Qu'est-ce que je fais a Kashgar ?
Ce n'etait absolument pas sur ma route au depart : comme je le disais dans mon message "visas", j'etais cense marcher de Samarcande a Dushambe, capitale du Tadjikistan, pour ensuite prendre un avion pour le Pakistan...
Faute de visa pour le Pakistan, J'ai eu le choix entre prendre un avion directement pour New-Delhi, soit passer par la Chine.
J'ai donc pris cette route, mais une fois a Kashgar, ou aller ? En discutant avec les voyageurs dans les guest houses, l'idee a emergee de tenter d'y obtenir un permis pour le Tibet et de rejoindre par la le Nepal, et ensuite l'Inde... Ca, c'etait au depart de l'Ouzbekistan. Depuis, j'ai eu le temps de discuter avec des tas d'autres voyageurs parcourant l'Asie Centrale en tous sens, et une autre possibilite est apparue, beaucoup plus tentante... mais j'en parlerai plus tard.
Revenons a Kashgar.
Kashgar etait un carrefour important de la route de la soie, et on y retrouve encore aujourd'hui un interressant melange de populations Ouighours, khirghizes, Ouzbeks, Kazakhs, Tadjiks, Russes, et Hans.
Recemment, comme vous l'avez surement etendu, il y a eu de vastes emeutes a Urumqi, la capitale du Xingjiang, ainsi que des manifestations vite dispersees dans les autres grandes villes de la region comme Kashgar. Les choses sont parfaitement calmes a present, mais il reste toujours des milliers de soldats chinois en tenue anti-emeute postes a chaque carrefour. Il semble que les Ouighours aient reussi a faire peur au gouvernement central.
Je n'ai malheureusement passe qu'une journee dans cette ville, ce qui ne laisse guere le loisir de vraiment se plonger dans l'ambiance, de tout voir, et de tout comprendre.
Mais le peu que j'en ai vu m'a bien plu.
L'avantage de ces cultures orientales, c'est que tout se fait dans la rue :
les artisants y travaillent,
les restaurants y font cuire leurs brochettes (enfumant par la meme leurs concitoyens),
les boulangers y font leur jolis pains decores, repandant une bonne odeur qui chatouille les narines, les commercants y vendent leurs produits jusqu'au milieu de la voie,
ce qui engendre un fouillis impressionnant de vehicules et de pietons slalomant au milieu de tout ca dans un concert de klaxon, de cris, de chants, ...
Cependant, le bruit des moteurs se fait discret dans cette ville : tout le monde roule en scooter electrique ! Un vrai confort pour les oreilles, mais on ne les entend pas venir dans le dos...
Je me suis promene une bonne partie de la journee, et vers le soir, mes sandales ont eu la "bonne" idee de craquer juste devant l'echoppe d'un cordonnier : dire qu'il y en a qui n'ont pas de chance dans la vie... ;-)
Je regrette un peu de ne pas y avoir passe plus de temps, car la cuisine locale semble particulierement riche : brochettes de mouton a toutes les sauces, plats de pates varies, cuisine chinoise, polo (sorte de riz pilaf avec des ognons, des carottes et des poivrons), toutes sortent de choses plus ou moins epicees...
Mais en meme temps, si j'etais reste pour tout gouter, j'aurais pris un certain nombre de kilos superflux rapidement, et ce n'est pas le moment.
A part ca, il ne reste pas grand chose de l'ancien Kashgar, et le peu qui reste est en train de disparaitre sous les coups de boutoirs des bulldozers chinois, tout a leur oeuvre civilisatrice : remplacer aussi vite que possible ces vieilles maisons de brique et de bois par de sinistres immeubles flambant neufs et fleurant bon le progres social.
Les anciennes maisons encore presentes sont regulierement couvertes de panneaux publicitaires chinois... Ca devient dure de prendre une photo sympa dans cette ville. Et pour ceux qui voudraient y aller un jour : depechez-vous ! Il n'y en a plus pour longtemps !