Bon. Mon elan retrouve, je me retrouve quelques jours plus tard a Mycene. Le temps change legerement : un peu moins chaud, des nuages... c'est plus facile.
Que dire d'autre ?
Je visite, je marche, je dors, je visite... Tout en remontant vers le nord, les nuages se font de plus en plus persistants, et c'est sous une pluie fine que je parviens a Athene. Un vrai temps normand ! Fini le soleil.
Je me loge a l'auberge de jeunesse, histoire de dormir : j'ai vu le camping, je n'ai aucune chance de fermer l'oeil ! ces imbeciles l'ont construit sur la route principale qui sort d'Athene : une 3x3 voies qui repart sur l'autoroute. Le volume sonore est pas possible. Mais pourquoi ils l'ont mis la ??? Bon, bref, peu importe. En plus, ma tente a besoin d'etre menagee : a force d'etre montee et remontee tous les jours, elle commence a montrer des signes de fatigues : outre les super piquets soi-disant super solides qui ressembles aujourd'hui a des tire-bouchons quand ils ne sont pas casses (il m'en reste 7 potables sur les 15 de depart), les arceaux eux-memes faiblissent. J'en ai casse un justement avant d'arriver a Mycene : la nuit tombe, l'orage arrive, je monte ma tente vite-fait pour me planquer, et craque un arceau qui casse... et la pluie tombe.
Ca s'appelle un grand moment de solitude.
Heureusement, j'ai un manchon de renfort, mais je l'utilisais deja sur le premier arceau qui a un probleme aussi. Resultat, ma tente tiens debout, mais elle a une drole de touche. Pas grave, ca ira bien jusqu'a Istanbul.
Pour les sites archeologiques, les musees, je m'amuse bien, c'est tres interessant, mais je prefere vous mettre des photos plutot que de me lancer dans des explications hasardeuses. Ce sera pour la prochaine fois (j'ai oublie mon cable USB).
Demain, je repars, et devrais atteindre Delphe dans 4 jours.
lundi 22 septembre 2008
Olympie
Ca vaut le detour. Moi qui aime les vieilles pierres, je suis servi !
Il y a enormement de francais en Grece, c'est une destination tres populaire : alors je vais pas trop developper, car soit vous connaissez deja, soit vous souhaitez (peut-etre) y aller un jour.
Olympie est le premier grand site archeologique que je visite. On y voit les temples, le stades, des batiment d'epoque romaine, ionienne, ou dorienne (comme le temple d'Era)... Pardon, je me trompe : on ne voit pas les batiments, on voit seulement leurs fondations, 2 ou 3 colonnes encore debout, un pan de mur, et un gros tas de pierre a cote.
Mais moi, ca me parle, j'ai de l'imagination... Je prends mon temps, je regarde 2 enfants faire la course sur le stade, et je profite : nous sommes debut septembre, le nombre de touriste a considerablement diminue, il est 17 ou 18 heures, il n'y a pas grand monde, le soleil descend et donne a la pierre blanche des teintes oranges... sympa, quoi.
Un detail choque au passage : tout a brule dans l'ouest du Pelopponese il y a 2 ans, vous vous souvenez ? Et bien encore maintenant, on voit bien les traces de feu jusqu'au bord du stade : ils ont eu chaud ! Le lendemain matin, je remarque des lances a eau en action un peu partout : les autorites mettent les moyens pour redonner au coin sa verdure d'origine, et ils sont en train de noyer la zone sous des tonnes d'eau. Faut dire qu'a l'entree de la ville, il y a un panneau "Olympie, citee verte"! C'est vrai que maintenent, ca fait rire.
Le musee des jeux olympiques et le musee correspondant au site archeologique sont tres bien aussi ! Vraiment interressant !
Malheureusement, vous n'aurez pas de photos.
2 jours plus tards, j'arrive a Kalamata, sur la cote sud du Pelopponese, afin de rejoindre Sparte et Mystras. Je quitte la ville en fin d'apres-midi, fais quelques km en montagne, et m'arrete dans un champs d'olivier (pour changer : Pas de ma faute, il n'y a que ca, ici!). Le lendemain, je repars, mais vu que je suis super fatigue depuis 2 ou 3 jours (je dors mal ces derniers temps), je traine. La route est belle, s'eleve dans les montagnes, mais ca ne m'arrange pas trop : j'ai plus d'eau depuis hier soir et je n'en trouve pas sur ma route. Donc au bout de 5 heures de marche, j'arrive au village d'Artemisia completement cuit, enfin "sec", je veux dire. Je me pose, je mange, je bois, tout va bien (mieux). Mais voila que s'arretent 2 cars de touristes qui dechargent leur passagers dans mon resto ! (vu que c'est le seul du coin). Je lutte pas, je prends mon sac et je me tire. Mais comme il est 14 heures, pas question de reprendre la route dans la fournaise : je fais 300 m et trouve un banc sous un arbre, au bord de la route, isole... super.
Je pose mon sac, m'allonge sur le banc et dors une heure.
Au reveil, plus d'appareil photo.
C'est bete, hein ? En pleine montagne, personne dans le coin, les enfants a l'ecole, les adultes au travail... y'avait que les petits vieux qui pouvaient passer par la a pied...
Je retourne au restaurant, rien. Je refais tout le trajet 2 fois, rien. Un type qui parle anglais me conseille de retourner a Kalamata voir la police touristique pour faire un declaration. Je ne crois pas que ca serve a grand chose, mais il est vrai que c'est le minimum a faire. OK, allons-y. Je fais du stop et trouve tres vite une voiture qui me ramene a mon point de depart. Encore une heure pour trouver la police, une autre pour la declaration, et je me retrouve a 19 heures a mon point de depart de la veille...
Je deprime.
Deja, le fait de perdre mon appareil : c'est pas le materiel en soit, car je savais bien que je me le ferai piquer un jour ou l'autre, mais il y avait dedans toutes les photos depuis Dubrovnik ! Un mois de photos, presque 300 prises ! Tout ce qu'il en reste, c'est ce qui se trouve dans la passoire qui me sert de tete ! La crise...........
Et puis etre contraint de revenir en arriere... Je deteste ca. Vraiment ! je reviens jamais en arriere, sauf en cas d'erreure de parcours. Je fais jamais demi-tour, c'est toujours devant que ca se passe, toujours. Alors le fait de me retrouver a nouveau a Kalamata, la perte de mes photos, la fatigue toujours bien presente......
Et zut. Je retourne au camping, et le lendemain, je passe la journee a rien faire, je stagne dans un cafe, un centre internet, un parc... Je trouve une boutique et rachete un nouvel appareil photo, et commence a songer a la suite vers le soir...
Voila pourquoi je n'ai pas de photos pour Olympie.
Il y a enormement de francais en Grece, c'est une destination tres populaire : alors je vais pas trop developper, car soit vous connaissez deja, soit vous souhaitez (peut-etre) y aller un jour.
Olympie est le premier grand site archeologique que je visite. On y voit les temples, le stades, des batiment d'epoque romaine, ionienne, ou dorienne (comme le temple d'Era)... Pardon, je me trompe : on ne voit pas les batiments, on voit seulement leurs fondations, 2 ou 3 colonnes encore debout, un pan de mur, et un gros tas de pierre a cote.
Mais moi, ca me parle, j'ai de l'imagination... Je prends mon temps, je regarde 2 enfants faire la course sur le stade, et je profite : nous sommes debut septembre, le nombre de touriste a considerablement diminue, il est 17 ou 18 heures, il n'y a pas grand monde, le soleil descend et donne a la pierre blanche des teintes oranges... sympa, quoi.
Un detail choque au passage : tout a brule dans l'ouest du Pelopponese il y a 2 ans, vous vous souvenez ? Et bien encore maintenant, on voit bien les traces de feu jusqu'au bord du stade : ils ont eu chaud ! Le lendemain matin, je remarque des lances a eau en action un peu partout : les autorites mettent les moyens pour redonner au coin sa verdure d'origine, et ils sont en train de noyer la zone sous des tonnes d'eau. Faut dire qu'a l'entree de la ville, il y a un panneau "Olympie, citee verte"! C'est vrai que maintenent, ca fait rire.
Le musee des jeux olympiques et le musee correspondant au site archeologique sont tres bien aussi ! Vraiment interressant !
Malheureusement, vous n'aurez pas de photos.
2 jours plus tards, j'arrive a Kalamata, sur la cote sud du Pelopponese, afin de rejoindre Sparte et Mystras. Je quitte la ville en fin d'apres-midi, fais quelques km en montagne, et m'arrete dans un champs d'olivier (pour changer : Pas de ma faute, il n'y a que ca, ici!). Le lendemain, je repars, mais vu que je suis super fatigue depuis 2 ou 3 jours (je dors mal ces derniers temps), je traine. La route est belle, s'eleve dans les montagnes, mais ca ne m'arrange pas trop : j'ai plus d'eau depuis hier soir et je n'en trouve pas sur ma route. Donc au bout de 5 heures de marche, j'arrive au village d'Artemisia completement cuit, enfin "sec", je veux dire. Je me pose, je mange, je bois, tout va bien (mieux). Mais voila que s'arretent 2 cars de touristes qui dechargent leur passagers dans mon resto ! (vu que c'est le seul du coin). Je lutte pas, je prends mon sac et je me tire. Mais comme il est 14 heures, pas question de reprendre la route dans la fournaise : je fais 300 m et trouve un banc sous un arbre, au bord de la route, isole... super.
Je pose mon sac, m'allonge sur le banc et dors une heure.
Au reveil, plus d'appareil photo.
C'est bete, hein ? En pleine montagne, personne dans le coin, les enfants a l'ecole, les adultes au travail... y'avait que les petits vieux qui pouvaient passer par la a pied...
Je retourne au restaurant, rien. Je refais tout le trajet 2 fois, rien. Un type qui parle anglais me conseille de retourner a Kalamata voir la police touristique pour faire un declaration. Je ne crois pas que ca serve a grand chose, mais il est vrai que c'est le minimum a faire. OK, allons-y. Je fais du stop et trouve tres vite une voiture qui me ramene a mon point de depart. Encore une heure pour trouver la police, une autre pour la declaration, et je me retrouve a 19 heures a mon point de depart de la veille...
Je deprime.
Deja, le fait de perdre mon appareil : c'est pas le materiel en soit, car je savais bien que je me le ferai piquer un jour ou l'autre, mais il y avait dedans toutes les photos depuis Dubrovnik ! Un mois de photos, presque 300 prises ! Tout ce qu'il en reste, c'est ce qui se trouve dans la passoire qui me sert de tete ! La crise...........
Et puis etre contraint de revenir en arriere... Je deteste ca. Vraiment ! je reviens jamais en arriere, sauf en cas d'erreure de parcours. Je fais jamais demi-tour, c'est toujours devant que ca se passe, toujours. Alors le fait de me retrouver a nouveau a Kalamata, la perte de mes photos, la fatigue toujours bien presente......
Et zut. Je retourne au camping, et le lendemain, je passe la journee a rien faire, je stagne dans un cafe, un centre internet, un parc... Je trouve une boutique et rachete un nouvel appareil photo, et commence a songer a la suite vers le soir...
Voila pourquoi je n'ai pas de photos pour Olympie.
jeudi 4 septembre 2008
Record battu !
Il tenait depuis mon arrivee sur Innsbruck : presque 60 km ce jour la...
C'est vieux !
Parti 4 km au sud de Patra, premiere ville du peloponese, je suis arrive a Olympie hier soir a 20h.
113 km en 2 jours ! 50km le premier jour et 63 le second !
Fatigue, mais content.
En fait, je ne devais en faire que 92, mais ma carte se trompe sur un kilometrage, me rajoutant 3 km "surprise", et je me suis goure de direction le soir du premier jour, m'occasionant 15 km de rab dont je me serais bien passe.
J'explique : le matin du premier jour, je marche bien et fait 30 km avant de m'arreter a 14 h dans un cafe. Je calcule alors qu'en marchant aussi bien le soir, je pourrais pretendre arriver a Olympie des le lendemain, puisque la ville ne sera plus qu'a 45 km, ce qui correspond a une journee normale...
Sauf que le soir, je me trompe de direction avant de poser ma tente... Et le matin, aussi mal reveille que d'habitude, je persiste et signe pendant 2 heures !!! Ce n'est qu'a 9h que je realise que j'ai le soleil dans les yeux au lieu de l'avoir dans le dos.
Mais qu'il est con !!!!!!
C'est pas croyable : apres plus de 4 mois de marche, pas etre foutu de distinguer l'est de l'ouest !!! Boulet un jour, boulet toujours !
Je m'en veux, je fulmine, j'ai les nerfs.
M'en fiche, j'arriverai quand meme a Olympie ce soir. Je suis furax, car au bilan, je suis revenu a mon point de depart a 10h, et j'ai toujours mes 45km (qui passeront a 48) a faire !
Je fonce, profite de mon enervement pour faire du 6km/h, je supprime les pauses, et trace la route jusqu'a 15h. Je prends alors une heure pour manger, boire, et me poser 5 min, et je repars pour 4 heures de marche. Et j'arrive a me poser dans le premier camping d'olympie avant le coucher du soleil.
Content de la performance, mais a vrai dire, c'est surtout le signe que je suis tetu comme un mulet, car je n'avais aucun interet particulier a respecter mon "Patras-Olympie en 2 jrs", et a present, j'ai mal partout...
C'est vieux !
Parti 4 km au sud de Patra, premiere ville du peloponese, je suis arrive a Olympie hier soir a 20h.
113 km en 2 jours ! 50km le premier jour et 63 le second !
Fatigue, mais content.
En fait, je ne devais en faire que 92, mais ma carte se trompe sur un kilometrage, me rajoutant 3 km "surprise", et je me suis goure de direction le soir du premier jour, m'occasionant 15 km de rab dont je me serais bien passe.
J'explique : le matin du premier jour, je marche bien et fait 30 km avant de m'arreter a 14 h dans un cafe. Je calcule alors qu'en marchant aussi bien le soir, je pourrais pretendre arriver a Olympie des le lendemain, puisque la ville ne sera plus qu'a 45 km, ce qui correspond a une journee normale...
Sauf que le soir, je me trompe de direction avant de poser ma tente... Et le matin, aussi mal reveille que d'habitude, je persiste et signe pendant 2 heures !!! Ce n'est qu'a 9h que je realise que j'ai le soleil dans les yeux au lieu de l'avoir dans le dos.
Mais qu'il est con !!!!!!
C'est pas croyable : apres plus de 4 mois de marche, pas etre foutu de distinguer l'est de l'ouest !!! Boulet un jour, boulet toujours !
Je m'en veux, je fulmine, j'ai les nerfs.
M'en fiche, j'arriverai quand meme a Olympie ce soir. Je suis furax, car au bilan, je suis revenu a mon point de depart a 10h, et j'ai toujours mes 45km (qui passeront a 48) a faire !
Je fonce, profite de mon enervement pour faire du 6km/h, je supprime les pauses, et trace la route jusqu'a 15h. Je prends alors une heure pour manger, boire, et me poser 5 min, et je repars pour 4 heures de marche. Et j'arrive a me poser dans le premier camping d'olympie avant le coucher du soleil.
Content de la performance, mais a vrai dire, c'est surtout le signe que je suis tetu comme un mulet, car je n'avais aucun interet particulier a respecter mon "Patras-Olympie en 2 jrs", et a present, j'ai mal partout...
Histoire etrange...
Je quitte Agrinio, petite ville d'Epyre, et prends la direction de Mesolongie, sur la cote, au sud. Le soleil ne chauffe pas encore, il est 8h, et j'avance rapidement, comme toujours le matin. Quelques kilometres plus loin, je remarque une voiture arretee sur le cote : un homme assis sur le siege passager, le chauffeur a l'exterieur, sur le bord de la route, faisant signe aux autres voitures de s'arreter.
Mais personne ne s'arrete.
J'arrive a leur hauteur, le type me remarque, se retrourne et me fait le meme geste.
-Tu parles anglais ?
- voui
Le gars joint les 2 mains en signe de priere et me dis :
- s'il te plais, n'aurais-tu pas 20 euros a me donner ? c'est pour acheter de l'essence, on est en panne. En echange, je te donne ma bague, c'est de l'or.
Il me montre en effet une petite chevaliere doree. Habitue aux albanais, je me dis qu'il doit surtout s'agir d'une breloque en plaque or a 1 euro.
Dans ces conditions, pourquoi ai-je accepte de l'aider ?
Je n'ai pas reflechis beaucoup : j'etais dans le coltar, pas reveille, un type me demande de l'aide... C'est debile, je manquerai d'argent avant la fin de mon voyage !
Mais voila, je sors mon portefeuille et lui file ses 20 euros.
Le type s'illumine de l'interieur !
-Merci, merci ! Tiens, la bague est a toi !
- J'en veux pas d'ta breloque, qu'est-ce que j'en ferai ?
- Mais si, prend la ! Et il me la met d'office dans la main, et la, j'allucine : il veut m'embrasser la main et je n'ai que le temps de le retenir !
Il me remercie encore comme si j'etais le Messie en personne descendu directement pour lui filer un coup de main.
- D'ou es-tu ?
- De France, et toi ?
Il me montre sa plaque d'immatriculation : Bulgarie
Un mot de politesse, et on se separe.
Et je l'oublie aussi sec. Je suis toujours a moitie endormi, le paysage est beau, je visite une jolie chapelle encastree dans une falaise, je me promene dans les gorges de montagnes...
Vers 13h, je m'arrete dans un cafe et sors mon carnet de note. C'est alors que mon bulgare me revient en memoire : mais c'etait quoi, ce type ???
Je ressort la bague de ma poche et l'examine : c'est bien du metal. Les marques de decoration prouvent un travail manuel. A l'interieur, je distingue 2 marques : la premiere est illisible, la seconde indique "18k"`-> 18 carats ? %&*@ ! C'est bien de l'or, en plus !
Ce type me file une chevaliere en or en echange de 15 a 20 litres de diesel ?!?
Il est a combien, le baril de petrole, en ce moment ? Il devait vraiment etre presse de se tirer, et vite. Et cette facon de me remercier... On aurait dit que je lui sauvais reellement la vie !
4 jours plus tard (aujourd'hui, donc), je me rends chez un bijoutier : il me confirme qu'il s'agit bien d'or, mais vu la provenance, me conseille plutot de la garder en souvenir plutot que d'essayer de revendre un element dont on ignore la provenance.
C'etait bien mon intention.
Mais personne ne s'arrete.
J'arrive a leur hauteur, le type me remarque, se retrourne et me fait le meme geste.
-Tu parles anglais ?
- voui
Le gars joint les 2 mains en signe de priere et me dis :
- s'il te plais, n'aurais-tu pas 20 euros a me donner ? c'est pour acheter de l'essence, on est en panne. En echange, je te donne ma bague, c'est de l'or.
Il me montre en effet une petite chevaliere doree. Habitue aux albanais, je me dis qu'il doit surtout s'agir d'une breloque en plaque or a 1 euro.
Dans ces conditions, pourquoi ai-je accepte de l'aider ?
Je n'ai pas reflechis beaucoup : j'etais dans le coltar, pas reveille, un type me demande de l'aide... C'est debile, je manquerai d'argent avant la fin de mon voyage !
Mais voila, je sors mon portefeuille et lui file ses 20 euros.
Le type s'illumine de l'interieur !
-Merci, merci ! Tiens, la bague est a toi !
- J'en veux pas d'ta breloque, qu'est-ce que j'en ferai ?
- Mais si, prend la ! Et il me la met d'office dans la main, et la, j'allucine : il veut m'embrasser la main et je n'ai que le temps de le retenir !
Il me remercie encore comme si j'etais le Messie en personne descendu directement pour lui filer un coup de main.
- D'ou es-tu ?
- De France, et toi ?
Il me montre sa plaque d'immatriculation : Bulgarie
Un mot de politesse, et on se separe.
Et je l'oublie aussi sec. Je suis toujours a moitie endormi, le paysage est beau, je visite une jolie chapelle encastree dans une falaise, je me promene dans les gorges de montagnes...
Vers 13h, je m'arrete dans un cafe et sors mon carnet de note. C'est alors que mon bulgare me revient en memoire : mais c'etait quoi, ce type ???
Je ressort la bague de ma poche et l'examine : c'est bien du metal. Les marques de decoration prouvent un travail manuel. A l'interieur, je distingue 2 marques : la premiere est illisible, la seconde indique "18k"`-> 18 carats ? %&*@ ! C'est bien de l'or, en plus !
Ce type me file une chevaliere en or en echange de 15 a 20 litres de diesel ?!?
Il est a combien, le baril de petrole, en ce moment ? Il devait vraiment etre presse de se tirer, et vite. Et cette facon de me remercier... On aurait dit que je lui sauvais reellement la vie !
4 jours plus tard (aujourd'hui, donc), je me rends chez un bijoutier : il me confirme qu'il s'agit bien d'or, mais vu la provenance, me conseille plutot de la garder en souvenir plutot que d'essayer de revendre un element dont on ignore la provenance.
C'etait bien mon intention.
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