Apres avoir etabli le trace, je reprends le sac et repars en direction de Nicopolis et Prevetza. En chemin, je fais la connaissance d'un couple qui tient un restaurant sur le bord de la route (encore ? et oui...), et s'enthousiasmant pour mon voyage, ils m'offrent le gite et le couvert !! Ils m'emennent egalement visiter un petit musee qui retrace l'histoire de la Grece par des sculptures de cire representant les personnages emblematiques de differentes epoques : tres bien fait. PLus loin sur la route, je visite le petit musee de la guerre 1912-1913 : c'est en effet de ce petit chateau que durant plusieurs annees, le roi et l'etat major grec ont mene la reconquete du pays sur le front albanais. Le musee est gardes par 3 militaires, et c'est un jeune appele qui me fera la visite pour moi tout seul : moi qui adore les lecons d'histoire ! trop cool !
La suite l'est moins : je quitte les zones montagneuses qui me maintenaient a l'ombre depuis la veille, et la chaleur atteint des sommets, frisant les 40 degres a l'ombre ! Je me fais l'effet d'un hamster dans un seche-linge ! Apres seulement 4 jours de marche, je m'arrete a nouveau a Preveza pour dormir.
mardi 26 août 2008
Albanie, deuxieme partie.
Ne nous etandons par sur Durres : rien a part les ruines d'un ancien batiment romain (amphitheatre ?) pas mis en valeur, et quelques metres de remparts encore debout.
Passons.
Je continue de descendre vers le Sud, et a Fier, je quitte la route principale pour couper directement vers la Grece, en passant par Tepelene. Si vous ne voyez pas ou c'est, je vous renvois a la carte d'europe sur les premiers messages du mois d'avril.
A partir de la, beaucoup de choses changent. Il faut d'abord savoir que la moitiee des habitants du pays vivent a la campagne : petites exploitations et variation des cultures et de l'elevage. Le decors s'en ressent, et je traverserai jusqu'a la frontiere un joli paysage aux couleurs fauves, jaunes, ou marron, dans une plaine de bocage bordee de montagnes dont la roche passe du bleu sombre le matin, au marron/blanc dans la journee, puis au rose le soir. Bucolique, champetre, sympa quoi.
Les gens aussi, sont d'un abord agreable, et je dors dans les champs a poings fermes, contrairement au montenegro ou j'avais toujours un oeil ouvert. Comme d'habitude pour ce genre de situation, la vie ici est dure, mais simple : les bergers passent la journee a l'ombre pour garder 3 vaches ou 10 pintades, les jeunes proposent comme en ville de laver les voitures (a noter que tout le monde passe son temps a laver les voitures ici ! completement dingue ! Je trouve une station de "Lavazh" tous les km !), et je ne vois que quelques vieux tracteurs : tout est encore fait a la main, a l'aide de nombreux anes ou petits chevaux.
Cependant, le moindre village apporte comme en ville ses decharges et sa polution : je ne risquerais pas un orteil dans le moindre point d'eau, meme courante, de tout le pays ! Meme quand il n'y a pas de dechets en surface, je note de vastes plaques irisees signalant la presence d'huile ou d'essence dans la flotte : pas besoin de chercher loin, je trouve souvent de vieux tankers rouilles pas loin... beurk.
Ca, c'est une riviere ! Si si ! L'eau coule...dessous !
De l'eau, de la bonne, j'en ai trouve en revanche a Telepene : autrefois la capitale regionale de la region du temps de la domination Turc. Son grand homme locale est Ali Pacha (1740-1822 quelque chose comme ca) : ce charmant garcon est notamment connu pour avoir noye tout son harem dans le lac de Ioaninna (aujourd'hui en Grece)... Mais revenons a Tepelene : certe le chateau et les remparts son concerves, mais ce qui en fait sa celebrite, c'est une source d'eau tres abondante et de qualite, et tout le monde s'arrete pour y faire etape. C'est bien simple, l'eau coule a flot, de partout ! Tous les 2m, un tube sort de la roche et crache a profusion. Des restaurants se sont montes dans la foret et ont eriges des terrasses qui font descendre l'eau en cascade : pas besoin de demander au serveur, il suffit de se pencher pour avoir un verre d'eau fraiche. J'ai bien aime, d'autant que la chaleur, justement, est penible.
Plus loin, on trouve egalement Gjirokaster et peut etre le plus beau chateau de l'Albanie. Je m'y offre une nuit d'hotel pour me refaire, car la chaleur, en plus de miner le physique et le moral, me met l'estomac a l'envers... les joies du voyage...
Bref, j'arrive a la frontiere de Grece au passage de Kakavie. Pas de lezards, mais un detail me frappe : c'est vert ! Je me retourne et prends une photo : les montagnes albanaises, les champs, bref, tout le pays est marron. Une frontiere politique, un grillage, rien en fait, et tout est vert de chez vert cote grec ! Quelqu'un a l'explication ?
Vous voyez les montagnes en arriere plan ? C'est l'Albanie. Devant, en vert, c'est la grece...
Vert = vegetation = arbres = ombre (au moins de temps en temps) C'est donc un poil plus confortable et j'arrive a Ioaninna en 2 jours. La, je me pose une journee le temps de trouver une bonne carte de la grece et de preparer la suite.
Autre confort : les gens conduisent a nouveau normalement ! Faut tout de meme reconnaitre que les Albanais conduisent comme des malpropres, preferant klaxonner comme des demeures plutot que de freiner, ralentir, ou tout simplement eviter de doubler dans les virages...
J'ai egalement retrouve en passant cette frontiere la peur de "l'albanais" :
- Bonsoir, c'est possible de dormir dans le champs en face, la ? Je gene personne ?
- Non non, mais il ne vaut mieux pas se mettre la.
- Pourquoi ? il y a un probleme ?
- Ben, les sans-papiers albanais ont l'habitude de passer par la pour entrer en Europe. Reste plutot pres du batiment, la ou on peut te voir.
Comme en Slovenie, comme en Croatie ou au Montenegro, l'albanais fait peur. Sa reputation est execrable (mafia, systeme D, reseau...).
Apres y avoir passe 2 semaines, je souhaiterais tout de meme dire un mot pour les Albanais. Je ne sais pas ce qu'ils valent a l'exterieur, mais chez eux, il faut distinguer ceux des villes et ceux des champs. En ville, il faut bien avouer qu'a part 10% de la population qui se debrouille (on se demande parfois comment), le reste survie, et les jeunes tachent surtout de gagner les 6 ou 7000 euros necessaires au passage en Europe. Tous les moyens sont bons pour ca, et meme si les gens sont souriants et discutent volontier, c'est pas ideal. Mais je me met a leur place : je crois que moi aussi, connaissant le monde exterieur par la tele, je ferais tout mon possible pour me tirer d'ici ! Surtout quand l'oncle ou le grand frere revient au pays 5 ans plus tard avec les poches pleines. A la campagne, en revanche, c'est tres different : la vie coule doucement, comme autrefois, les gens sont simples, tranquilles, et certains nerveux de chez nous feraient bien de prendre exemple sur leur bon sens.
Ne mettons donc pas tous les Albanais dans le meme sac.
Passons.
Je continue de descendre vers le Sud, et a Fier, je quitte la route principale pour couper directement vers la Grece, en passant par Tepelene. Si vous ne voyez pas ou c'est, je vous renvois a la carte d'europe sur les premiers messages du mois d'avril.
A partir de la, beaucoup de choses changent. Il faut d'abord savoir que la moitiee des habitants du pays vivent a la campagne : petites exploitations et variation des cultures et de l'elevage. Le decors s'en ressent, et je traverserai jusqu'a la frontiere un joli paysage aux couleurs fauves, jaunes, ou marron, dans une plaine de bocage bordee de montagnes dont la roche passe du bleu sombre le matin, au marron/blanc dans la journee, puis au rose le soir. Bucolique, champetre, sympa quoi.
Les gens aussi, sont d'un abord agreable, et je dors dans les champs a poings fermes, contrairement au montenegro ou j'avais toujours un oeil ouvert. Comme d'habitude pour ce genre de situation, la vie ici est dure, mais simple : les bergers passent la journee a l'ombre pour garder 3 vaches ou 10 pintades, les jeunes proposent comme en ville de laver les voitures (a noter que tout le monde passe son temps a laver les voitures ici ! completement dingue ! Je trouve une station de "Lavazh" tous les km !), et je ne vois que quelques vieux tracteurs : tout est encore fait a la main, a l'aide de nombreux anes ou petits chevaux.
Cependant, le moindre village apporte comme en ville ses decharges et sa polution : je ne risquerais pas un orteil dans le moindre point d'eau, meme courante, de tout le pays ! Meme quand il n'y a pas de dechets en surface, je note de vastes plaques irisees signalant la presence d'huile ou d'essence dans la flotte : pas besoin de chercher loin, je trouve souvent de vieux tankers rouilles pas loin... beurk.
Ca, c'est une riviere ! Si si ! L'eau coule...dessous !
De l'eau, de la bonne, j'en ai trouve en revanche a Telepene : autrefois la capitale regionale de la region du temps de la domination Turc. Son grand homme locale est Ali Pacha (1740-1822 quelque chose comme ca) : ce charmant garcon est notamment connu pour avoir noye tout son harem dans le lac de Ioaninna (aujourd'hui en Grece)... Mais revenons a Tepelene : certe le chateau et les remparts son concerves, mais ce qui en fait sa celebrite, c'est une source d'eau tres abondante et de qualite, et tout le monde s'arrete pour y faire etape. C'est bien simple, l'eau coule a flot, de partout ! Tous les 2m, un tube sort de la roche et crache a profusion. Des restaurants se sont montes dans la foret et ont eriges des terrasses qui font descendre l'eau en cascade : pas besoin de demander au serveur, il suffit de se pencher pour avoir un verre d'eau fraiche. J'ai bien aime, d'autant que la chaleur, justement, est penible.
Plus loin, on trouve egalement Gjirokaster et peut etre le plus beau chateau de l'Albanie. Je m'y offre une nuit d'hotel pour me refaire, car la chaleur, en plus de miner le physique et le moral, me met l'estomac a l'envers... les joies du voyage...
Bref, j'arrive a la frontiere de Grece au passage de Kakavie. Pas de lezards, mais un detail me frappe : c'est vert ! Je me retourne et prends une photo : les montagnes albanaises, les champs, bref, tout le pays est marron. Une frontiere politique, un grillage, rien en fait, et tout est vert de chez vert cote grec ! Quelqu'un a l'explication ?
Vous voyez les montagnes en arriere plan ? C'est l'Albanie. Devant, en vert, c'est la grece...
Vert = vegetation = arbres = ombre (au moins de temps en temps) C'est donc un poil plus confortable et j'arrive a Ioaninna en 2 jours. La, je me pose une journee le temps de trouver une bonne carte de la grece et de preparer la suite.
Autre confort : les gens conduisent a nouveau normalement ! Faut tout de meme reconnaitre que les Albanais conduisent comme des malpropres, preferant klaxonner comme des demeures plutot que de freiner, ralentir, ou tout simplement eviter de doubler dans les virages...
J'ai egalement retrouve en passant cette frontiere la peur de "l'albanais" :
- Bonsoir, c'est possible de dormir dans le champs en face, la ? Je gene personne ?
- Non non, mais il ne vaut mieux pas se mettre la.
- Pourquoi ? il y a un probleme ?
- Ben, les sans-papiers albanais ont l'habitude de passer par la pour entrer en Europe. Reste plutot pres du batiment, la ou on peut te voir.
Comme en Slovenie, comme en Croatie ou au Montenegro, l'albanais fait peur. Sa reputation est execrable (mafia, systeme D, reseau...).
Apres y avoir passe 2 semaines, je souhaiterais tout de meme dire un mot pour les Albanais. Je ne sais pas ce qu'ils valent a l'exterieur, mais chez eux, il faut distinguer ceux des villes et ceux des champs. En ville, il faut bien avouer qu'a part 10% de la population qui se debrouille (on se demande parfois comment), le reste survie, et les jeunes tachent surtout de gagner les 6 ou 7000 euros necessaires au passage en Europe. Tous les moyens sont bons pour ca, et meme si les gens sont souriants et discutent volontier, c'est pas ideal. Mais je me met a leur place : je crois que moi aussi, connaissant le monde exterieur par la tele, je ferais tout mon possible pour me tirer d'ici ! Surtout quand l'oncle ou le grand frere revient au pays 5 ans plus tard avec les poches pleines. A la campagne, en revanche, c'est tres different : la vie coule doucement, comme autrefois, les gens sont simples, tranquilles, et certains nerveux de chez nous feraient bien de prendre exemple sur leur bon sens.
Ne mettons donc pas tous les Albanais dans le meme sac.
samedi 9 août 2008
L'Albanie, entre Shkoder et Durres.
La situation de ce pays est pire que celle du Montenegro, et pourtant, je m'y sens bien mieux. Les gens, ici, savent encore sourire (les hommes, surtout, parce que les femmes... mais je developperai plus loin).
J'ai affaire a une population pauvre, mais accueillante. D'une facon generale, ca ressemble un peu a ce que j'avais pu lire ou entendre sur la Turquie ! J'en aurai la confirmation quand j'y serai (ou pas). En attendant, ici, j'ai 10 propositions de prise en stop par jours, les gens sont tellement curieux qu'ils m'offrent le cafe juste pour me retenir et les satisfairent, si j'ai besoin d'aide pour trouver un hotel ou quelque chose, ils s'y mettent a plusieurs pour trouver... chaleureux.
Cependant, il faut d'abord passer l'impression de depart.
Lorsque je suis arrive a Shkoder, au nord du pays, j'ai cru m'etre trompe de route : "M'enfin, c'est le Mozambique, ici, ou quoi !?! Pardon, monsieur, l'Europe, c'est par ou ?"
La banlieue sud de la ville, ou j'ai trouve un petit hotel correct, est couverte d'ordures comme je n'en avais jamais vue ! Au milieu d'un terrain vagues se battent 2 chiens errants... dans un autre, un petit cheval est attache au piquet (Les chevaux d'ici sont plastivores ?)... Une decharge plus grande que les autres devale la berge et barre la moitiee de la riviere...Un seul pont, trop etroit pour laisser passer 2 voitures, permet a quelques hommes de pecher dedans... Des maisons minables tendance "Bidonville" en dur, avec a cote quelques batiments en cours de construction ou tous neufs (mais vides)...et partout des groupes d'hommes inactifs qui causent, qui jouent aux echecs ou aux dominos, des enfants jouent au balon...
Gloups !
En visitant, je me rends en ville, et la, malgre les trottoires defonces, et quelques decharges dans les coins, c'est une ville europeenne comme on en trouve ailleurs, avec ses avenues, places et cafes, sans interet particulier. J'y passe une journee a observer, assis a une terrasse de cafe ou marchant dans les rues, cette population qui me semble si etrange : pour la premiere fois, je me sens reellement "ailleurs" : je sais pas ou, mais ca n'a plus rien de commun avec ce que je connais, et j'ai tout a apprendre.
La voix du muezzine me rappelle que je suis dans un pays musulman : effectivement, ce n'est pas une eglise, mais une belle mosquee que j'ai devant moi. Il est 9H, la terrasse du cafe est pleine, mais un detail me frappe : que des hommes ! de tous les ages, mais pas une seule femme. L'ambiance est agreable, ils semblent tous se connaitre et passent de table en table et de cafe en cafe pour se dire bonjour, ca cause, ca papote, ca rigole... Je regarde ensuite un peu la circulation : ca confirme ce que j'avais vu hier...
Mais pour la circulation en Albanie, ca merite un paragraphe entier :
Tres simple : en ville, vous n'avez pas de feux rouges, pas de panneaux de signalisation, quelques tres rares passages pietons a demi effaces qui ne servent a personne, et il faut une separation physique importante pour forcer les vehicules a respecter le sens de circulation. Pour conduire en Albanie (si un jour vous y etes contraints et forces), vous aurez besoin d'un bon instinct de survie, de beaucoup de calme, et surtout, surtout, d'un klaxon en etat de marche ! C'est l'organe de securite numero 1. Plus meme, c'est un mode de communication complet et plus sophistique qu'il n'y parait, et je soupconne les jeunes Albanais de faire "Klaxon-2eme langue" a l'ecole...
Ca sert a dire "Attention j'arrive", "attention je passe", "attention je suis passe", "attention laisse moi passer", "bonjour", "au revoir", "as-tu pense au pain ?", etc.... Ca klaxonne de partout en permanence ! C'est tellement ancre dans le mode de conduite que beaucoup ont trafique leur klaxon pour le personnaliser : ca va du buzzer minable a la sirene de police ou d'ambulance, en passant par tous les klaxons a 2 tons, 3 tons, les alarmes de voitures... Sur la route nationale qui est bien droite, je reste persuade qu'un aveugle pourrait conduire a l'oreille ! C'est comme un immense convoi de mariee qui n'en finirait plus de passer.
Il n'y a pas d'exces de vitesse en ville : la moindre acceleration peu provoquer une catastrophe. Je verrai une mobilette aller un peu vite : 50 m plus loins, c'est le freinage en "drift" pour eviter un pieton !
Ben oui : parce qu'en plus des automobilistes qui conduisent extraordinairement mal (et je pese l'adjectif !), en ignorant totalement l'usage du retroviseur, il y a les pietons qui passent dans le traffic sans s'en soucier le moins du monde, les charrettes tires par un cheval, les tas d'ordures, les nids de poules... Je vois des auto-ecoles, mais je suppose que l'enseignement doit surtout porter sur "Comment rester en vie entre un point A et un point B"...
Mais je note que personne ne s'enerve : ici, le klaxon n'est pas synonyme d'engueulade comme chez nous, c'est vraiment pour "communiquer".
J'ai parle des femmes, tout a l'heure : c'est effectivement un vrai pays musulman ! Je crois que depuis 4 jours que je suis dans le pays, j'ai reussi a communiquer avec une seule d'entre elles pour lui demander l'hotel le plus proche. Encore m'a-t-elle repondu de mauvaise grace. Les hommes m'arretent pour savoir ou je vais, pourquoi j'ai un sac -> les femmes passent leur chemin au mieux en regardant aillleurs, au pire en me lancant un regard super noir (re-gloups). Les hommes repondent gentilment quand je leur adresse la parole -> les femmes se tirent, meme en ville !
Ceci dit, les hommes sont au cafe, et les femmes bossent, dans de tres sombreux cas.
Deduction simple et direct : je suis un cours d'initiation sur la culture arabe que je vais aborder bientot. OK. A la difference cependant que je vois tres peu de femmes voilees. Certaines, en ville notamment, abordent sans probleme le decolte+minijupe que l'on trouve partout chez nous. Et puis les hommes boivent de l'alcool et la mosquee ne semble pas le point de rassemblement : c'est l'albanie, pas l'Iran.
La mysoginie semble ici culturelle, pas religieuse. C'est comme ca. Monsieur s'occupe de servir les clients dans le bar, et Madame s'occupe de la cuisine, du menage, de la preparation des consommations, etc...
Me faites pas dire ce que je n'ai pas dit : les hommes travaillent tout de meme, et parfois dure. Mais le social reste masculin.
Qu'ai-je observe d'autre durant ces 4 jours ? Malgre la pauvrete du pays, la route entre Shkoder et Durres ressemble a une belle route nationale francaise, large, tres droite, bordee tous les 2 km de stations services et de stations de lavage (j'en trouve des quantites pas croyable : ils passent leur temps a laver les voitures ici !)
Un dernier mot sur mon environnement : beaucoup de plaines, separees par de petites montagnes, et pas mal d'agriculture (surtout du Mais) et un petit peu d'elevage. Pas un elevage suisse, hein ! Juste une ou deux vaches, parfois trois dans un meme pres, pour l'usage local. Et au-dessus de villes comme Shkoder ou Lezhe, je vois des chateaux, plutot en bon etat vue de loin... il faudrait que j'en visite un, avant de sortir du pays.
dimanche 3 août 2008
Le Montenegro ("Crne Gore" pour les intimes)
Le Montenegro, c`est nul.
Allons voir en Albanie ce qu`il en est.
C'est le seul commentaire que j'avais envie de faire en sortant de ce pays. Cependant, je ne peux raisonnablement schematiser ainsi, sans meme etayer de quelques elements mon point de vue.
Developpons, donc.
Question geographie, pas vraiment de changements par rapport a la Croatie : climat mediteraneen, montagnes, vegetation basse. Simplement il n'y a plus d'iles en face du rivage pour enjoliver le paysage. Dans l'ensemble, ce dernier est un peu moins beau, mais reste agreable.
Je n'ai fait que longer la cote, sans rentrer dans les terres. Je ne parlerai donc pas de l'ensemble du pays.
La cote, elle, est submergee par le tourisme de masse. Le littoral est parseme de plages plus ou moins grandes, et le tourisme doit representer une part importante des ressources du pays qui ne semble d'ailleurs pas en avoir beaucoup d'autres (mis a part l'aide de l'agence europeenne de reconstruction...) : je croise beaucoup de serbes (logiques, ils ne vont pas aller en Croatie !), mais aussi pas mal d'allemands et d'italiens. Consequence direct : les plages ne sont plus qu'un vaste alignement de parasols ou les touristes tentent de trouver 80 cm carre par personne, et vu d'au dessus, de la route, c'est plutot l'usine. Moche, quoi. Et juste derriere la plage, presque a chaque fois, c'est une decharge publique a ciel ouvert. Des fois, on trouve un camping entre les deux...
La situation sanitaire du pays rappelle celle de la Bosnie, et ce n'est pas pour m'arranger. Les habitants ont acces a la societe de consommation, mais pas les services publics pour assurer le ramassage. Les bas-cotes de la route, les bords de ville, les villages, tout est couvert d'ordures de toutes sortes, bouteilles plastiques, canettes, papiers, etc... C'est mon environnement a longueur de journee, mais le plus gonflant, a la longue, ce sont les cadavres d'animaux que je croise toutes les 10 minutes (c'est bio-degradable, me direz-vous, alors pourquoi les ramasser ?) : chats, chiens, herissons, serpents, tortues, rongeurs, blaireaux, renards, j'ai meme vu un loup qui s'etait fait trainer sur 10m, et dont le cadavre trop volumineux forcait les voitures a s'arreter pour le contourner. Le tout dans un etat de decomposition variant de la viande fraiche a la carpette bitumee...
Ajoutons un soleil impitoyable et beaucoup moins d'ombre qu'en Croatie : je cuis, je fonds, je m'evapore au fils des kms.
Ajoutons egalement une population peu accueillante : un touriste qui paye n'aura aucun mal a trouver une chambre en ville, mais en dehors, plus rien. Je me fais jeter chaque fois que je demande a un paysans si je peux dormir dans son champs. Une nuit, je dors sans demander la permission dans un coin recule en esperant passer inapercu, une autre, je finis par dormir dans une maison en cours de construction, et les deux autres nuits, je les passe dans une chambre en ville. Cependant, dormir a l'exterieur n'etait pas une tres bonne idee : les chiens, les coqs, les gens qui travaillent a la fraicheur de la nuit, et meme un tare qui s'amusait avec un fusil mitrailleur a 2 heures de matin... j'ai accumule un peu de fatigue.
Les gens d'ici sont generalement assez pauvres, mais une minorite profite a fond du tourisme et de quelques autres opportunites, et la fracture sociale est visible. On trouve en ville des concessionnaires BMW et Audi, des affiches proposant la vente "d'appartements luxueux" (l'immeuble est encore en cours de construction), etc, mais la plupart des gens roulent dans de vieilles Polos Diesels qui m'encrassent les poumons, et vivents en vendant 3 pasteques et 2 ognons sur le bord du chemin. L'impression que j'ai, en parcourant ce pays est un melange de dedains et de pitie, accentues par la fatigue et l'enervement : ce pays cherche a accueillir un maximum de touriste et pour cela, il nie sa realite de pays en developpement, il cache sa misere derriere un paravent pour occidentaux. il ferait mieux de travailler pour son peuple, sauvegarder sa cote des entrepreneurs immobilier, et assurer le service public !
Bref, chaleur torride, inhospitalite, masse touristique, decharges, fatigue : je suis bien content d'en avoir fini avec ce pays qui a tout de meme le merite d'etre petit -> on le traverse tres vite.
Je passe la frontiere au sud du pays et m'arrete a Shkoder, au nord de l'Albanie, pour recuperer un peu. Ma tete a du mal a avancer, et je dois reprendre un peu d'elan.
Allons voir en Albanie ce qu`il en est.
C'est le seul commentaire que j'avais envie de faire en sortant de ce pays. Cependant, je ne peux raisonnablement schematiser ainsi, sans meme etayer de quelques elements mon point de vue.
Developpons, donc.
Question geographie, pas vraiment de changements par rapport a la Croatie : climat mediteraneen, montagnes, vegetation basse. Simplement il n'y a plus d'iles en face du rivage pour enjoliver le paysage. Dans l'ensemble, ce dernier est un peu moins beau, mais reste agreable.
Je n'ai fait que longer la cote, sans rentrer dans les terres. Je ne parlerai donc pas de l'ensemble du pays.
La cote, elle, est submergee par le tourisme de masse. Le littoral est parseme de plages plus ou moins grandes, et le tourisme doit representer une part importante des ressources du pays qui ne semble d'ailleurs pas en avoir beaucoup d'autres (mis a part l'aide de l'agence europeenne de reconstruction...) : je croise beaucoup de serbes (logiques, ils ne vont pas aller en Croatie !), mais aussi pas mal d'allemands et d'italiens. Consequence direct : les plages ne sont plus qu'un vaste alignement de parasols ou les touristes tentent de trouver 80 cm carre par personne, et vu d'au dessus, de la route, c'est plutot l'usine. Moche, quoi. Et juste derriere la plage, presque a chaque fois, c'est une decharge publique a ciel ouvert. Des fois, on trouve un camping entre les deux...
La situation sanitaire du pays rappelle celle de la Bosnie, et ce n'est pas pour m'arranger. Les habitants ont acces a la societe de consommation, mais pas les services publics pour assurer le ramassage. Les bas-cotes de la route, les bords de ville, les villages, tout est couvert d'ordures de toutes sortes, bouteilles plastiques, canettes, papiers, etc... C'est mon environnement a longueur de journee, mais le plus gonflant, a la longue, ce sont les cadavres d'animaux que je croise toutes les 10 minutes (c'est bio-degradable, me direz-vous, alors pourquoi les ramasser ?) : chats, chiens, herissons, serpents, tortues, rongeurs, blaireaux, renards, j'ai meme vu un loup qui s'etait fait trainer sur 10m, et dont le cadavre trop volumineux forcait les voitures a s'arreter pour le contourner. Le tout dans un etat de decomposition variant de la viande fraiche a la carpette bitumee...
Ajoutons un soleil impitoyable et beaucoup moins d'ombre qu'en Croatie : je cuis, je fonds, je m'evapore au fils des kms.
Ajoutons egalement une population peu accueillante : un touriste qui paye n'aura aucun mal a trouver une chambre en ville, mais en dehors, plus rien. Je me fais jeter chaque fois que je demande a un paysans si je peux dormir dans son champs. Une nuit, je dors sans demander la permission dans un coin recule en esperant passer inapercu, une autre, je finis par dormir dans une maison en cours de construction, et les deux autres nuits, je les passe dans une chambre en ville. Cependant, dormir a l'exterieur n'etait pas une tres bonne idee : les chiens, les coqs, les gens qui travaillent a la fraicheur de la nuit, et meme un tare qui s'amusait avec un fusil mitrailleur a 2 heures de matin... j'ai accumule un peu de fatigue.
Les gens d'ici sont generalement assez pauvres, mais une minorite profite a fond du tourisme et de quelques autres opportunites, et la fracture sociale est visible. On trouve en ville des concessionnaires BMW et Audi, des affiches proposant la vente "d'appartements luxueux" (l'immeuble est encore en cours de construction), etc, mais la plupart des gens roulent dans de vieilles Polos Diesels qui m'encrassent les poumons, et vivents en vendant 3 pasteques et 2 ognons sur le bord du chemin. L'impression que j'ai, en parcourant ce pays est un melange de dedains et de pitie, accentues par la fatigue et l'enervement : ce pays cherche a accueillir un maximum de touriste et pour cela, il nie sa realite de pays en developpement, il cache sa misere derriere un paravent pour occidentaux. il ferait mieux de travailler pour son peuple, sauvegarder sa cote des entrepreneurs immobilier, et assurer le service public !
Bref, chaleur torride, inhospitalite, masse touristique, decharges, fatigue : je suis bien content d'en avoir fini avec ce pays qui a tout de meme le merite d'etre petit -> on le traverse tres vite.
Je passe la frontiere au sud du pays et m'arrete a Shkoder, au nord de l'Albanie, pour recuperer un peu. Ma tete a du mal a avancer, et je dois reprendre un peu d'elan.
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