vendredi 21 novembre 2008

Ils existent !!!

Y'en a d'autres !!!

On m'a dit et redit que j'étais dingue, et je commençais à m'inquiéter : suis-je donc le seul ?
Et bien non. En passant à la bibliothèque de l'institut français d'Istanbul, j'apprends que peu de temps auparavant sont passés une petite dizaine de randonneurs partis pour un tour du monde !
Voici leur site : www.toutenmarchant.com

Bien sûr, c'est toute une organisation, avec financement et logistique et tout et tout, mais tout de même, ça fait plaisir de voir que d'autres sont près pour ce genre de chose.
Et puis le plus surprenant : ils sont partis comme moi en Avril, et pas de très loin : de Grenoble !

Copains !

Je leur ai écris pour qu'ils me réservent une chambre à New Delhi, quand ils y passeront. Après tout, on ne sait jamais... ;-)

vendredi 14 novembre 2008

Taxi

J'ai pris le taxi...
Dit comme ça, ça n'a l'air de rien, et pourtant... Ceux qui sont déjà monté dans un taxi en Turquie, en Egypte, en Algérie, ou dans des pays du même genre me comprennent sûrement...

Comment vous expliquer simplement ?
Vous connaissez le film "TAXİ" de Luc Besson ? Et bien Daniel et son taxi blanc font figure de petits joueurs à côté de ces tueurs que sont les chauffeurs turcs ! Et encore, il parait qu'en période de ramadan, entre la faim et la chaleur, ils sont pires !
La vitesse en 3ème, une main sur le volant, une autre sur le klaxon, et en avant !!! Zig-zags dans les embouteillages, passages en force, virage brutal pour récupérer les petites rues à sens unique utilisées dans les 2 sens, je vois le rétroviseur qui ne cesse de frôler les obstacles, ça passe au cm ! Virages à droite, virages à gauche, klaxon et imprécations en pagaille, toujours plus vite car le premier engagé dans la rue a la priorité, retour sur la voie rapide, zig et zag sur une zone un peu floue où se mélangent piétons et voitures, et c'est vivant (mais oui !) que j'arrive à destination.
Ouf.
(une petite prière au saint patron des clients de taxi)

Ça, c'était le retour. Je dois tout de même avouer qu'à l'aller, j'ai eu affaire à un vieux nettement plus lent... mais presqu'aussi dangereux tellement il conduisait mal ! Et je sais de quoi je parle : ceux qui m'ont vu conduire m'ont suffisament critiqué pour que mon témoignage ait valeur d'expert ! (N'est-ce pas Jacky ?)

La vie s'organise...

J'ai logé pendant une dizaine de jours dans une auberge de jeunesse de Sultanahmet, le quartier touristique de la rive ouest (Hotel Sinbad). Pendant ce temps, j'ai cherché comment récupérer des sous et comment me loger plus durablement sans pour autant y laisser ma chemise...

Question travail, en surfant sur le net, j'ai constaté qu'en plus du fait de ne pas parler turc, je n'avais pas non plus de permis de travail ! Pas prévu, ça... Mais bon, d'un côté, pour l'obtenir, il faut payer une certaine somme puis attendre plusieurs mois pour espérer l'obtenir. Et de l'autre, j'apprendrai par la suite que la moitié des étrangers travaillent sans permis et sans problème à des postes tout à fait officiels. Reste la barrière de la langue... Alors je me suis plutôt orienté sur la communauté francophone, notamment les écoles françaises (nombreuses), et je me suis auto-proclamé "Assistant scolaire" pour donner des cours particuliers aux élèves en difficultés.
Je me suis rendu à l'école primaire "Pierre Loti", et je suis arrivé pile en même temps qu'une demande de soutient d'une mère d'élève... Me voilà donc avec une charmante petite élève, Yohanna, a qui chaque jours je fais répéter ses leçons !

Ensuite, pour le logement, j'ai plutôt tablé sur la colocation, et j'ai trouvé via le forum de MFE (Maison des Français à l'Etranger) un appartement très sympa près de Taksim (pour ceux qui connaissent). Nous sommes 6 : une française, une lituanienne, une turque, une slovaque, un marocain, et moi ! Soit quand même 3 francophones... Mais c'est de la faute de Yussuf, le propriétaire : il parle plus facilement français qu'anglais et privilègie le recrutement sur des sites web francophones, alors forcément...
İls sont étudiants pour l'ensemble (Erasmus), ormis la lituanienne qui est photographe (et moi qui suis... rien !). L'ambiance est vraiment sympa, le confort complet (machine à laver, accès internet, fourniture des draps, des serviettes, des accessoires de cuisine, grande salle commune...), bref, rien à redire, c'est super.

Voila, c'est parti pour 4 mois. Ne vous attendez donc pas à de nombreux messages durant cette période, car mon environnement ne changera pas comme avant.

Ciaobye!

mercredi 5 novembre 2008

J'ai eu quelques jours pour "poser les valises", visiter un peu...

Bon, que dire sur ces 6 derniers mois ?
Vu d'ici, ça ne semble pas si difficile... les mauvais souvenirs deviennent bons après un peu de temps, et finalement, la seule vrai contrainte aura été le climat : la chaleur excessive use le physique, la pluie mine le moral, le froid la nuit demande une certaine habitude... Je ne croyais pas y être si sensible !

A part ça, je me rends compte que ça s'est franchement bien passé : je n'ai pas été malade (même pas un p'tit rhum), la barrière de la langue n'a pas été un problème, j'ai rencontré des gens très accueillants... J'ai pu voir combien un simple sourire permettait d'aller loin. Je l'ai vérifié tous les jours : on marche avec ses pieds, mais on avance avec sa tête. Le moral, toujours le moral.
Ceci dit, jusqu'à présent, je n'ai pas vraiment eu de problèmes pour dormir où bon me semblait, ni pour trouver à manger régulièrement. Ça aide, forcément. Je ne crois pas avoir particulièrement perdu de poids (75 kg au départ, 70 en Autriche, sans doute autant aujourd'hui), la santé est bonne...
Bref, tout va.

Qu'ai-je appris sur cette période ?
J'ai visité des pays très différents, très contrastés à tous les niveaux (La Suisse et l'Albanie sont un bon exemple d'extrêmes inverses) : la mentalité de leur population, leurs attentes et leur vision du monde...

J'ai vu des endroits formidables : Les montagnes suisses, Vienne, la Dalmatie, la Grèce antique...

Beaucoup de gens m'ont fait part de leur surprise : j'avance vite. un minimum de 40 km par jours (8 heures de marche), mais somme toute, je crois que ce n'est pas si énorme : d'abord, tant que les journées sont suffisamment longues, je peux faire 50, 55, voir 60 km comme c'est arrivé deux fois, et puis je suis à présent capable d'enchaîner 5 ou 6 heures de marches (25 à 30 km) sans faire de pause. Et puis je suis régulier comme une horloge : 1 heure = 5 km, matin et soir. Ce n'est pas très rapide, mais j'ai encore le temps de m'améliorer.
Mon sac aussi n'a cessé de s'allèger : de 25kg, il est rapidement tombé à 22 puis 20kg. En Grèce, je l'ai encore diminué, et aujourd'hui, il doit faire 15kg, environ.... Je songe encore à supprimer d'autres éléments et à acheter un sac nettement plus petit. Je me demande jusqu'où je pourrais aller ?

Je suis à Istanbul depuis une bonne semaine, aujourd'hui. Retour à la vie de citadin : je vous laisse imaginer le contraste !
Recherche d'un travail, d'un logement, déambulation dans les rues, les transports en communs... L'attention est constamment sollicitée par les lumières, les appels, le bruit, toujours le bruits, la foule, partout...
A cette occasion, j'ai constaté un drôle de phénomène : jamais je n'ai ressenti l'ennuis malgré le fait d'être seul en permanence durant ces 6 mois (comme certains s'en sont inquiété), mais ici, au milieu de cette masse de gens, j'ai réussi à me sentir seul... Pas longtemps, bien sûr (ce n'est pas dans ma nature), mais faute de pouvoir m'isoler dans ma tête, de pouvoir être tranquille, j'arrive á rencontrer la solitude au milieu de 12 millions de personnes... bizarre.
Mais ça ne va pas durer : en effet, si je parviens à trouver un emplois et une colocation (c'est en bonne voie), je vais me retrouver avec la situation de départ que j'ai quitté au mois de Mars. Métro-boulot-dodo.