lundi 22 juin 2009

Boukhara et la route Ouzbek

Le centre historique est rempli de Medrassah (ecoles coraniques) anciennes, d'hotels, et de touristes (francais a 80 ou 90 % !!!)...









Il ne faut cependant pas aller bien loin pour trouver les ouzbeks : quelques minutes a pied suffisent pour se retrouver la ou ne vont jamais les touristes : des rues non pavees, des maisons minables aux murs de briques en terre (la culture en Asie centrale est plutot de masquer tout signe exterieur de richesse), beaucoup de poussiere et tres peu d'arbre dans les ruelles etroites qui protegent mal du soleil (les maisons n'ont generalement pas d'etage), mais en revanche, beaucoup de gens souriants et accueillants. ils sont plutot surpris, a ce qu'il m'a semble, de voir un touriste isole se perdre dans leurs ruelles... Je suis invite a une partie de carte par un groupe de jeunes, puis a diner... je refuse l'invitation car je pressents que ca va durer jusqu'a pas d'heures, et je veux me coucher tot, mais apres 2 heures passees a vagabonder dans la poussiere, je dois admettre que le coin est franchement agreable.










Le lendemain, je pars bon pied bon oeil. Direction Samarcande, la ville pour laquelle je suis venu si loin au nord de l'Inde.

Tout au long de ces quelques jours de marche, je n'ai cesse d'etre interpele, salue, invite ! Toutes les 5 minutes, quelqu'un arrete son travail ou quitte sa place a l'ombre ou arrete sa voiture pour savoir qui je suis, d'ou je viens...
Les deux premiers jours, je serai systematiquement invite pour tous les repas et pour dormir, a tel point que lorsque vient l'heure d'acheter un morceau de pain le troisieme jour, je ne sais plus ou j'ai range mon argent !
Ce contact quasi permanent me permet de decouvrir rapidement les ouzbeks de l'interieur. Apres experience, je crois qu'il n'y a rien de tel pour connaitre d'autre peuples que de dormir chez eux.

Que dire des Ouzbeks ?
Presque toujours gentils, accueillants et souriants, toujours avides, visiblement, de rencontrer des etrangers... c'est qu'il en passe des etrangers en Ouzbekistan (je reviendrai la-dessus a Samarcande).
Commen en Iran les hommes, jeunes ou vieux, s'habillent a l'europeenne, mais portent le bonnet ouzbek, un petit bonnet rond dote de 4 pointes en carre et une cinquieme au centre. C'est joli, mais ca ne protege pas du soleil... les femmes en dehors de la grande ville, portent plus generalement les vetements traditionnels, avec pantalon, robe longue a manches courtes, et foulard noue sur la nuque.
Autre point particulier sur leur apparence : toutes les personnes de + de trente ans ont tout ou partie de leur dentition remplacee par des dents en or !!! Les petits vieux arborent ainsi un sourire scintillant a faire palir d'envie Hernan Cortez en personne !





Quoi d'autre ? Ils parlent generalement Ouzbek et un peu Russe, parfois aussi le farsi ou le Tadjik... A ce sujet, c'est bien pratique : ils me comprennent quand j'utilise mon vocabulaire turc ! L'accent differe un peu, mais j'ai decouvert que l'Ouzbek, le Kirghiz, le Kazak et meme la langue des Oighour (ouest de la Chine) est tres proche du Turc. Ca m'arrange. Ca rappelle egalement que les turcs sont venus de par la pour tout conquerir jusqu'en Europe.
Autre particularite : tout le monde crache, partout, tout le temps. Pour les hommes, ca ne me choque pas trop, sauf quand les glaviots fusent jusque dans les magasins, mais voir les femmes le faire, ca fait drole... A leur decharge, j'ai moi-meme constamment la bouche seche, et la terre n'est que poussiere dans ce pays, une poussiere legere et abondante qui s'eleve en nuages au moindre courant d'air. Il y a des courants d'air en permanence...

Malgre ce terrain peu propice, l'ouzbekistan est un pays vert. Tout au moins pour ce que j'en ai vu. Apres la Turquie et l'Iran qui arboraient un paysage totalement depourvue d'arbres, je profite a fond des routes Ouzbeks tres ombragees, bordees d'arbres en permanence. Ce n'est pas un luxe quand il s'agit de marcher par 40 degres a l'ombre. De plus, ce pays cultive en masse le ble, le coton, les abricotiers et les muriers... dont c'est justement la saison !!! Grand luxe : je n'ai generalement qu'a tendre le bras pour recolter mon dessert tout en marchant...

Dans l'ensemble, la campagne est tres peuplee et peu mecanisee. A l'heure de la recolte, je trouve peu de moissonneuses, et les petites parcelles de bles se recoltent a la main (faucille + reins solides + ane + charette). La main d'oeuvre familiale comprend evidemment les enfants qui pendant ce temps ne sont pas a l'ecole... a moins qu'elle ne soit finie ? C'est vrai que je n'ai pas demande, mais apres avoir discute avec plusieurs personnes de 15 a 20 ans, j'ai plus ete impresionne par leur maturite et le fait qu'il travaillaient (hommes et femmes) des l'age de 15 ans que par l'etendue de leur connaissances.
Mais tout le monde a le sourire.
Sauf les flics. J'ai d'ailleurs pris la technique : quand ils m'embetent, je ne comprends plus que le francais et devient un peu idiot. Resultat, soit ils abandonnent devant la difficulte, soit je vois defiler toute une ribambelle de sous-officiers et d'officiers, jusqu'a ce que je trouve un nombre suffisant d'etoiles sur les epaulettes (3 ou 4). A ce stade, grace a "constellation-man", je m'en tire avec un simple controle de passeport de 10 minutes, au revoir et merci. Facile. Mais tout de meme, ils n'aiment pas les pietons. Et ils ne comprennent pas plus que les autres flics du monde que je veuille marcher quand il est si simple de prendre un bus ;-)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour Gauthier,

C'est toujours avec grand plaisir que je me rends régulièrement sur ton blog lire tes pérégrinations.

Il serait temps que je te laisse un petit message pour te souhaiter la bonne continuation de ton voyage et de tes rencontres !

L'Ouzbékistan, de ce que tu en décris, a l'air d'être un pays à découvrir.

Bon courage pour la suite,

Julien (un des danseurs de l'école Germain à qui tu avais montré comment s'améliorer en rock :-)...)