dimanche 27 juillet 2008

Dubrovnik, perle de la Croatie...


Il semble que j'ai pris la cote Croate dans le bon sens : de plus en plus beau !

-> Rijeka : rien a voir, moche, mis a part le petit village d'Opatja, a quelques km.
-> Zadar : pas mal, mais trop de touristes...
-> Sibenik : jolie ville, interessante.
-> Split : coup de coeur pour ses ruelles et ses vestiges !
-> Dubrovnik : .... impressionante.

Contrairement a Split, on peut flaner agreablement sur le port et ne pas se cantonner au vieux centre historique, meme si la ville a ete detruite en grande partie pendant la guerre (long siege de l'armee Serbe qui n'a pas abouti, et fierte des croates qui ont resiste, parait-il, sans aide ni armes lourdes...). Consequence direct : tous les batiments, maisons, hlm, et autres, semblent tous dater de moins de 10 ans, et la ville a un air tres jeune.
Le vieux centre a ete epargne par les bombardements, car les serbes n'ont pas voulu detruire la mane touristique.
Et tout le monde en profite ! Quand je dis tout le monde, c'est vraiment le monde entier ! il y a un de ces peuple !!! je suis arrive hier, Samedi, a une heure de grande afluence : chaque minute me faisait glisser lentement mais surement vers l'agoraphobie au dernier degre, et j'etais vraiment heureux de m'enfermer dans un cyber cafe.
Je suis revenu ce matin (dimanche, donc, tachez de suivre). Moins de monde (un peu), et meilleur ambiance : gardes en tenue aux portes de la ville, orchestre sur la place qui fait chanter et dancer un groupe de touristes espagnols (E Viiiiva Espana !...), bref, nettement plus sympa.
Donc, j'arrete de tourner autour du pot, et je visite.
C'est bô !!
Mon appareil photo n'est pas suffisant, il faudrait une camera. Comme a Split, on retrouve le melange des architectures qui ont rythme l'histoire du pays, tout beau, tout bien conserve. A la difference de Split, la ville est tres bien organisee en rues paralleles, places carrees, et on ne peut pas s'y perdre, mais quel charme! Ces escaliers pleins de plantes, de fleurs, ces rues etroites encombrees par les tables de restaurant, ces monuments assieges par la foule... j'ai un peu de mal pour vous decrire ce que je vois, mais en resume, c'est superbe.





samedi 26 juillet 2008

J'ai rajoute quelques photos

J'ai rajoute quelques photos dans les anciens messages, pour une fois que l'ordinateur marche bien. Alors les plus courageux peuvent remonter jusqu'a l'Autriche...

Pour ma part, je viens d'arriver aujourd'hui a Dubrovnik, derniere etape de la Croatie. Je passerai ensuite par le Montenegro et l'Albanie pour rejoindre la Grece au niveau d'Olympie.

Je visite, et vous tiens au courant.

A+

Belle Dalmatie...

Il fait trop chaud, c'est parfois difficile d'avancer, je ne sais pas ou dormir, j'en ai marre de bouffer du pot d'echappement toute la journee, le bruit des moteurs va finir par m'abrutir, mais malgre tout, il y a de larges compensations.
Difficile de vous decrire mon quotidien, mais tout les jours, je longe la cote de la Dalmatie, et entre 6 heures du matin et 8 heures du soir, je vois toutes sortes de jolies choses... Voici quelques photos en vrac, prises tout au long de la route entre Rijeka et Dubrovnik, qui vous donneront, j'espere, une idee de mon environnement (je vous fait grace du bitume et des voitures) :






jeudi 17 juillet 2008

SPLIT










Wa-hou.
J'ai un petit coup de coeur pour cette ville.
Il n'y a rien a voir hormis le vieux centre. Mais celui-ci vaut a lui seul la peine d'y rester quelques jours ! Pour un rapide historique, il s'agit de l'ancien palais de l'empereur romain Diocletien, qui a ensuite servi pour abriter les habitants locaux, et toutes les influences qui s'y sont exerces depuis lors (Moyen age, gothique, Renaissance Italienne, Baroque Autrichien...) s'y sont superposes sans jamais detruire les anciens vestiges. Le resultat est un formidable melange ou tous les batiments s'enchevetrent de facon incroyable. Comme dit le bouquin de tourisme, "une ville de bric et de broc ? Non, une lecon d'histoire !".
On s'y perd en deux ruelles, et on flane le nez en l'air, surpris de voir les arches romaines rentrer directement dans les batiments d'habitation, les colonnes du palais romain soutenir le plafond d'une banque, le linge pendre entre deux balcons venitiens, et c'est avec bonheur que l'on retombe sans le vouloir dans la meme ruelle, car on y a encore quelque chose a decouvrir... La Cathedrale, aussi, est surprenante : on dirait un temple romain convertit en temple chretien : c'est un rond avec des colonnes romaines, quelques decorations venitiennes, une inscription Latine parlant de l'Empereur d'Autriche, et a l'exterieur, une tour de facture plus recente permet de dominer tout ce fouillis de toitures, de terrasses et de balcons, entrecoupes ca et la de quelques placettes, comme des clairieres dans une foret.












Bon, d'accord, c'est un peu sommaire comme description, mais je vous dis ca comme je le vois, en petit touriste, et je ne me suis pas documente avant d'ecrire ce message : c'est une vision "a chaud". Alors si vous souhaitez plus de details et d'exactitude, allez voir sur internet, ou encore mieux, en vrai !!! Sans blague, c'est a voir absolument !
Un vrai bonheur !


Au fait, on m'a demande une photo : la voici... faut l'agrandir, bien sur.

lundi 14 juillet 2008

Sibenik














Donc, 2 jours plus tard et 75 km plus loin, je suis a Sibenik. Et bien meme si la ville est moins equipee que Zadar, je la prefere a cette derniere. Memes vieilles maisons hautes et rapprochees, mais le charme en plus, moins de touristes, et un veritable reseau de ruelles et petites places qui donnent un veritable "plus" : on se laisse facilement aller dans une ruelle sans savoir ou elle debouche, juste pour le plaisir de voir ou ca mene... on croit d'abord a une impasse, et puis on trouve une autre ruelle derriere un escalier, qui conduit a une autres... Tous les murs sont anciens, et pour ceux qui aiment, c'est le paradis des chineurs de details ! Avis aux photographes et autres amateurs de cliches amusants, on trouve partout sur les murs, les eglises, les porches, de petites sculptures plus ou moins en bon etat, des situations insolites, des cliches un peu stereotypes de locaux accoudes aux fenetres... Et je suis sur que l'on pourrait faire un livre de photos avec un peu de patience... Il y a aussi beaucoup de jeux d'ombres et de lumieres... A decouvrir si vous passez dans le coin ! Ne la ratez pas.

Je reste ici une journee pour cause de "Fete national" -> 14 juillet !
Un bon pretexte pour un bon repas, un verre de Martini, et une journee sans marcher. Comme ca, j'ai aussi le temps de mettre le Blog a jour.

Petite histoire...

Devant un manque flagrant de connaissances sur la Croatie, je suis alle prendre un cours d'histoire sur Internet... et regardez ce que j'y ai trouve :

1618-1648
Guerre de Trente Ans. Lors de la guerre de Trente Ans, des régiments de cavaliers croates servent dans l’armée royale de Louis XIII et de Louis XIV. Ils participèrent notamment aux victoires de Rocroi (1643) et de Nördlingen (1645), sous le commandement du duc d'Enghien. Ils seront par la même occasion à l’origine de l’engouement de la Cour de Versailles pour la cravate, cet accessoire original de leur uniforme, qui connaîtra par la suite un succès inespéré, en s'imposant à la mode masculine occidentale.

Marrant, non ?

mardi 8 juillet 2008

Zadar, la Dalmatie.

Me voici a present a Zadar.
Je vais y rester quelques jours, je pense (si je tiens, car j'ai toujours la bougeotte), afin de me reposer. La chaleur et quelques nuits trop courtes depuis Vienne ont cumulees la fatigue, et j'ai eu bien du mal ces trois derniers jours a marcher plus de 7 heures. Et puis dans ces conditions, j'ai tendance a m'arreter plus que de raison dans n'importe quel cafe pour acheter des boissons fraiches... pas serieux tout ca !

Zadar est effectivement une jolie ville, et vaut la peine d'y passer une journee si on supporte l'affluence touristique. Enorme. Dans le centre, je crois pouvoir dire que 9 personnes sur 10 sont des touristes, et sur ces 9 touristes, vous avez 1 croate, 3 allemands/autrichiens, et le reste reparti entre italiens, slovenes, tcheques, ou francais...
En soit, Zadar correspond a beaucoup de villes mediteraneennes : des maisons hautes et rapprochees, permettant de maintenir les rues etroites dans la fraicheur de l'ombre toute la journee.












Donc forcement, toutes les rues sont pietonnes puisque les voitures ne peuvent passer. Moi qui en avais un peu marre du baroque, je commence a voir diffents style de contruction : un edifice de type Byzantin cotoie une eglise dont la












decoration interieur me rappelle plutot l'Italie (Venise a, parait-il, longtemps eu la main-mise sur la Dalmatie), de nombreux vestiges romains plus ou moins bien mis en valeur rappellent l'anciennete de la ville, et dans l'ensemble, la guerre ne semble pas y avoir detruit trop d'edifices.
Bref, la ville me plait bien, et je parviens a rester 3 jours.
A popos de guerre : il reste tout de meme quelques temoignages, comme j'ai pu le voir. Sur une hauteur, j'ai eu la surprise de trouver une eglise et plusieurs batiments detruits.




Et a cote, un char d'assaut, detruit egalement (genre char russe, type T54), canon pointe vers la plaine. La guerre avec la Serbie entre 1991 et 1996 n'est pas si loin...
De meme, sur la route, on trouve parfois un panneaux avec une photo d'un type en uniforme sur fond de drapeau Croate : le general Ante Gotovina, presente comme heros de la guerre aux passants...

Du coup, intrigue, je vais voir sa biographie sur le net : elle n'est pas a la hauteur de l'eloge national Croate, et ce gars serait meme recherche par le TIP pour repondre d'accusations de crimes de guerre durant la reconquete du pays... Selon un article de Jean-Arnault Dérens, "La biographie de M. Ante Gotovina rappelle beaucoup celle du commandant Arkan, le chef des milices serbes de redoutable réputation. Avant de devenir, dans le camp opposé, « héros » de la guerre des années 1990, ce dernier avait, lui aussi, multiplié les « coups » criminels en Europe, (...). Si M.Gotovina finit par être arrêté, il rejoindra d’ailleurs à la prison internationale de Scheveningen un véritable club d’anciens de la Légion étrangère française." Effectivement, ce general a la double nationalite Franco-Croate...

jeudi 3 juillet 2008

Le paysage

Le paysage a change.
Jusqu'a present, j'ai parcouru les montagnes des Alpes, recouvertes de vastes foret de sapins, et de neige pour les monts les plus eleves. Et meme en Slovenie, ou les montagnes sont plus petites, je retrouvais cette geographie et cette flore.
Plus maintenant. La frontiere Croate ("Hvatska") marque de facon rapide et marquee le passage dans le climat mediterraneen !









A present, ce ne sont que de petites montagnes et collines (de 200 a 1000 m d'altitude), et plus de forets a proprement parler : a part quelques bosquet, je ne vois sur la cote que des buissons d'epineux et des pierres.









Un paysage sec et calcine, que ratrappe la presence de la mer ou se jette les montagnes. C'est vraiment tres jolie. Au loin, on voit les iles de Krk, Prvić, et Rab (je n'ai pas fait de fautes d'orthographe !) dont le relief pierreux change de couleur avec la montee et la descente du soleil.







Par contre, ca devient dure de trouver un coin pour dormir : tout est en pente, ou bien recouvert de pierres, de buissons pleins d'epines, et de pin ! Le mieux pour moi est encore de monter sur une hauteur pres d'un village et de reperer de la-haut un terrain vague, une zone libre, bref, un coin pour pioncer discretement.
Et puis il y a la temperature : je n'ai vraiment plus le choix, je suis oblige de me lever a 5 heures si je veux faire plus de 20 km dans la journee : des 8 heures du matin, il fait trop chaud. A 10 heures, j'entame ma 2eme bouteille. A 12 heures, je suis cuit, et tache de me poser quelques part a l'ombre ou au frais (bar, restaurant, place ombragee) pour survivre jusqu'a 16 ou 17 heures. Ensuite, ca va. Si je pars suffisement tot, je peux faire 25 ou 30 km entre 6 et 12H. Comme ca le soir, je marche tranquille, sans avoir a me reprocher de n'avoir fait que 10 ou 15 km le matin...
Il faut vraiment que je m'habitue a cette chaleur ! Et puis je ne vous dit pas l'etat des vetements trempes tous les jours par la transpiration... la prochaine douche sera la bienvenue !

La Croatie

J'ai passe la frontiere Croate le dernier jour de Juin, vers 11H30. Comme je l'avais appris sur Internet, et comme ne le savait visiblement pas les gendarmes Slovene, je n'ai pas besoin de Visa pour entrer dans le Pays en tant que Francais. un simple passeport en corus de validiter est suffisant. Par contre, les Slovenes en ont besoin. J'apprendrai plus tard que ces 2 peuples ne sont pas vraiment copains. Effectivement, sur la route menant a la frontiere, j'ai vu des vehicules Slovenes, Allemands, autrichiens, polonais, etc, mais aucun Croates ! il parait egalement que la Slovenie a vote contre l'entree de la Croatie en Europe, la derniere fois.
Apres la frontier, je m'arrete quelques heurs dans un bar pour laisser passer la chaleur (c'est intenable !), et j'en profite pour faire bavarder le serveur qui s'ennuie. Il me parle d'Opatja, une ville tres touristique a quelques km de Rijeka, sur la cote Adriatique. Rijeka, en revanche, ne presenterait aucun interet, et serait meme dangereuse la nuit, du fait de la presence de la mafia Albanaise. Un peu comme les quartiers nords de Marseille, sauf que la, ils sont tous armes. Il me donne une adresse de restaurant a Opatja, et m'assure que l'on peut dormir partout en Croatie sans probleme.
Je verifie la distance : je peux etre a Opatja pour le diner si je pars de suite. Ok : de toute facon, j'ai hate de voir la mer !
Sur la route, le changement est important, tout de meme : ils conduisent dans l'ensemble beaucoup plus vite, et le pays n'est pas bien tenu : decharges sauvages, tags en pagaille, vielles maisons cotoyant les maisons neuves, vieux bus au milieux de bus recents : le gouvernement n'a visiblement pas les meme moyens financiers que les pays que j'ai traverse precedemment, mais les choses semblent evoluer. Cette impression se confirmera par la suite, et je crois que la Croatie est un pays certes en retard, mais qui avance vite, tres vite. Notamment grace au tourisme.
Et j'arrive a Opatja vers 19H. Effectivement, c'est tres beau : petite ville, toute en escaliers, ruelles, balcons et pergolas, pleine de charme sous le soleil couchant. Et blindee de touristes. C'est en fait la Cote d'Azur Croate, et tout y est 10€ plus cher qu'ailleurs, me confirme un couple de jeunes Francais rencontre sur la promenade. Quand au restaurant que m'avait conseille le serveur pres de la frontiere, c'est tout simplement le meilleur et le plus cher. Je reprends donc ma vielle methode, et m'eloigne de la mer pour degoter le petit restaurant sympa toujours bien planque dans une ruelle. Gagne : je trouve mon bonheur 1 km plus loin, et commande un Martini et un bon repas pour feter mon arrivee sur la cote.
Jusque la, tout va bien.
Sauf que je suis entre dans la ville le soir - chose que je ne fais jamais d'habitude - , et se pose la question "d'ou que c'est-y que je vais bien pouvoir pioncer ?". Normalement, je dors quelques km avant, et je suis sur d'avoir la journee pour traverser la zone urbaine. Faisant confiance a mon serveur du matin, je me suis aventure en ville pensant pouvoir dormir sur la plage ou truc comme ca.
Il n'y a pas de plage. Justes quelques rochers aux arettes pointues. Il fait chaud, et tout le monde est dehors jusqu'a minuit. impossible de dormir sur un banc. pas de parcs publics puor dormir sous un arbre. J'essaie differents endroits : trop de bruits, trop de vents, rien ne va.
A 1H du matin, excede de m'ettre laisse enfermer en ville, je prends mon courage et mon sac a 2 mains et reparts. 5 km plus loin, je trouve une planque discrete et plante ma tente pour 3 heures de sommeil.
Dure, le lendemain ! J'arrive tout de meme a me lever a 7 heures, et repars. Mais les conditions n'y sont pas : je suis fatigue, il fait terriblement chaud, j'ai une grande ville a traverser pleine de gens, de bruit, et de voitures, il n'y a effectivement rien a voir a Rijeka, et je me traine lamentablement sur 15 km. Je fais un stop toutes les heures, claquant mes kunas (monnaie locale) en boissons fraiches, cafes, etc... et le coeur n'y est pas du tout. pour comble, je m'apercois qu'a Rijeka succede enduite son chantier naval, puis ses raffineries, puis son terminal petrolier, puis l'acces a l'autoroute... je ne vous dis pas le trafic monstre sur la route ! Et naturellement, rien pour les pietons. Un avantage cependant, cette situation fini par me faire fuir en avant, a la recherche d'une sortie de cette inconfortable situation ! Je vais donc faire rapidement les 10 km qui me separent encore d'un petit village que j'apercois plus loin sur la route. J'y dine, trouve une place dans l'arriere-pays, et dors.
par la suite, ca ira mieux.
J'ai penetre plus avant dans les terres pour prendre les routes de montagnes, puis, le trafic routier diminuant, je suis retourne sur la cote pour profiter tout de meme un peu du paysage.
Donc tout va bien. Nous sommes le 03/07/08, je suis a SENJ, entre Rijeka et Zadar, et devrais atteindre cette derniere dans 4 jours.

Une petite histoire slovene avant de partir

Voila, j'ai quitte Ljubjana, et j'ai pris plein sud vers la frontiere Croate. J'ai repere sur ma carte une petite route de montagne qui m'a l'air tout a fait bien : loin de l'axe routier principal, sans ralonger le kilometrage outre mesure, et avec quelques points de ravitaillements jusqu'a Rijeka, sur la cote Adriatique. Me voila donc parti. Comme prevu, je ne suis pas loin de la frontiere au bout du 2eme jour. Un peu paume, c'est vrai, mais ce n'est pas bien grave. En fait, le truc, c'est que les routes du coin ne sont pas bitumees : c'est une simple piste qui ressemble beaucoup aux simples chemins forestiers, et a chaque carrefour, les 2 ou trois panneaux indicateurs restant de l'epoque de Tito (voir pire !) n'indiquent jamais la direction que j'attends. Alors je choisis ma route a la boussole ou par deduction. Et j'ai du me gourer sur le dernier, car depuis une heure, je suis tout seul dans la foret... Depuis ce matin, je rencontrais toujours quelques voitures (qui me couvrait de poussiere blanche a chaque passage ! Saletes...), et la, plus rien. Pas grave, je continue vers le Sud : un chemin, ca arrive toujours quelque part. Donc le soir, je decide de camper non loin du chemin, toujours dans la foret.
Vers Minuit, une voiture me reveille.
Phares, coup de klaxonne.
Je connais la musique, maintenant, alors je ne m'inquiete pas -> sortir du sac, enfiler le pantalon, et sortir.
Re- klaxonne. Oui bon ca va ! J'arrive !
Effectivement, c'est bien un 4x4 de la police en patrouille dans le secteur. Une femme et un homme, jeunes, parlant un bon anglais, me demandent ce que je fais la, en me precisant que c'est interdit de rester. En fait, c'est surtout qu'ils s'inquietent pour moi : je suis a 3,5 metres de la frontiere Croates (indiquee par un vieux carre de peinture blanche sur un arbre : je croyais que c'etait un marquage forestier !), et je risque de passer en Croatie sans visa, ce qui est interdit. En plus, c'est un chemin, parait-il, regulierement emprunte par les sans-papier voulant entrer en Europe. Pour finir, ce n'est pas prudent la nuit car la foret est pleine de loups et d'ours...
J'ai 10 min pour plier la tente.
4,5 min plus tard, je suis dans leur voiture. C'est vrai que nous n'avons pas le reflexe d'y penser, en France, car nous les avons tous massacre depuis longtemps. Ca me reviens d'ailleurs que les ours que le gouvernement essaie de re-aclimater dans les Pyrenees sont des ours Slovenes... Mais je crois que les sans-papiers et leurs passeurs sont plus mechants que les ours...
Les 2 flics sont super-sympa : ils connaissent quelqu'un, a quelques kilometres, qui pourrait m'heberger cette nuit, et me conduisent a lui. C'est un type jovial, qui ne fait aucune difficulte pour me montrer son jardin afin que je puisse re-planter ma tente. Je suis encore trop dans le "coltar" pour developper la conversation a 1H du matin : je repose ma tente, profite 2 secondes d'un ciel sans nuage constelle de milliers d'etoiles (superbe !), et me rendors fissa.
Le lendemain, c'est dimanche, mais mon hote se leve tout de meme a 8 heures : cette fois, je prends bien le temps pour les civilites. Il s'appelle TONE (prononcer "Tony"), m'offre le cafe (cafe turc = super bon !) que nous prenons au soleil, et nous discutons agreablement pendant une heure : il me parle de la Slovenie, de la foret et des ours, de son ami Herve, un francais qui vit dans le Jura, etc... Ensuite il me propose de prendre une douche (j'en ai effectivement besoin apres la piste d'hier) et m'offre un verre d'un alcool qu'il fait lui-meme : une maceration de menthe et de pignes (si j'ai bien compris) qu'il ajoute a de la Grappa Italienne -> une merveille ! Et la discussion se poursuit agreablement jusqu'a 10H. Ensuite, il m'offre un second verres lorsque je parle de m'en aller, et ramene une bouteille vide qu'il remplit d'alcool et me l'offre.
Je sais, j'aurais du refuser. 1kg de verre + 1kg de liquide = surcharge. Et puis l'alcool n'est pas vraiment compatible avec mon activite...
Mais j'y avais goute, et n'ai pas eu le coeur de refuser. Donc, je me balade a present avec une bouteille d'alcool dans le sac, et j'en ai assez pour aller au moins jusqu'a Istanbul ! Tant pis, si on me demande, je ferai passer ca pour le desinfectant de la pharmacie. Obligation de service, tout est dans la formulation.
Je repars donc, en direction de l'axe routier principale, pour atteindre une frontiere gardee que j'atteindrai le lendemain, juste au nord de Rijeka.