dimanche 30 août 2009

Vallee de Hunza

Apres la Chine, la "Karakorum Hyghway" descend vers Islamabad en traversant d'abord la vallee de Hunza. Si j'ai bien compris, c'est une valle assez celebre car l'activite touristique y est importante. Et elle le merite. De grandes montagnes brunes et desertiques, parsemees d'oasis creees par l'irrigation et des siecles d'efforts de la part des habitants. Tres gentils, d'ailleurs, ouverts et serviables !

J'ai vraiment aprecie ces premiers jours au Pakistan !!!

La valle de Hunza est une zone un peu a part dans ce pays : les habitants sont essentiellement ismaeliens, et portent le bonnet afghan. Sans doute a cause de leur religion, sans doute aussi a cause des difficiles conditions d'acces a la vallee, l'etat Pakistanais ne semble pas tres actif dans la vie locale, mais beaucoup de choses sont faite par l'Aga Khan. C'est un peu long d'expliquer ici ce qu'est l'Aga Khan et l'AKDN, alors je vous renvois sur google si vous ne connaissez pas.


En tout cas, l'accueil de tous les habitants que j'ai rencontre m'a laisse une excellente impression.


Et les paysages... impressionnants ! Il n'y avait pas de neige au col de la frontiere a 4800m, mais au village de Pasu, ou j'ai passe ma premiere nuit, le glacier descend jusqu'a 2800m !














Dans l'ensemble, la route suit la riviere encaissee entre de hautes montagnes, et de place en place, des taches vert sombres signalent la presence d'un village. Ceux-ci sont composes de petites maisons de pierres seches sans etage, entoures de terrasses irriguees pour l'agriculture.




dimanche 16 août 2009

A travers l'Himalaya

La route s'appelle "Karakorum Highway".
Construite par les chinois, elle permet de relier Kashgar a Islamabad, la capitale du Pakistan, a travers la chaine des montagnes de l'Himalaya. Cette route exige un travail de titan, effectue dans des conditions difficiles (on imagine bien), et les travaux sont toujours en cours aujourd'hui et pour encore plusieurs annees.
Notamment sur la partie Pakistanaise du trace, il s'agit surtout d'une piste chaotique et parfois dangereuse, mais le paysage est incroyable.

J'ai pris cette route entre le 12 et le 13 aout. A cette periode de l'annee, il y a tres peu de neige, et globalement, tout n'etait que roche et paysage desertique jusqu'a 5000m d'altitude. Au-dela seulement, les pentes enneigees et les glaciers refletaient le soleil.

Manque de chance, le bus que j'ai emprunte pour aller au Pakistan etait un bus climatise aux fenetres condamnees. Evidemment, les quelques photos que j'ai tente de prendre refletent essentiellement la crasse de la vitre, toutefois, au fond du bus, deux fenetres s'ouvraient, et a l'une d'elle il y avait Yves et Laly, un couple de voyageurs dote d'un bon appareil photo. Pour de belles images de voyages, et entre autre les photos correspondant a cette magnifique route dans l'Himalaya, je vous conseil leur blog :
http://vueltitalmundo.blogspot.com


Le voyage s'est fait sur deux jours. Partis de Kashgar vers midi, le bus est lentement monte dans les montagnes jusqu'au poste de Tashkurgat ou nous avons passe la nuit. Le lendemain, nous avons subi les formalites de sortie (heureusement plus courtes qu'a l'entree). Je me sentais comme un ecolier avant un examen : parmis les nombreuses rumeurs, l'une d'elle signalait que les chinois refusaient de laisser sortir les gens qui n'avaient pas le visa pakisanais... Mais tout c'est bien passe. Plus le choix a present, ca doit passer, car je ne peux plus revenir en arriere une fois sorti.

Puis le bus s'est elance vers les hauteurs du toit du monde. La frontiere se trouvait beaucoup plus loin, a l'altitude impressionnante de 4800 m !!!!
J'ai ete tres surpris de ne pas y voir de neige, mais j'ai appris plus tard que tous les ans, pendant seulement 10 a 15 jours, la neige disparaissait jusqu'a 5000m, et je suis passe justement a ce moment-la. Naturellement, le poste douanier pakistanais se trouvait beaucoup plus loins. Nous avons mis des heures a le rejoindre en redescendant de l'autre cote du col. Ca me rassurait un peu : il me semblait tout a fait invaissemblable qu'on me refuse l'entree dans ces conditions, mais comme toujours avec les frontieres, tant que ce n'est pas fait, il n'y a rien de fait.

En fin d'apres-midi, le bus est arrive a Sost, le poste frontiere. Pendant que les gens reglos faisaient tamponner leur visa, je me suis retrouve en compagnie de trois australiens et d'un anglais dans le meme cas que moi dans un bureau. Le personnage qui nous a accueilli etait souriant et sympatique. Il a commence par me dire en rigolant que je ressemblais a un terroriste taliban, puis, voyant sans doute que nous etions un peu crispe (surtout moi, je crois !), il en a rajoute dans la detente : "Take it easy, take a sit, no problem"

OK, la, je suis sur d'avoir un visa de transit. Reste a savoir pour combien de temps...
Je suis sorti pour photocopier mon passeport, et a mon retour, j'ai appris que nous avions tous... un mois !!! Visa touristique renouvelable deux fois... Grand luxe ! J'etais fou de joie ! Ca paraissait presque trop simple, apres tout ce temps a me prendre la tete pour savoir comment entrer.

Nous etions le 13 Aout. Le lendemain, j'ai pris note de mes 27 ans, avec en cadeau un super pied-de-nez a mon gouvernement et un voyage au Pakistan.

Et apres ?

Ces derniers temps n'ont pas toujours ete des plus simple. Malgre une semaine magnifique dans les montagnes khirghizes, je n'ai pas vraiment de raisons de me rejouir : ca fait combien de temps que je ne marche plus ?!?
Faire les comptes commence a faire peur : 4 jours a Tashkent pour le visa Khirghize suivi de seulement deux ou trois jours de marche. Une semaine d'inactivite entre mon depart de l'Ouzbekistan, et la reprise de la marche depuis Osh. Puis deux semaines d'attente pour mon visa chinois. Et maintenant ?
Je veux marcher.
Pour ca, je dois sortir de cette impasse geographique ou je me trouve aujourd'hui.

En verite, je n'ai toujours pas renonce au Pakistan. J'ai essaye au consulat Pakistanais a Bishkek, mais la reponse etait la meme : pas de lettre ? Pas de visa.
Cependant, a plusieurs reprises, des voyageurs m'ont signale la possibilite de passer au Pakistan par la frontiere Chinoise. Il parait qu'il est possible pour un francais de se presenter et de demander un visa de transit directement au poste frontiere.
Mais rien de sur. Je n'entends que des "je crois que", "j'ai entendu dire que", "c'est surement possible"... rien de concret. Je n'ai jamais trouve quelqu'un qui me dise : "je l'ai fait, ca marche".

Mais j'en ai marre. Et puis je me dis que si je me presente a la frontiere Pakistanaise, c'est que j'ai d'ores et deja passe la frontiere chinoise : ils ne peuvent pas me renvoyer en arriere... Ou sinon, j'ai encore suffisemment de dollars pour monnayer le passage.


C'est avec ce genre d'argument que j'essaie de me rassurer lorsque, a Kashgar, je fais le tour des possibilites pour rejoindre la Chine. Mais dans le fond, la decision est deja prise.

Le lendemain de mon arrivee a Kashgar, j'ai pris le bus pour Sost, dans les montagnes au nord du Pakistan.

Inch' Allah.

samedi 15 août 2009

Kashgar

Qu'est-ce que je fais a Kashgar ?

Ce n'etait absolument pas sur ma route au depart : comme je le disais dans mon message "visas", j'etais cense marcher de Samarcande a Dushambe, capitale du Tadjikistan, pour ensuite prendre un avion pour le Pakistan...
Faute de visa pour le Pakistan, J'ai eu le choix entre prendre un avion directement pour New-Delhi, soit passer par la Chine.
J'ai donc pris cette route, mais une fois a Kashgar, ou aller ? En discutant avec les voyageurs dans les guest houses, l'idee a emergee de tenter d'y obtenir un permis pour le Tibet et de rejoindre par la le Nepal, et ensuite l'Inde... Ca, c'etait au depart de l'Ouzbekistan. Depuis, j'ai eu le temps de discuter avec des tas d'autres voyageurs parcourant l'Asie Centrale en tous sens, et une autre possibilite est apparue, beaucoup plus tentante... mais j'en parlerai plus tard.

Revenons a Kashgar.

Kashgar etait un carrefour important de la route de la soie, et on y retrouve encore aujourd'hui un interressant melange de populations Ouighours, khirghizes, Ouzbeks, Kazakhs, Tadjiks, Russes, et Hans.
Recemment, comme vous l'avez surement etendu, il y a eu de vastes emeutes a Urumqi, la capitale du Xingjiang, ainsi que des manifestations vite dispersees dans les autres grandes villes de la region comme Kashgar. Les choses sont parfaitement calmes a present, mais il reste toujours des milliers de soldats chinois en tenue anti-emeute postes a chaque carrefour. Il semble que les Ouighours aient reussi a faire peur au gouvernement central.

Je n'ai malheureusement passe qu'une journee dans cette ville, ce qui ne laisse guere le loisir de vraiment se plonger dans l'ambiance, de tout voir, et de tout comprendre.
Mais le peu que j'en ai vu m'a bien plu.
L'avantage de ces cultures orientales, c'est que tout se fait dans la rue :
les artisants y travaillent,
les restaurants y font cuire leurs brochettes (enfumant par la meme leurs concitoyens),
les boulangers y font leur jolis pains decores, repandant une bonne odeur qui chatouille les narines, les commercants y vendent leurs produits jusqu'au milieu de la voie, ce qui engendre un fouillis impressionnant de vehicules et de pietons slalomant au milieu de tout ca dans un concert de klaxon, de cris, de chants, ...

Cependant, le bruit des moteurs se fait discret dans cette ville : tout le monde roule en scooter electrique ! Un vrai confort pour les oreilles, mais on ne les entend pas venir dans le dos...






Je me suis promene une bonne partie de la journee, et vers le soir, mes sandales ont eu la "bonne" idee de craquer juste devant l'echoppe d'un cordonnier : dire qu'il y en a qui n'ont pas de chance dans la vie... ;-)





Je regrette un peu de ne pas y avoir passe plus de temps, car la cuisine locale semble particulierement riche : brochettes de mouton a toutes les sauces, plats de pates varies, cuisine chinoise, polo (sorte de riz pilaf avec des ognons, des carottes et des poivrons), toutes sortent de choses plus ou moins epicees...
Mais en meme temps, si j'etais reste pour tout gouter, j'aurais pris un certain nombre de kilos superflux rapidement, et ce n'est pas le moment.

A part ca, il ne reste pas grand chose de l'ancien Kashgar, et le peu qui reste est en train de disparaitre sous les coups de boutoirs des bulldozers chinois, tout a leur oeuvre civilisatrice : remplacer aussi vite que possible ces vieilles maisons de brique et de bois par de sinistres immeubles flambant neufs et fleurant bon le progres social.
Les anciennes maisons encore presentes sont regulierement couvertes de panneaux publicitaires chinois... Ca devient dure de prendre une photo sympa dans cette ville. Et pour ceux qui voudraient y aller un jour : depechez-vous ! Il n'y en a plus pour longtemps !

Osh -> Kashgar

Une fois mon visa en main, je suis redescendu vers le sud, a Osh. Ca faisait quand meme 4 fois que je me tapais la route, ca commencait a bien faire. J'etais impatient de partir, et une fois arrive a la Guest House ou je comptais passer la nuit, j'ai accepte la proposition du gerant de nous emmener, moi et un couple d'americains, jusqu'au poste frontiere d'Irkeshtam. Le prix frisait le delit de justice, l'arnaque ouverte, mais le taxi etait cense partir tot (genre 5H du matin), et deux autres parametres m'ont decide : 1- mon visa se terminait le lendemain soir (vendredi 07/08/2009), et 2- la frontiere fermait a16 ou 17H et pour toute la fin de semaine.

Cette course contre la montre, l'incertitude quand a la suite du voyage, et l'habituel stress du changement de pays et de culture, inutile de vous dire que je n'ai pas eu besoin de reveil pour etre debout a 4H du matin.
A 4H30, le gerant de la G.H. est venu me trouver : la voiture est en panne, impossible de la reparer dans les delais, et un autre chauffeur qui est pret a prendre la route au pied leve reclame 50$ de plus...
Je suis retourne me coucher. Dans un sens, c'etait mieux, car si la voiture etait tombee en panne en cours de route, j'aurais ete bien en peine de faire renouveler mon visa au milieu des montagnes. Et puis du coup, je n'ai pas eu a payer mon voleur d'hotelier. Bien fait pourt lui.
J'ai donc passe la journee du lendemain a faire renouveler mon visa : meme principe, les bureaux fermant pour la fin de semaine, j'ai du courir dans tous les sens pour tout faire dans les delais. J'ai cependant eu la chance de tomber sur une femme tres gentille et comprehensive malgre son uniforme, alors tout c'est bien passe.

Dimanche soir, donc, mon visa ralonge d'une semaine, je me suis presente a la station de bus internationale de Osh. Il existe un bus-couchette qui va en Chine deux fois par semaine.
Le voyage etait un peux long : 26H pour relier Osh et Kashgar, separes par environ 400 km de piste et une frontiere de chinois.
Le depart etait prevu a 20H, nous sommes donc en toute logique partis a 23H (sinon, c'est pas drole, ca ne fait pas "couleur locale"). Apres avoir roule toute la nuit, j'ai pu apercevoir pour la seconde fois au petit jour les montagnes du Pamyre a Sary Tash (voir photos dans les messages precedents). Ont suivis 4 heures de piste a 20 km/h maxi, du fait de l'etat de la piste.
Puis, la frontiere.
Cote Kirghize, j'ai observe que les locaux et les chinois donnaient tous 100 soms au capitaine qui s'occupait des visas, puis 50 soms au lieutenant dans le bureau suivant... Les touristes (en l'occurence, moi et un japonnais) passent librement. C'est sans doute trop dure d'exiger un bakshish en anglais... Que dis-je, un bakshish : c'est du vol qualifie ! Mais bon, c'est leur probleme.
Bref, pas de soucis cote Kirghize, le bus est passe en 30 minutes.
Pas de soucis cote chinois non plus, le bus est passe en... 5 Heures. Pardon, 4H45. J'ose a peine imagine le temps qu'il aurait fallu en cas de probleme ! Ils ont tout fouille : les sacs, les colis, les photos dans les appareils, les matelas des couchettes, les possibles caches sous le vehicule, tout ! Ils ont egalement mis 3 bonnes heures a valider les visas. Ensuite, il y a eu le controle sanitaire : un type habille d'une combinaison blanche, de bottes en plastique, de gants de chirurgie et d'un masque viens vous voir sous le nez, et vous demande si vous etes lepreux, pestifere, si vous avez de la fievre, ou le sida ! Ca fait plaisir, surtout que tout le monde sait que si il y a un endroit sur terre ou on peut attraper tout ca, c'est justement chez eux !
Et puis enfin la Chine, en fin d'apres-midi. Arrive a Kashgar a 1H du matin le Mardi 11/08/2009.

Ni Hao, Zhong Guo !!!

vendredi 7 août 2009

Direction Kashgar !

Ca y est, j'ai mon visa chinois !
Ca n'a pas ete tres facile : j'ai du reserver un billet d'avion pour Pekin ainsi qu'un hotel dans cette meme ville, et declarer que je comptais me rendre la-bas sur le formulaire de visa. C'est bete, car les autorites savent bien que sur ce visa, il n'y a aucune indication de destination : une fois le visa colle sur mon passeport, rien ne m'empeche d'aller dans le Xinjiang.
Et dire que je voulais faire ce visa au Kighizstan parce qu'il etait repute plus facile qu'en Ouzbekistan...

En tout cas, c'est bon. Mais le Kirghizstan m'aime et ne souhaite pas me laisser partir : la frontiere est fermee en fin de semaine, ce qui m'oblige a faire prolonger mon visa pour quelques jours... L'Asie Centrale m'aura pris la tete jusqu'au bout. Heureusement qu'ils ont des belles montagnes !