vendredi 26 décembre 2008

JOYEUX NOEL !!!

Je vous souhaite à tous un joyeux Noel ! Ici, à Istanbul, Noel passe presque inaperçu, et seules quelques petites décorations dans quelques boutiques du quartier des affaires (Taksim, pro-européen), rappellent l'évenement aux expatriés. Tout le monde travaille comme d'habitude. Je ne serai cependant pas seul pour ce soir : je vais fêter ça avec la communauté étudiante francophone (entre autre, beaucoup d'Erasmus, mais aussı des Turques, des turcs, et quelques autres nationalités). Bref, ça se présente bien. Passez tous une excellente soirée !!!



PS : ce message est anti-daté, car paru sur le blog en anglais...oups !

jeudi 4 décembre 2008

English version

Bon, il se trouve que j'ai de plus en plus de connaissances non-francophones, et ce devrait être de plus en plus le cas dans les mois et années à venir.
Alors comme ils veulent tous pouvoir me suivre, j'ai fini par accepter de doubler mon blog en anglais.
ça fait du travail en plus, mais ça fait plaisir.
Ce qui m'inquiète en revanche, c'est mon niveau d'anglais et les multiples fautes et erreurs d'expressions qui vont certainement jalonner mes messages !!!
Alors, si quelqu'un d'anglophone parmis vous voulait bien passer de temps en temps sur ces textes, pourrait-il (elle) me signaler les plus flagrantes ? ce serait vraiment bien !
:-)

Thank you

mardi 2 décembre 2008

Istanbul, pas Constantinople...

Quelques faits et gestes du quotidien... pas si routinier que ca, finalement !
Tout d'abord, je remarque qu'il manquait quelques photos à mes derniers messages :

Voici donc mes collocataires avec, dans l'ordre :

Rebecca, étudiante slovaque Erasmus, peut-être la plus calme du groupe, et vraiment sympatique :













Rebecca partage une chambre de l'appartement avec Anlame, une turque, étudiante elle aussi, dont l'ouverture d'esprit et la bonne humeur en font quelqu'un de très agréable... si on arrive à la faire tenir sur sa chaise plus de 5 minutes d'affilée :












Johanna, une bretonne, étudiante à "Science Po" arrivée ici par Erasmus, et qui étudie la géopolitique de la région. Vive et enthousiate, je crois que c'est la plus jeune de l'appartement :









Il y a aussi Zivile : photographe, fabricant des bijoux "vintage" pour les revendre sur le net, cette fille farfelue est toujours de bonne humeur, serviable, et son anglais est très drôle : Ca va Zivilie ? Yes ! - Je m'appelle Gauthier - Yes ! - Tu es pour ou contre Obama ? - Yes... on rigole bien ! N'empêche, c'est elle qui me prête son PC portable sur lequel j'écris ces lignes.
Merci Zivile ! - Yes !















Ensuite, Younes : Marocain, ou plutot Franco-Marocain vu son attachement au pays après quelques années passées à "Dauphine", à Paris, ce type est ce qu'il est d'usage d'appeler un "bout-en-train" de tous les instants ! Etudiant en économie à l'université de Galatasaray (où se forme l'élite de la Turquie), c'est "Monsieur ambiance" :












Et pour finir, moi... mais vous connaissez.

J'oubliais ! Puisque je suis dans les présentations, je doit vous parler de Yohanna : je vous ai dit que c'etait mon élève, mais je ne vous ai pas dit qu'il s'agissait de la fille de Rigobert Song, le footballer, ancien défenseur a Lens, parti a Galatasaray en 2004, et aujourd'hui toujours à Istanbul.
En tout cas, à 6 ans, mademoiselle ne s'en laisse pas conter facilement, mais comme elle a bon caractère, tout se passe bien !












Il y a un avantage a fréquenter des étudiants : on rencontre forcement d'autres étudiants !
J'ai fais la connaissance grâce a Younes de Sébastien (à gauche) et d'Aurélien (à droite) :










Le premier est étudiant en économie, comme Younes, et le second en philosophie. Mais surtout, nous avons tous les trois en commun la barbe et les cheveux longs... ;-)
Younes, Sébastien, Aurélien, Johanna, moi, et d'autres personnes de passage, cela forme un groupe francophone qui, s'il n'incite pas à la pratique de l'anglais ou du turc, permet au moins de passer de super soirees !!!


Maintenant que les présentations sont faites, que vous dire de mon activité quotidienne ?
Une seule obligation : les cours de Yohanna. Généralement programmés vers 17 heures (sauf le week-end où c'est plutôt en début d'après-midi), je dois compter plus d'une heure de trajet dans les deux sens. C'est pour moi l'occasion de m'entretenir un peu avec plus d'une heure et demi de marche et les escaliers du métro : 300 et quelques marches à monter et descendre 2 par 2 sur la point des pieds, héhé !
Mais ça n'occupe pas toute une journée. Pour commencer, je me lève tard, genre 9 heures voir pire si la nuit a été courte. Ensuite, je passe le temps entre l'entretient de l'appartement, la lecture - je me suis inscrit à la bibliothèque francophone de l'institut français de Taksim que je me charge de dévaliser - et internet. Pour ce dernier, j'ai le choix entre emprunter le portable de l'un ou l'une de mes collocataires, ou sortir dehors et me rendre dans l'un de multiples cyber-cafés qui jalonnent Istiklal.
Qu'est-ce qu'Istiklal ? C'est le nom d'une rue, mais pas n'importe laquelle ! Pour les Rouennais, je dirais que c'est l'équivalent de la rue du gros horloge en deux fois plus large et trois fois plus long... Pour les autres, je dirais que cette rue est aussi populaire que les Champs Elysées à Paris, et remplie la même fonction. On m'a dit que le passage dans cette rue entre vendredi et dimanche était estimé à trois millions de personnes en période normale !!!Vous ne me croyez pas ? regardez la photo ci-dessous :









En descendant cette rue, on arrive sur le pont qui enjambe le "Golden Horn", la Porte d'Or, qui sépare la rive ouest en deux parties, nord (ancien quartier occidental reservés autrefois aux gênois) et sud (ou se trouve le palais du Sultan). Sur ce pont, on trouve toute la journée une cohorte de pêcheurs qui récupèrent là des sardines et toutes sortent de fritures :









Fumer tue, parait-il...

Et puis il y a quelques extras. Par exemple, Younes m'a proposé de venir avec lui à l'université de Galatasaray pour une conférence donnée par notre ancien premier ministre et actuel député européen Michel Rocard !
Sujet du jour : La Turquie en Europe. Vraiment intéressant, mais le plus drôle, c'est que Younes appréciant le personnage, il m'a demandé de jouer les journalistes pour couvrir l'évenement pendant que lui-même tâchait de se faire dédicacer son dernier livre : me voilà donc en train de parcourir l'université (superbe, soit dit en passant) mitraillant tout ce qui bouge. Et à la sortie de la conférence, Younes et moi, nous étions les premiers pour sauter sur l'occasion de prendre la photo suivante :










Il parait qu'il y aura d'autres personnalités qui passeront à Galatasaray avant le mois de Mars, héhéhé...

J'ai aussi été invité à un concert : musique électro à la sauce orientale avec cythare éléctrique (non, je n'ai pas dit "guitare") et danseuse du ventre... bizarre mais amusant !










Je rencontre aussi des gens de passages, comme par exemple Stéphanie : elle participe actuellement à un échange européen à Sofia, et est venue passer quelques jours à Istanbul. Je l'ai vu arriver dans l'appartement avec Zivile, un soir, et j'ai appris qu'elle allait dormir sur le divan de cette dernière : question : comment est-elle arrivée là ???
C'est là que j'ai appris l'existence du site Couchsurfing.com, qui m'a été confirmée par l'un des randonneurs dont je vous ai parlé dans mon message "Ils existent".
Et bien http://www.couchsurfing.com/, c'est un réseau mondiale comprennant pour le moment un peu moins d'un million de personnes partout dans le monde avec un but : stimuler les voyages et les rencontres en mettant en relations les voyageurs et les locaux de chaques pays qui se disent prêt à héberger gratuitement quelqu'un pour une ou plusieurs nuits.
Voulez-vous visiter Budapest, par exemle, ou Chicago ? allez sur couchsurfing, trouvez quelqu'un qui y habite, et demandez-lui de vous héberger ! S'il est inscrit sur le site, c'est qu'il en a envie ! C'est l'occasion de redécouvrir les règles de l'hospitalité, d'avoir un logement gratis, et surtout, de se faire de nouveaux amis partout dans le monde !!!
Génial !
Autre avantage en ce qui me concerne : quand un étranger veut un visa pour un pays comme l'Iran (ou même la France), il doit avoir pour cela une lettre d'invitation : si on ne connait personne sur place, il faut contacter une agence de voyage, ou un hôtel, ce qui engendre forcément des frais supplémentaires de réservation. Et bien avec Couchsurfing, plus besoin : je trouve quelqu'un pour m'héberger lorsque je passerai dans sa ville, et je lui demande de bien vouloir m'envoyer une lettre d'invitation !!!

Bref, ça roule,

Je vous laisse, car il est 13H30, et j'ai les crocs...

Iyi Gunler !!!

vendredi 21 novembre 2008

Ils existent !!!

Y'en a d'autres !!!

On m'a dit et redit que j'étais dingue, et je commençais à m'inquiéter : suis-je donc le seul ?
Et bien non. En passant à la bibliothèque de l'institut français d'Istanbul, j'apprends que peu de temps auparavant sont passés une petite dizaine de randonneurs partis pour un tour du monde !
Voici leur site : www.toutenmarchant.com

Bien sûr, c'est toute une organisation, avec financement et logistique et tout et tout, mais tout de même, ça fait plaisir de voir que d'autres sont près pour ce genre de chose.
Et puis le plus surprenant : ils sont partis comme moi en Avril, et pas de très loin : de Grenoble !

Copains !

Je leur ai écris pour qu'ils me réservent une chambre à New Delhi, quand ils y passeront. Après tout, on ne sait jamais... ;-)

vendredi 14 novembre 2008

Taxi

J'ai pris le taxi...
Dit comme ça, ça n'a l'air de rien, et pourtant... Ceux qui sont déjà monté dans un taxi en Turquie, en Egypte, en Algérie, ou dans des pays du même genre me comprennent sûrement...

Comment vous expliquer simplement ?
Vous connaissez le film "TAXİ" de Luc Besson ? Et bien Daniel et son taxi blanc font figure de petits joueurs à côté de ces tueurs que sont les chauffeurs turcs ! Et encore, il parait qu'en période de ramadan, entre la faim et la chaleur, ils sont pires !
La vitesse en 3ème, une main sur le volant, une autre sur le klaxon, et en avant !!! Zig-zags dans les embouteillages, passages en force, virage brutal pour récupérer les petites rues à sens unique utilisées dans les 2 sens, je vois le rétroviseur qui ne cesse de frôler les obstacles, ça passe au cm ! Virages à droite, virages à gauche, klaxon et imprécations en pagaille, toujours plus vite car le premier engagé dans la rue a la priorité, retour sur la voie rapide, zig et zag sur une zone un peu floue où se mélangent piétons et voitures, et c'est vivant (mais oui !) que j'arrive à destination.
Ouf.
(une petite prière au saint patron des clients de taxi)

Ça, c'était le retour. Je dois tout de même avouer qu'à l'aller, j'ai eu affaire à un vieux nettement plus lent... mais presqu'aussi dangereux tellement il conduisait mal ! Et je sais de quoi je parle : ceux qui m'ont vu conduire m'ont suffisament critiqué pour que mon témoignage ait valeur d'expert ! (N'est-ce pas Jacky ?)

La vie s'organise...

J'ai logé pendant une dizaine de jours dans une auberge de jeunesse de Sultanahmet, le quartier touristique de la rive ouest (Hotel Sinbad). Pendant ce temps, j'ai cherché comment récupérer des sous et comment me loger plus durablement sans pour autant y laisser ma chemise...

Question travail, en surfant sur le net, j'ai constaté qu'en plus du fait de ne pas parler turc, je n'avais pas non plus de permis de travail ! Pas prévu, ça... Mais bon, d'un côté, pour l'obtenir, il faut payer une certaine somme puis attendre plusieurs mois pour espérer l'obtenir. Et de l'autre, j'apprendrai par la suite que la moitié des étrangers travaillent sans permis et sans problème à des postes tout à fait officiels. Reste la barrière de la langue... Alors je me suis plutôt orienté sur la communauté francophone, notamment les écoles françaises (nombreuses), et je me suis auto-proclamé "Assistant scolaire" pour donner des cours particuliers aux élèves en difficultés.
Je me suis rendu à l'école primaire "Pierre Loti", et je suis arrivé pile en même temps qu'une demande de soutient d'une mère d'élève... Me voilà donc avec une charmante petite élève, Yohanna, a qui chaque jours je fais répéter ses leçons !

Ensuite, pour le logement, j'ai plutôt tablé sur la colocation, et j'ai trouvé via le forum de MFE (Maison des Français à l'Etranger) un appartement très sympa près de Taksim (pour ceux qui connaissent). Nous sommes 6 : une française, une lituanienne, une turque, une slovaque, un marocain, et moi ! Soit quand même 3 francophones... Mais c'est de la faute de Yussuf, le propriétaire : il parle plus facilement français qu'anglais et privilègie le recrutement sur des sites web francophones, alors forcément...
İls sont étudiants pour l'ensemble (Erasmus), ormis la lituanienne qui est photographe (et moi qui suis... rien !). L'ambiance est vraiment sympa, le confort complet (machine à laver, accès internet, fourniture des draps, des serviettes, des accessoires de cuisine, grande salle commune...), bref, rien à redire, c'est super.

Voila, c'est parti pour 4 mois. Ne vous attendez donc pas à de nombreux messages durant cette période, car mon environnement ne changera pas comme avant.

Ciaobye!

mercredi 5 novembre 2008

J'ai eu quelques jours pour "poser les valises", visiter un peu...

Bon, que dire sur ces 6 derniers mois ?
Vu d'ici, ça ne semble pas si difficile... les mauvais souvenirs deviennent bons après un peu de temps, et finalement, la seule vrai contrainte aura été le climat : la chaleur excessive use le physique, la pluie mine le moral, le froid la nuit demande une certaine habitude... Je ne croyais pas y être si sensible !

A part ça, je me rends compte que ça s'est franchement bien passé : je n'ai pas été malade (même pas un p'tit rhum), la barrière de la langue n'a pas été un problème, j'ai rencontré des gens très accueillants... J'ai pu voir combien un simple sourire permettait d'aller loin. Je l'ai vérifié tous les jours : on marche avec ses pieds, mais on avance avec sa tête. Le moral, toujours le moral.
Ceci dit, jusqu'à présent, je n'ai pas vraiment eu de problèmes pour dormir où bon me semblait, ni pour trouver à manger régulièrement. Ça aide, forcément. Je ne crois pas avoir particulièrement perdu de poids (75 kg au départ, 70 en Autriche, sans doute autant aujourd'hui), la santé est bonne...
Bref, tout va.

Qu'ai-je appris sur cette période ?
J'ai visité des pays très différents, très contrastés à tous les niveaux (La Suisse et l'Albanie sont un bon exemple d'extrêmes inverses) : la mentalité de leur population, leurs attentes et leur vision du monde...

J'ai vu des endroits formidables : Les montagnes suisses, Vienne, la Dalmatie, la Grèce antique...

Beaucoup de gens m'ont fait part de leur surprise : j'avance vite. un minimum de 40 km par jours (8 heures de marche), mais somme toute, je crois que ce n'est pas si énorme : d'abord, tant que les journées sont suffisamment longues, je peux faire 50, 55, voir 60 km comme c'est arrivé deux fois, et puis je suis à présent capable d'enchaîner 5 ou 6 heures de marches (25 à 30 km) sans faire de pause. Et puis je suis régulier comme une horloge : 1 heure = 5 km, matin et soir. Ce n'est pas très rapide, mais j'ai encore le temps de m'améliorer.
Mon sac aussi n'a cessé de s'allèger : de 25kg, il est rapidement tombé à 22 puis 20kg. En Grèce, je l'ai encore diminué, et aujourd'hui, il doit faire 15kg, environ.... Je songe encore à supprimer d'autres éléments et à acheter un sac nettement plus petit. Je me demande jusqu'où je pourrais aller ?

Je suis à Istanbul depuis une bonne semaine, aujourd'hui. Retour à la vie de citadin : je vous laisse imaginer le contraste !
Recherche d'un travail, d'un logement, déambulation dans les rues, les transports en communs... L'attention est constamment sollicitée par les lumières, les appels, le bruit, toujours le bruits, la foule, partout...
A cette occasion, j'ai constaté un drôle de phénomène : jamais je n'ai ressenti l'ennuis malgré le fait d'être seul en permanence durant ces 6 mois (comme certains s'en sont inquiété), mais ici, au milieu de cette masse de gens, j'ai réussi à me sentir seul... Pas longtemps, bien sûr (ce n'est pas dans ma nature), mais faute de pouvoir m'isoler dans ma tête, de pouvoir être tranquille, j'arrive á rencontrer la solitude au milieu de 12 millions de personnes... bizarre.
Mais ça ne va pas durer : en effet, si je parviens à trouver un emplois et une colocation (c'est en bonne voie), je vais me retrouver avec la situation de départ que j'ai quitté au mois de Mars. Métro-boulot-dodo.

vendredi 31 octobre 2008

Istanbul : découverte

J'ai fait un peu de tourisme pendant 3 jours. Je ne suis pas allé bien loin, et n'ai encore vu que le principal sur la rive ouest. Cependant, c'est suffisant pour tomber sous le charme, et en 2 jours, j'ai dû prendre près de 300 photos... Et je peux vous dire que c'est une ville qui s'admire, offrant aux regards de majestueux ensembles (Basilique Ste Sophie, Mosquée Bleue, Palais des Sultans) comme les petites merveilles (Etals colorés des marchés, anciens quartiers et mosquées, clichés populaires, éclat de l'or dans les vitrines du Grand Bazar...), les panoramas sur le Bosphore et ses nombreux bateaux qui le sillonnent dans le soleil couchant, etc... C'est également une ville qui s'écoute : la cacophonie des Muezzines se livrant une guerre de haut-parleurs à l'heure de la prière, les innombrables marchands petits et grands criant leur marchandise, tachant de vous persuader qu'ils ont ce dont vous avez besoin (même si vous ne le savez pas encore), le concert de klaxonnes d'une circulation "vivante" (très !), les cris de la Bourse de l'Or, et bien sûr l'ensemble des sonorités d'une langue du sud...
Istanbul se mange, aussi : Dürüm ou kebab pour les moins riches, plats carrément exotiques pour les plus aisés, il y a tout partout, et le moindre petit creux peut être comblé tous les 20 mêtres tant il y a de boutiques, certe, mais surtout de petits vendeurs a la sauvette qui vous offrent pour pas cher le casse-croûte désiré. A croire qu'un jour, les Istanbouliotes ont connu la faim et qu'ils ne s'en sont jamais remis. Et puis c'est toujours le moment pour un "Çai" (Thé) fort et sucré... Ça par contre, je ne m'en lasse pas : et moi qui n'en buvais jamais ! Je dois avouer que passer quelques heures sur une banquette aux couleurs vives en compagnie d'un bon bouquin, de 2 ou 3 çai, avec dans les oreilles une musique douce aux tonalités d'orient... on se sent comme un pacha.
Mais voici quelques photos qui parleront mieux que moi :
















Au fait avez-vous remarqué ? J'ai récupéré les "ç", et tous les accents ! enfin... Par contre, sur le clavier turc, il y a le "ı" -> c'est comme un "i" sans le point dessus.

mercredi 29 octobre 2008

Fın du chapître I - Borée/Istanbul




Voilà, je suis arrıvé à Istanbul. Après 6 mois et 2 semaines de marche, et quelques 6000 ou 6500 km, en traversant 7 pays dans toute leur longueur, j'ai achevé ce que j'imagine être la partie la plus facile de mon voyage...
Je suis arrivé le dimanche 26 Octobre, mais ce n'est qu'aujourd'hui, le 29, que je me sens "arrivé". En effet, dès mon entrée en ville, je me suis mis a courir pour trouver un hôtel pas cher, prendre mes repères, acheter un manteau et des chaussures, etc... Aujourd'hui, je me pose.
Je termine la visite des principaux sites que j'ai entamé hier (Sainte Sophie, Mosquée bleue, Palais de Topkapı, Grand Bazaar...) et je reviendrais sur le blog plus tard pour faire un vrai point.
Allaha ısmarldık !

L'automne

Ça y est, c'est l'automne. J'ai découvert qu'il n'avaıt pas de visa, et qu'il m'attendait a la frontiere.
Il faıt tous les jours un peu plus froid que la veille, le vent est constant, les arbres perdent leurs feuilles, les nuages masquent le soleil de plus en plus longtemps... Il est grand temps que j'arrive ! Je suıs très mal équipé pour ce genre de climat, et une fois que je porte ma combinaison, mes 3 T-shırts et mon pull, il ne me reste plus qu'à marcher en attendant la prochaine stations-service et un thé brulant.
Et les jours raccourcissent encore : si je veux faire 40km entre le lever et le coucher du soleıl, je n'ai plus le droit de m'arrêter. Ceci dıt, le froid, ça incite à marcher : toute la région est ouverte au vent, sans réel abrıs, forêts ou obstacles, alors je n'ai bien sûr pas envie de congeler sur place. A ce sujet, le pire, c'est le matin : lorsque je suis sorti de ma tente, que j'ai refais mon sac et parts, souvent vers 7H45 ou 8H. Là, ma température interne frise le "surgelé Picard". Glagla...
Et Istanbul qui n'en fini plus de se rapprocher...

mardi 28 octobre 2008

La frontière

Le temps est beau, l'air est froid, l'humeur excellente, bref, tout va bien lorsque j'arrive au poste de contrôle de Kipi, à la frontiere avec la Turquie.
Passeport svp - oui voilà - merci c'est bon allez-y - adios.
Je prends mon sac et parts, mais l'agent m'arrête au dernier moment :
- Vous êtes à pied ?
- Oui.
- Vous ne pouvez pas passer à pied, ce n'est pas possible.
- Ah bon ? pourquoi ?
- C'est pas possible, ıl faut prendre le bus, un taxi, ou faire du stop.
Je répète ma question, mais soit son anglais est trop limité, soit il me prends pour un abrutis, toujours est-il qu'il me répond la même chose.
Bon d'accord. Ce n'est pas la première fois que j'entends "impossible", alors je n'insiste pas, et parts. Ça marche toujours, malgré tout ce qu'ils disent...
J'arrive devant un pont gardé par deux militaires :








Et là, effectivement, ça ne passe pas.
- Maıs c'est ridicule, on n'a plus le droit de marcher, maintenant ? Il y a la place, en plus : à quoi sert ce trottoire, la ?
- Non non, c'est interdit, fais du stop.
J'insiste un peu, mais rien à faire. J'ai déjà de la chance que l'un des deux parle anglais, je ne vais pas me disputer avec eux.
Je retourne donc au poste de contrôle grec. Il n'y a pas beaucoup de monde, mais le transit est constant et régulier. La plupart des gens s'arrêtent au magasin Duty Free, alors je peux leur parler. Je tente ma chance à droite, à gauche, mais je n'ai guère de succès. En plus, la plupart d'entre eux ne parlant pas anglais ne me comprennent tout simplement pas. Un chauffeur de bus accepte de me prendre, mais il ne veut pas s'arrêter avant Istanbul, et me réclame 30 euros... lui non plus ne conçoit pas que je veuille ne faire que 2 km jusqu'à la frontière Turque.
Bref, 1H30 plus tard, je suis toujours au même endroit.
J'en viens à demander aux douaniers eux-mêmes de m'emmener : évidemment, ça ne marche pas. Par contre, ça va s'avérer utile 10 minutes plus tard. En effet, une préposée au guichet m'a repéré, et m'appelle pour me dire quelque chose que je ne comprends pas. C'est alors que l'un des douaniers se précipite, et lui explique mon problème. Elle comprend bien, et plus intelligente que ses collègues, elle discute avec les chauffeurs routiers présent : en 2 secondes, elle me trouve un transport !
Je peux donc enfin passer ce foutu pont, et aller en Turquie. (Merci madame !)
Contrôle - passeport - tampon, et voilà.







Dans l'intervale, je m'offre mon premier thé turc ("çaı") -> pas mal : ce n'est qu'un thé basique, mais ça n'a rien a voir avec le Lipton qu'on trouve chez nous.




Je n'ai plus a présent qu'à rejoindre Istanbul pour terminer cette partie du voyage. Distance : 250 km.
Comme il est midi, je m'arrête au bout d'une heure dans une station service (une chose a savoir : à défaut du train, les turcs ont développé un réseau de cars pour les transports inter-citées dont l'une des conséquence est la présence très régulière de stations-services importantes offrant toutes un magasin, un restaurant, une caféteria, des toilettes, etc...) et décıde de fêter le passage avec un vrai repas plutôt que l'habituel sandwich. Je prends donc au hasard une salade et un plat, et me retrouve avec une assiette présentant un mélange de piment vert et d'aubergines accompagné d'une portion de yaourt.
Moi, je suis normand : élevé à la crème fraiche et au beurre doux. Mais malgré mon apréhension, j'ai trouvé ça très bon, et même le piment est bien passé ('a 'auffe, mais 'est bon). De toute façon, mon estomac n'a guère le choix : ça ira de plus en plus fort jusqu'en Inde, alors autant s'habituer de suite.
Et je repars. Le paysage est a peu près le même, si ce n'est qu'il n'y a plus un seul plant d'olivier ou de coton en vue : en fait, tous les champs sans exception sont labourés n'offrent qu'une terre nue aux regards. Le paysage est marron. Ça simplifie le décors : le ciel bleu, la route grıse, le pays marron.




Le soir tombe, je trouve a nouveau une place dans un champs. Comme d'habitude, il est interdit de faire du camping sauvage en Turquie. Et comme d'habitude, je n'ai aucun problème pour en faire. C'est comme ça depuis l'Autriche, et ce ne sont pas les policiers turcs qui donneront l'exemple de la rigueur en matiere de loi...

lundi 20 octobre 2008

Derniers jours en Grece

Voila, l'Europe, ca se termine.
J'aurais un peu sous-estime le kilometrage : je prevoyais d'arriver a Istanbul au debut du mois d'Octobre, mais ce sera pour la fin.
Je suis arrive ce matin a Alexandropolis, derniere ville avant la frontiere Turc, sur la cote Thrace de la mer Egee.
Le chemin a ete simple depuis Thessalonique : plein est via les villes de Kavala, Xanthi, Komotini, et Alexandropolis, toutes espacees de seulement 1 a 3 jours de marche.
Je pensait ecrire que le paysage etait moche, peu interessant, mais il s'est rattrape sur le dernier jour : dans l'ensemble, la Macedoine et la Thrace sembles plus peuplees que le reste de la Grece. Plus industrielle, aussi. Moche, avec un traffic routier important, pas de paysage particulier, et puis pollue bien comme il faut : le soleil ne perce pas la brume avant 10H du matin, et disparait des 17H avec une couleur rouge comme s'il etait a l'horizon... beurk ! En fait, a partir de Kavala, j'ai vraiment eu envie de me sortir de la au plus vite, sans trainer.
Mais hier, je suis arrive a Maronia, au sud de Komotini. Ma carte indiquait un site archeologique important a cet endroit, mais en realite, il n'y a rien a voir. En revanche, par la suite, toute la route (le sentier, devrais-je dire, reserve aux 4x4 et aux pietons) longe la base de montagnes qui plongent dans la mer en dessous, passant par des champs d'oliviers en terrasse, des zones plus sauvages envahient de bruyeres fleuries aux couleurs jaunes et mauves... l'air y est pur, je me suis retrouve tout seul avec les oiseaux, tranquille, a profiter du paysage, du calme... un vrai bonheur. Ensuite, la route quitte la montagne pour retrouver une espece de Riviera qui borde la cote sur 15 km, jusqu'a Alexandropolis : superbes maisons isolees, belles voitures sur les parkings (SLK200, par exemple), bref, ca sens la zone residentielle pour gros KEuro annuel a plein nez. Consequence direct : toujours pas de traffic, toujours calme, toujours agrable, et c'est d'excellente humeur que j'arrive a Alexandropolis.
D'autant que le climat continue de jouer en ma faveur : il fait froid le matin (je garde mon pull jusqu'a 10H au moins), mais la temperature monte facilement jusqu'a 20 ou 25 degres dans l'apres-midi, et c'est presque toujours le grand soleil. Marcher dans ces conditions facilite vraiment les choses, et ca dure depuis pres de 15 jours.

Encore une journee pour atteindre la frontiere, et je quitte l'Europe.

Rdv a Istanbul ! Au pays des Loukoums et des Baklavas...

PS : ma tente tient la route, impeccable !

vendredi 10 octobre 2008

Thessalonique

Le soleil est revenu depuis 3 jours. Sans chaleur excessive (on est tout de meme en Octobre), donc, tout va bien. Marcher redevient agreable, et j'avance normalement. Je suis remonte sur Larissa (rien a voir, je passe mon chemin), et j'ai atteint Pella hier.
Pella, c'est une bourgade de quelques milliers d'habitants sans interet particulier, hormis le fait qu'elle etait la capitale de la Macedoine du temps de Philippes II, le pere d'Alexandre le grand. Donc, ils ont fouille comme il faut, et mis au jour les fondations du centre ville, de l'agora, etc... Il y a donc un site archeologique et un musee correspondant, comme d'habitude, en fait. Autant vous le dire tout de suite, le site, c'est un simple tas de pierre. Il n'y a pour ainsi dire rien a voir. Le musee, en revanche, bien que de petite taille, presente une serie de sculptures et d'objets d'une extreme finesse en bronze ou en or, une serie de mosaiques,bref, l'ensemble est vraiment joli et impressionnant pour l'epoque. Entre autre une couronne de lauriers en or, attribuee a Philippe II, justement... ca vaut le detour, sans regret.

Aujourd'hui, je suis arrive a Thessalonique, la deuxieme ville du pays par sa taille. Et comme pour Athene, je me suis tape au moins 20 km de zone industrielle sur une 2*2 voies comme seuls les Grecs savent en faire. Je ne me plaindrais pas (ou si peu) car on va encore dire que je rale.
Et bien non. En fait, je serais plutot content. Il faut vous dire que j'ai reussi a recuperer ma tente :
Il y a 2 nuits de ca, en arrivant sur Pella, je dors dans un champs de coton (en Thessalie et en Macedoine, ca semble etre la culture principale), et au matin, en repliant ma tente, le deuxieme arceau se casse net.
Et zut.
J'examine le reste, et repere 2 autres fissures... La, c'est fichu, je crois. Enfin, c'est ce que je me suis dit. J'avait deja un manchon sur le second arceau, et je ne suis pas magicien. Bon, tant pis. Donc, apres Pella, je dors a l'hotel. Et ce matin, en parcourant la zone industrielle, j'avise un atelier minable ou 2 vieux semblent regarder le temps qui passe. Je tente ma chance, et ca marche : ils ont bien un tube en feraille dans le bon diametre, et acceptent de m'en couper 3 morceaux.
Je testerai ca en quittant Thessalonique, mais a-priori, le quadruple pontage devrait permettre a ma tente de tenir jusqu'a Istanbul.
C'est tout ce que je lui demande.

mardi 7 octobre 2008

Un matin...

...ca ne sert a rien, disait JJ Goldman.
Je ne suis pas d'accord.
Ce matin-la, au sud de Lamia, en Thessalie, j'ai eu droit a un beau cadeau qui m'a remonte le moral.
La nuit a ete tres froide, j'ai dormi dans une zone infestee de moustique, a proximite de l'autoroute. Rien pour le p'tit dejeuner.
He bien en fait, tous ces petits tracas sont oublies quand on sort de la tente a 7h15 pour trouver... ca :



Joli, non ?

samedi 4 octobre 2008

Les images

Voila les images ! Bon, c'est sur, tout le monde les connait : elles ont fait le tour de la Terre et des livres d'histoire, mais ca reste impressionnant une fois sur place !
Les ruines de Mycene et sa porte au lions :












L'acropole d'Athene, le Parthernon, le theatre de Dyonisos... en fait, c'est vraiment grand ! Je dois dire que je m'attendais a quelque chose de beaucoup plus petit, mais une fois dans le site, c'est incroyable ! J'etais tellement enthousiaste que la foule ne m'a pas gene, moi qui d'habitude deteste...












J'en profite meme pour faire ma star, hop :









Et puis le musee d'Athene, plus que celebre. Ca tombe bien, c'etait justement l'un des musees que je voulais vraiment voir dans ma vie, avec celui de Londres et celui de New York (je connais deja celui du Louvre et celui de Vienne)
Voila un echantillon :


Et puis apres Athene, je suis remonte sur Delphe. La pluie a bien voulue faire une pause lorsque je suis arrive sur le site archeologique en fin de journee, alors j'ai visite au sec !




Moi, j'ai bien aime. Bon. c'est vrai, parfois, ca tiens surtout du tas de pierre, et bien malin qui peut dire ce que c'est sans le panneau d'info. Mais on se laisse vite aller a rever, les sites sont impressionnants, bref, pas de regret. Pourtant, il aurait de quoi : je me tape 4 jours de marche sous la flotte pour 2 heures de visites... et je n'ai plus qu'a reprendre la route vers le point suivant. C'po cool. Mais bon, faut c'qui faut.
Allez, zou. Direction Pella, dans le Nord. Ensuite Thessalonique et direction la frontiere Turque.