mardi 26 janvier 2010


À mi-chemin vers Shanghai, je suis arrive a Changsha, ou je tente de faire renouveler mon visa. Il n'y a pas grand chose à dire, la routine : marcher, manger, dormir... Les villes sont tristes a pleurer, les paysages de la campagne sont noyés dans le mauvais temps, et les quelques rayons d'un pale soleil d'hiver ne montrent que des rizières en friche et des arbres nus...

Lorsque je suis arrive a Guilin, j'ai eu la surprise de découvrir que la citée abritait un ancien palais impérial. Il y avait beaucoup de touristes chinois, et même quelques touristes occidentaux : chouette, me dis-je, allons voir de plus prêt ! Mais tintin ! En fait, toutes les explications qui pourraient permettre de se cultiver sont en chinois sauf une, a l'entrée, qui explique pourquoi il n'y a rien à voir : tout a brule au 16eme (17eme ?) siècle sur l'ordre d'un général mauvais joueur qui ne voulait pas laisser la ville a l'ennemi. J'ai fait le tour quand même, au cas où, mais non, rien à voir.
Je ne profite donc guère des merveilles de la Chine, mais en revanche, j'avance vite.
Cote rencontres, je me suis fait aborde par Mr Liu, un sympathique chinois de Lingling qui parlait anglais (chose rare ici !). Il était ravi de mettre la main sur un étranger et a tenu à m'offrir le déjeuner et le diner, et m'a embarque dans son école maternelle : il voulait que je l'assiste pour apprendre aux petits à dire correctement "hello", "good morning", et "good bye" !!! C'était drôle, mais j'ai eu du mal à en sortir.
Cet homme-là était une exception. En général, les chinois m'ignorent et attendent que je sois passe pour m'examiner des pieds a la tête. De temps à autre aussi, fuse un "Ralo !", tentative locale pour un "Hello", le seul mot qu'ils connaissent. Mais en aucun cas il n'y a de tentative de créer un contact. Comme en France, en fait. Je suis donc plutôt tranquille, mais leur incapacité à parler anglais est parfois gênante. Par exemple, lorsque j'ai voulu quitter Nanning : avec le plafond nuageux, j'avais perdu le Nord depuis plusieurs jours, et j'étais incapable de me repérer. Quand aux panneaux, je n'ai toujours pas compris comment ca fonctionne. J'étais donc complètement perdu sur les immenses boulevards bordes de gratte-ciels, et chaque fois que j'ai demande mon chemin, je m'en suis trouve plus mal !
J'arrivais à leur faire comprendre que je voulais aller dans la ville suivante ("Wo qu Guilin", par exemple), mais ces braves gens me renvoyaient systématiquement... à la gare routière. Le barrage de langue rendait impossible la compréhension. C'est ballot... Si au moins j'avais eu un peu de soleil, j'aurais su vers ou me diriger, mais cette fois-la, j'ai eu les pires difficultés du monde à trouver mon chemin a travers l'agglomération. Quant à trouver une carte de la ville je n'y suis parvenu qu’à Guilin.
Bref, à part ce genre de petites anecdotes, il ne se passe pas grand chose. La nourriture est la même, bol de nouilles (dont j'ai pu observer la fabrication) ou assiettes de riz, mais la cuisine est tout de même variée, surtout si le client est prêt a y mettre le prix.
Le climat, lui est un vrai temps d'hiver. Il fait un f-froid p-p-polaire, les chambres ne sont jamais chauffées, et je dors tout habille comme en Turquie. Au moins ne serais-je pas trop dépaysé en rentrant en France.
La suite de mon périple (et sa fin !) passera par Nanchang, Hangzhou et Shanghai...
J'en voie le bout !

5 commentaires:

Jérôme a dit…

Je suis tombé un peu par hasard sur ton blog (via une personne qui a croisé ta route à Istanbul) mais dès les premières lignes, je n'ai pas pu m'empêcher de lire tout ton périple.

Le voyage entrepris est, à mes yeux, magnifiques et pas seulement pour les paysages traversés mais aussi pour les rencontres, la marche qui laisse du temps pr découvrir des choses invisibles au touriste trop rapide... bravo d'avoir osé l'aventure et bonne chance pour la fin! Cela ne sera pas facile de revenir dans un quotidien européen, j'imagine.

Anonyme a dit…

Nous pouvons maintenant t'envoyer le début du Poème de Du Bellay puisque tu approches de la mer de Chine :

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage,
Ou comme cestuy-là qui conquit la toison,
Et puis est retourné, plein d’usage et raison,
Vivre entre ses parents le reste de son âge !
Quand reverrai-je, hélas, de mon petit village
Fumer la cheminée, et en quelle saison
Reverrai-je le clos de ma pauvre maison,
Qui m’est une province, et beaucoup davantage ?

Bon courage pour les "dernières centaines de km à pied"
Lasibdo

Anonyme a dit…

Que de chemin parcouru. L'anecdote avec l'instit' chinois est amusante dans ce long chemin un peu monotone, semble-t'il. Peut-être est-ce l'hiver qui participe un peu à cet atmosphère ? En tout cas, ta phrase "Mais en aucun cas il n'y a de tentative de créer un contact. Comme en France, en fait." m'a fait bien sourire et je me dis effectivement que nous ne devons pas être le peuple le plus accueillant d'Europe. En tout cas, pour avoir testé l'accueil irlandais cet été, je peux témoigner qu'ils mettent la barre super haut, question accueil chaleureux :).
Bon courage pour la suite des évènements.

Julien (de la danse Germain)

>Lasibdo : Eh, sympa ça, de ressortir "Heureux qui comme Ulysse...". Je viens de redécouvrir par la même occasion ce joli poème.

Unknown a dit…

Ah !!! Je note que Shanghai est de plus en plus écrit dans tes topos. La fin du périple approche. J'espère que le froid que ça soit la température extérieure ou celle des personnes ne te gâcheront pas tes derniers moments.
A bientôt, bisous.

Anonyme a dit…

Gauthier
J'avais en tete la variante de Brassens :

Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage,
Heureux qui comme Ulysse a vu cent paysages,
Et qui a retrouve
Apres maintes traversees,
Le pays des vertes allees....

Merci pour le poeme