG, etc...

Je n'ai aucune idee de la portee ou de l'efficacite reelle de ce genre de demarche, mais je suis tout de meme content de voir les gens bouger, tenter quelque chose a leur niveau.

C'etait la meme chose lorsque j'etais en France : ce n'est que sur la fin que j'ai decouvert combien etaient nombreux les gens qui cherchaient a ameliorer les choses au niveau local (benevolement, bien sur). C'est tout de meme encourageant, tout ca.

Un dernier mot pour Alex : il a de superbes photos ! Il faut dire que contrairement a moi, il ne se promene pas avec un appareil a 2 euros, hahaha ! Bref, beaux paysages en vue.

samedi 16 mai 2009

Notes en vrac sur l'Iran

- Un certain nombre d'Iraniens ont les yeux claires, bleus ou gris ! C'est surprenant et particulierement joli avec leur teint mat et leur cheveux sombres. A ce sujet, d'ailleurs, il n'y a pas de "type" iranien : je rencontre des gens qui ont une peau tres sombre, comme les yemenites. D'autres me font penser a des turcs, d'autres encore ont la peau si claire que vous ne feriez simplement pas la difference avec un normand de souche. Il y a des yeux claires ou sombres, des cheveux noir ou chatain... Un brassage de population qui nous rappelle que tous les peuples du continent sont plus ou moins passes par la.

- Les antennes paraboliques sont en principe interdites en Iran, mais en realite, et grace au marche noir, les paraboles couvrent les toits des immeubles, et sont simplement planques a la vue des regards. Par exemple, mon Iranien de Marand m'expliquait qu'il captait TV5 et diverses chaines europeennes...
La police tolere...

- J'ai deja parle une fois de l'irrigation. C'est vrai qu'il n'y a pas d'arroseurs dans les champs : en revanche, de grosses pompes recuperent l'eau du sous-sol pour l'envoyer dans les cannaux qui bordent les terrains. Ce que je n'ai pas precise, c'est que toutes les tranchees qui conduisent l'eau dans le champs sont faites et refaites tous les ans... a la main ! Enfin avec pelles et pioches, quoi ( pas avec les dents, bien sur). Ce qui fait que quand ils me voient arriver sur la route, ils sont bien contents d'avoir un pretexte pour faire une pause et boire le the... je les comprends.

- Tous les iraniens que j'ai rencontre m'ont donne un avis defavorable sur leur gouvernement et ont tente de me persuader qu'il fallait dissocier le peuple iranien du gouvernement des mollahs. Je suis d'accord avec eux, mais qu'est-ce qui leur a pris d'accepter un tel regime ? Et pourquoi ne disent-ils rien ouvertement ? Je commence peu a peu, tout doucement, a entrapercevoir la facon de penser Perse. La douceur est dans la nature de la plupart d'entre eux, et ils ne souhaitent pas une revolte ou une revolution violente. Les choses doivent se faire avec du temps... C'est long, mais apres tout, peut-etre ont-ils raison : les choses ont deja beaucoup evolue depuis la rigueur du temps de l'Ayatola Khomeini.

- En iran, les regles de politesses peuvent etre poussees, comme j'en ai deja fait l'experience, et surtout avec les etrangers. Mais entre iraniens, au quotidien, elle se reduit au minimum, voir disparait ! Lorsque quelqu'un demande une direction a un passant, il n'y a aucun preliminaire :
- La rue machin ?
- Par la
Si l'autre sait, il donnera la direction d'un mot, sans meme regarder son interlocuteur, et s'il ne sait pas, il se contentera de lever les sourcils.
Quand a celui qui demande, pas un merci ni au revoir, ni rien : il a son info, il s'en va. point.
J'ai du mal a m'y faire, je trouve toujours cela super vexant.

-La mode pour ces dames est d'avoir une peau aussi blanche que possible, alors je vois pas mal d'iraniennes porter des gants blancs. J'ai aussi vu plusieurs fois des iraniennes avec un pansemsent sur le nez... Epidemie de courants d'air et de portes qui claques ? Non, me dit-on, chirurgie esthetique. Ici aussi...
Sinon, j'ai trouve une image qui montre assez bien les 4 grands stereotypes de l'apparence des iraniennes : moi, je trouve que le plus frequent, ce sont les 2 extremes...








- L'essence est un monopole d'etat en Iran, qui est, rappelons-le, un pays producteur de petrole. Les stations services ne sont pas tres nombreuses, et n'affichent aucun logo ni prix. Mais le prix au litre est tres faible, ce qui explique en grande partie le faible cout des transport. Par exemple, j'ai paye 10$ pour traverser tout le pays de Shiraz a Teheran (13H de bus !), et en dehors des zones touristiques, si vous faites du stop, le prix va generalement de "ridicule" a "derisoire".
C'est bien pour les touristes.
Mais il y a un gros defaut : comme tout ce qui est gratuit ou economique, ca engendre l'abus. Les moteurs tournent en permanence : le bus part dans 2 heures ? le moteur est deja allume. On laisse allume le moteur dans la longue file d'attente a la station essence, on laisse le moteur allume pour aller boire le the, ou meme pour laver la voiture. Je vous raconte ce que j'ai vu. A ce phenomene, ajoutons que la moitiee des vehicules en Iran sont dans un etat tres moyen : sur une echelle de 1 a 10 en terme d'emission de CO2, je les mettrais a 13 ou 14, categorie "catastrophe ecologique"... et je suis en premiere ligne sur la route. zut.

C'est l'histoire d'un belge, d'un francais et d'un bresilien...

A Ispahan, je me suis loge dans une guest house qui proposait des dortoires a 6$. D'abord quelle ne fut pas ma surprise de trouver dans le mien une finlandaise ! Un dortoire mixte en Iran ? Comme quoi tout est possible... Et le lendemain arrive un belge, un bresilien, et un francais.
Nous prenons un petit dejeuner tous ensemble pour discuter un peu, et le courant passe bien : le belge, Tom, 26 ans, se promene en Iran pendant un mois. Le bresilien, Marcelo, 29 ans, voyageur averti, se fait un trip de 6 ou 8 mois entre l'Afrique du Nord et l'Inde, et le francais, Alex, 28 ans, a decide de faire Paris-Kattmandu en moto sur 5 mois. Je n'ai pas d'infos sur la finlandaise qui nous a malheureusement quitte trop vite, mais pour les autres, nous somme partis visiter la ville tous ensemble. : c'etait vraiment bien !









De gauche a droite : Tom, Marcelo, Alex.


C'etait trois portraits differents : le belge est un jeune qui decouvre le monde, tout frais sorti du moule. Le francais est beaucoup plus mature, mais le voyage commence seulement a l'influencer. Quant a Marcelo, il serait plutot comme Kader, le francais rencontre a Erzurum : experimente, calme, sans soucis... et j'apprends des choses a son contact, notamment sur la negociation de prix et le systeme D pour se degoter un repas correct pour 3 fois rien : mon point faible.
Il m'a appris un proverbe bresilien : "Cobra que nao anda, nao engole sapo" = le serpent qui ne bouge pas ne mange pas de grenouilles -> en claire, "bouge-toi si tu veux quelque chose".

Comme le programme de Marcelo concorde avec le mien, nous partons ensemble le soir pour Shiraz, et le lendemain, nous visitons Persepolis.

Le lendemain matin, en quittant l'hotel a shiraz, qui arrive pile au meme moment au meme endroit ? Alex.

Marcelo prend le bus pour aller au Pakistan, et moi, comme les ambassades sont fermes a Teheran et que je dois patienter, je decide de rester ici et passe la journee avec Alex.
Nous allons passer pas mal de temps dans les parcs de la ville, et nous rencontrons une Iranienne qui nous guide jusqu'a la tombe du celebre poete iranien Hafez. Les gens y viennent comme en pelerinage !














Voici Alex et Foruzan, notre guide.










Pour les grands poetes d'Iran, retenons Omar Khayyam, Ferdosi, et Hafez. J'ai eu l'occasion de lire quelques poemes dans un bouquin en francais : ils traitent presque tous de la douceur de vivre, du vin, et de l'amour... de la Perse comme elle aurait toujours du etre.

Mais qu'est-ce qui leur a pris ???

Persepolis

A 35 km de Shiraz dans le sud de l'Iran se trouvent les vestiges du palais de printemps des Empereurs Perses, de Xerxes a Darius III. Ce palais etait entoure d'une ville detruite par les troupes d'Alexandre le Grand en 330 ou 331 av JC, qui l'a rebaptise Persepolis :













Ce site est tres impressionnant, tres vaste, et se trouve surmonte de 3 tombes creusees dans la roche de la montagne juste derriere (derniere photo). Plusieurs tombes royales creusees de la meme facon et toutes aussi grandes sont creusees dans une autre montagne 20 km plus loin.
Il y a encore largement assez de temoignages pour laisser aller son imagination : il suffit de completer les colonnes, remettre un toi,t des couleurs, des tentures, et une foule de courtisants comme sur les bas reliefs, pour recreer dans sa tete la grandeur de l'epoque... Superbe.

Esfahan, Isfahan, Ispahan...

Ispahan est une merveille difficile a decrire... Toute la ville est impressionnante avec pres de 2000 monuments, palais, mosquees, ou anciennes batisses historiques. Cette ancienne capitale comprend notamment la deuxiemme Place la plus celebre du monde apres celle de Tian'anmen a Pekin : la place de la Mosquee de l'Imam. L'artisanat local, la cuisine, et la douceur des parcs ombrages participent a la magie d'Ispahan, ville de contes et de legendes.
Ces quelques photos ne vous donneront malheureusement qu'un tout petit apercu de la realite, et il manquera surtout cette impression de grandeur lorsqu'on le voit sur place, mais vous aurez ainsi une idee de ce que la Perse pouvait offrir au monde il y a 3 ou 400 ans :








































J'aimerais mettre plus de photos, mais il est tres difficile de trouver une connexion convenable en Iran, et ca prend des plombes pour charger les images...

dimanche 10 mai 2009

Teheran

Cette ville serait definitivement affreuse si elle n'etait peuplee d'Iraniens et si elle n'avait pas tous ces beaux parcs fleuris et ombrages.

Teheran est connu pour etre l'une des villes les plus polluees au monde, et je confirme, c'en est effrayant. Je vois regulierement des Iraniens porter un masque, comme les japonnais a Tokyo... Au debut, je prenais le voile blanc qui couvre la ville pour de l'humidite, et si mes yeux me piquaient, c'est parce que j'etais fatigue : un Iranien s'est charge de m'oter mes illusions en m'expliquant que la cause en etait la pollution. Le lendemain, le vent s'est leve et a chasse pour un temps cette atmosphere : j'ai pu voir la difference ! J'ai carrement eu la surprise de voir que la ville etait entouree de hautes montagnes enneigees, ce qui aurait du me crever les yeux des mon arrivee !










A teheran, quelle n'est pas ma surprise de retomber a nouveau dans un cyber-cafe sur mon espagnol amateur de bicyclette !!! Je passe une bonne soiree avec lui.
Et puis en me promenant dans l'un des principaux parcs de la ville, je retombe a nouveau sur un Iranien qui souhaite parler francais avec moi, comme a Marand. Son niveau est bien loin du precedent, mais il est tout aussi agreable et interessant. Et puis moi, avec mes prejuges et mes idees recues, je suis impressionne de voir un simple cordonnier vouloir apprendre le francais pour le plaisir !
Tout de meme, Teheran, je n'y reste pas par plaisir. Il faut vraiment bien chercher pour trouver un endroit calme. Plus j'avance vers l'Est, et plus les gens conduisent (pardon, je voulais dire "pilotent") comme des malades. Ceci dit, je ne vois jamais d'accident, et j'ai moi-meme pris le coup de main pour traverser un boulevard : on se jette dans la masse metalique vrombissante et fumante, et on ressort vivant de l'autre cote sans trop savoir comment (ne pas tenter l'experience Place de l'Etoile a Paris). Il y a bien des feux rouges, des sens de circulation, et des passages pietons, mais a quoi servent-ils, je me le demande...
Enfin bref. Comme ce n'est pas dans cet enfer sonore que je vais me reposer, je ne compte rester que le temps des demarches administratives pour obtenir les visas pour le Turkmenistan et l'Ouzbekistan.
Je deteste l'administration. Des qu'il est question de paperasse, de dossiers, etc, je stress rien qu'a l'idee d'y etre confronte.
Et ca commence bien :
- Je suis arrive un Jeudi, mais pas de chance, toutes les ambassades sont fermes le vendredi (= dimanche pour les musulmans) et le samedi (la, c'est juste pour m'enerver).
- Je loge au centre de Teheran, et les consulats que je recherche sont tout au nord, dans les quartiers riches de la ville, tellement bien planques au fond de petites impasses que personne ne les connait, et je vais mettre 2 heures pour trouver chacunes d'elles apres avoir fait le tour de la moitiee des representations diplomatique du monde !
- Outre qu'elles ne sont ouvertes que 5 jours sur 7, elles n'ouvrent leur guichet que de 9 heures a 11 heures (11h30 pour l'Ouzbek qui remporte le point).
- Comme je ne suis pas en France, les Ouzbeks me reclament un papier de l'ambassade francaise, ce qui me retarde d'encore un jour.
- Les Turkmens me reclament un visa Ouzbek comme condition pour avoir un visa chez eux...
- Le representant Turkmen a l'etranger ne parle pas anglais...
...
Je vais bien, tout va bien, lalala...
...
Bon, il y a quand meme des points positifs : l'ambassade de France a des horaires d'ouverture normaux et ne fait aucune difficulte pour le document d'attestation. Et puis comme ce n'est pas la saison touristique, j'echappe a ma plus grande crainte : une file d'attente de 100 metres de long avec plein de representants d'agences de voyage les bras charges de passeports. Quand on sait qu'il n'y a que 2 heures d'ouverture, ca fait peur. J'avais lu sur Internet qu'il y avait beaucoup de monde et qu'il fallait arriver tres tot. Ce matin, j'etais tout seul a l'ouverture.
Ouf.

Donc, des que j'aurais lance le passeport Ouzbek, j'aurai une semaine pour aller voir les perles du pays : Isfahan, Shiraz, et Persepolis... De belles images en perspective.

vendredi 8 mai 2009

Vers Teheran

Apres Tabriz, direction la capitale. Ca me fait environ 600 km en passant par deux autres grandes villes, Zanjan et Qazvin. Ca a ete vraiment dure, et je n'ai pas pu terminer.

Au debut ca a ete. Premiere etape : Tabriz -> Bostan Abad, 60 km effectues sans problemes. Etape suivante, 50 km, un peu plus dure. Et ainsi de suite, chaque jour plus difficile que le precedent, malgre des distances qui se reduisent au fur et a mesure que je flanche en fin de journee : 55 km, 50km, 45km... Je ne comprends pas ce qui se passe.Et puis je passe une bonne nuit a Soltanyeh : le lendemain, je n'ai aucun probleme pour faire les 45 km de l'etape. Mais ca retombe le jour suivant.
Bon, c'est visiblement un probleme de sommeil.
Analyse : depuis la frontiere, j'ai passe une seule nuit convenable. Je craque. L'hospitalite, c'est bien, mais votre hote vous tiens la jambe jusqu'a 23 heures ou minuit. L'hotel n'est pas vraiment mieux car meme si je peux me coucher quand je veux, je ne peux pas m'endormir avant plusieurs heures a cause du bruit : les fenetres ne bloquent jamais le bvacarme de la rue, et les murs sont fins comme du papier. Resultat, je dois avoir environ 6 heures de sommeil par nuit, quelque chose comme ca... Sauf que moi, il me faut 8 a 10 heures pour recuperer !

En Europe ca allait : je dormais dans la foret, loin de tout, et ne marchais que 40 km. Il faut que je m'adapte.

Bref, j'ai fini par craquer un jour avant d'arriver a Qazvin, a environ 170 km de Teheran.
Le bruit devenait insupportable, la pollution ecoeurante, le traffic de plus en plus dense, le paysage moche, et pour faire bonne mesure, plus un seul hotel de libre a 50 km autour de Qazvin ! Motif : le president iranien fait un grand discours dans cette ville et tout le monde doit y etre.

Le soir, j'etais a Teheran.

Ceci dit, malgre ces petits tracas, il y a tout de meme eu de bonnes choses sur la route.

D'abord, le printemps : des fleurs, plein de fleurs partout sur le bord de la route. Jaunes, bleues, rouges, blanches, sur l'herbe verte, pres des vergers en fleurs, c'est tres joli.
Et puis les iranniens pratiques massivement l'irrigation au lieu d'utiliser les arroseurs dans les champs, ce qui fait que l'eau cours partout avec un bruit de fontaine agreable (quand les camions me laissent quelques secondes de repit).

Ensuite, je suis tombe par hasard sur le plus grand dome de brique du monde ! Le dome
de Soltanyeh. Malgre les echafaudages, ca reste tres beau. Et puis non loin du dome, il y a l'unique monastere de Derviches Tourneurs d'Iran, avec le mausole du fondateur. Le cloitre a ete transforme en hotel, et c'est la que je vais passer ma seule bonne nuit de puis Maku. Il faut dire que les voisins etaient discrets : d'un cote le cimetiere, de l'autre, le mausole.
Et puis le dernier jour, apres avoir "pete les plombs" une premiere fois dans la matinee, je me suis eloigne de la route et me suis enfonce a travers champs. En pleine cambrousse, j'ai rencontre deux iraniens qui m'ont invite a boire le the, mais pas comme d'habitude : une infusion de plante qu'ils appellent "tukludje" (traduction phonetique personnelle)... special, mais pas mauvais...