lundi 26 mai 2008

"Passeport, bitte !"

Ah, l'Autriche ! Ses montagnes, ses clochers, sa police et ses dénonciations...
Je suis arrivé en Autriche il y a 5 jours, et j'en suis déjà à mon 3ème contrôle, dont 2 sur dénonciation !!!!
Ca fait plaisir.

Par exemple, Dimanche 25/05, je campe dans un bois, au bord du chemin. Je suppose l'endroit tranquille. Je me réveille vers 4H00 du matin. Vers 4H30, j'entends passer une voiture sur le chemin. 5 min plus tard, une seconde ( la même ?) passe dans l'autre sens. Retour de soirée tardive, j'imagine. Mais un peu plus tard, je suis tiré de ma somnolence par du bruit non loin de ma tente : feuilles, branches cassées... Je me dis qu'un animal doit rôder non loin. Mais le bestiau en question se rapproche, et je commence penser qu'il pourrais bien être du genre bipède. Je me réveile tout à fait lorsque je sens qu'il est juste au bord de la tente. Il fait le tour, et j'entends la glissière de la porte qui commence à s'ouvrir !
Outré par son culot, je rugis : "Hey !, Need a hand ?"
Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je l'entends galoper à toute vitesse, assez vite en tout cas pour courir aux prochains jeux olympiques !
Je reste éveillé et attentif, des fois qu'il revienne. Et 5 min plus tard, j'entends un véhicule et vois 2 phares iluminer ma tente.
Là, j'avoue, j'ai commencé à m'inquiéter : j'imaginais déjà le scénario où l'autre abrutis revient avec des renforts ou avec une voiture pour me coincer. Je sais, j'ai trop d'imagination, ou bien je vais trop au cinéma.
Toujours est-il qu'au cas où, je dois sortir de la tente : pas question de me laisser surprendre.
Le temps qu'il manoeuvre son véhicule pour se mettre face à moi, je suis sorti du sac et ouvre la tente.
Et je me prends un spot en pleine tronche !
Aveuglé, je recule dans l'ombre, et distingue 2 silouhettes en uniforme et rangers.
"Polizei !"
Pigé.
L'autre crétin a appelé les flics !!!!!!!!!
Ce con a eu tellement peur qu'il a tout de suite pratiqué ce qui semble être ici un sport national : la dénonciation.
Donc me voilà dehors à 5H00 du matin, à me peler de froid pour un contrôle de passeport en pleine forêt. Je proteste pour la forme, mais les 2 flics sont plutôt cool et parlent anglais, ce qui facilite les choses. J'en profite pour raconter ma petite histoire, mais ils ne cherchent visiblement pas à en savoir d'avantage. Byebye les poulets.
Ils se barrent, et je décide de partir : trop de monde par ici. Comme d'habitude, une heure après, je reprends la route. Dans l'intervale, les flics seront tout de même repassés une fois pour voir si j'étais encore là.
Je récupère la route laissée la veille, mais 300 m + loin, une autre voiture de police s'arrête à ma hauteur. Comme il ne parle pas anglais, l'agent appelle le central, et je n'aurais cette fois qu'à donner mon nom pour qu'il me laisse tranquille.
Cependant, dans les 2 heures qui suivront, je verrai passer 7 voitures de flics (dont 3x la même). Non non, je ne suis pas surveillé. (pour rappelle, nous sommes Dimanche maitn, à 8H)

Je sais bien qu'avec le bronzage, la barbe, et les cheveux en bataille, j'ai une tête de mendiant, mais tout de même, je ne fais rien de mal !!! C'était pareil la dernière fois : quelqu'un a appelé les flics parce que j'avais coupé trop près d'une voie ferrée pour ne pas me taper 3 km de détour. 2 heures plus tard et 10 bornes plus loin les flics m'ont retrouvé pour me demander mes papier et me coller une amende. J'y échappe en expliquant ma situation et récolte un simple avertissement. Mais c'était un jour férié, en Autriche !!! Vous connaissez des flics francais qui vont se bouger un jour férié pour une simple dénonciation, vous ?

Franchement, la mentalité Autrichienne et sa police commencent à me les briser menus.

Mon petit record à moi

Ca y est, j'ai établi un petit record :

Hier, Dimanche 25/05 (sauf erreure), Je suis parti à 6H00 du matin (je vous dirai pourquoi dans le prochain message), et je suis arrivé à l'auberge de jeunesse d'Innsbruck à 21H30.
Soit une journée de 15H30.
J'enlève 4H00 de pauses cumulées.
Soit 11H30 de marche sac au dos !
Je rajoute un terrain plat, un café bien noir vers 8H00, une chanson entrainante dans la tête, un physique qui tient la route, et pas mal de motivation -> tout cela me permet de tenir les 5km/h tout au long de la journée, ou presque.

Ca donne entre 55 et 60 km !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
Je vérifie la distance sur ma carte : ca colle.

J'avoue que sur la fin, je me serai bien arrêté à 50km, mais l'auberge étant à l'autre bout de la ville, je n'avais pas vraiment le choix. Et comme il n'est pas question de prendre le bus, j'ai mis 1H30 pour l'atteindre.
Je suis arrivé complètement claqué, mais content. D'autant plus que ce matin, contrairement à ce que je craignais, je n'ai mal nul part.
cool, non ?

Bon, je ne vais pas faire ca tous les jours, mais c'est plutôt rassurant pour la suite.

L'Autriche, Innsbruck

Et voià, déjà à Innsbruck !!!
Je sais que je ne fais pas la course, mais je ne peux m'empêcher d'être satisfait d'être arrivé si tôt. J'avance bien, et ca fait toujours plaisir.
Me voilà donc dans la résidence des Empereurs Austro-Hongrois, les Habsbourg. Une jolie ville, aux facades colorées, avec plein de touristes (et notamment de francais) : pour visiter tranquille, il est préférable de venir tôt. La vieille ville est agréable pour flaner un peu, et je visite les Musées et autres lieux de cultures de la ville.













Je suis cependant décu : le palais est en réféction, et on ne peut en visiter que la moitiée (et encore, il manque des trucs). En revanche, la chapelle abritant le tombeau de l'empereur et sa statuaire de bronze est très impressionnante (photos dès que possible) : 3 rangées de statues plus grandes que nature représentant les ancètres du macchabé entours le cénotaphe, tous en armure ou en costume d'apparat... J'ai même pu dire bonjour à Francois Ier !


mercredi 21 mai 2008

Description d'une journée-type (pour l'instant)

Les oiseaux commencent à chanter, mais il fait encore sombre. Je me recroqueville dans mon sac de couchage, car je commence à avoir froid. Inutile de regarder ma montre, je sais qu'il est 5h30 environ : c'est l'heure où le froid et l'humidité arrivent, et je vais geler pendant les 2 heures suivantes. Heureusement que j'ai une combinaison de froid (merci aux Bastit qui me l'ont offerte !!). J'arrive donc à survivre jusqu'à ce que le soleil passe au-dessus des collines, vers 7h00.
Petit déjeuner en essayant de ne pas sortir du sac (pain+nutella+eau glacée), et puis il faut bien s'habiller... à partir de là, je fonce : je m'habille en 2,9 secondes pour ne pas sentir le pantalon humide, les chaussettes idem, et je refais mon sac. Et puis je sors de la tente, la démonte, et me voilà prêt au départ.
Généralement, les 2 premières heures de marches se passent sans que je m'en rende compte. Une pause de 10 minutes, et ca repart pour les 2 heures suivantes. Habituellement, le matin, je cherche un point de ravitaillement pour manger jusqu'au petit déjeuner suivant (du pain, des pates, du jambon...) Quant à l'eau, j'ai toujours ma bouteille de départ : je la remplie aux multiples sources qui coulent devant presques toutes les fermes Suisse, ou bien je rentre dans un bar, ou je demande à quelqu'un.
Je déjeune vers 12 ou 13h, et m'efforce de rester posé au moins 45 min. Cependant, la pause peu aussi durer 2h... mais c'est rare. Et puis ca repart. C'est toujours plus dure l'après-midi, je trouve : le temps passe plus lentement, la proximité de la destination du jour fait baisser la motivation, et surtout, les chevilles commences à dire stop (tendinites). Alors les pauses sont de plus en plus fréquentes : 5 min par ci, 5 min par là... au total, à la fin de la journée, je totalise souvent 2 bonnes heures de pause sur une journée de 10 à 12 heures (départ à 8h, arrivée vers 20 heures)
Alors selon l'endroit, après 8, 9, 9h30 de marche, je commence à chercher un coin propice au campigne sauvage : un bois, un champs, un pré, un coin discret et tranquille, de préférence assez loin des habitations.
Montage de tente, cuisine (repas chaud !!), quelques notes sur mon carnet de voyage, et je m'endors vers 21h, 21h30.

mardi 20 mai 2008

La Suisse, suite et fin.



Salut à tous !!!

Je suis arrivé ce matin a la frontiere Autrichienne, et dors ce soir à l'Auberge de Jeunesse de la ville de Feldkirch. Désolé pour les fautes d'orthographe, mais j'ai un peu de mal avec le clavier allemand...
Bref, apres 20 jours de marche, j'ai laissé la Suisse derrère moi.
Apres BERN, je suis redescendu vers le Sud, et j'ai pu admirer les superbes lacs de Thun et de Brienz : un beau ciel bleu sans nuages, une couronne de neige sur les montagnes autour, un vert sombre sur leurs flancs descendant jusqu'au rivage, et une eau transparente qui reflète le décors dans des reflets émeraudes ou bleu profond... superbe !!! En plus, le terrain plat m'a permis d'avaler les distances plus rapidement, et comme je marche entre 8 et 10 heures par jour, j'avance plus vite.









Apres, je suis remonté vers le Nord-Est, toujours à travers la campagne, vers Brunnen, puis Einsiedeln, Appenzel, et l'Autriche.
Cette fois, contrairement à Genève, il y avait des uniformes : alors entre ma tête de pas rasé pas lavé tout bronzé, et le fait que les douaniers s'ennuient, je n'ai échappé au contrôle ni à la sortie de la Suisse, ni à l'entrée en Autriche, de l'autre côté...

A premiere vue, l'Autriche ressemble à la Suisse, mais en un peu moins clean, et les gens ne s'embêtent plus 'a dire bonjour à tout le monde. Ca m'arrange, car je commencait à en avoir marre de dire "Hallo" 20 fois par jours...
La condition physique est toujours bonne, le moral aussi, bref, ca baigne.
Je vais à présent me diriger vers Innsbruck et Vienne.

A bientôt,
Gauthier

Séparation

Bonjour,

Je dois vous dire que je suis a présent seul sur le parcours.
A ma demande, Laetitia a stoppé l'expédition.
Je continue donc comme il était prévu au départ : en solo.

Gauthier

Bern, premier capitale...

Et bien voilà, nous sommes arrives à Bern. Une fois de +, je ne peux pas mettre de photos faute de port USB sur le PC sur lequel je travail -> on verra plus tard. En tout cas, pour ceux qui n'y sont jamais allé, c'est une ville très jolie (le centre, en tout cas) et vivante : en plus, nous sommes arrivés juste à temps pour une grande course à pied réunissant des milliers de participants, et 10 fois plus de touristes de tous les horizons : ambiance garantie ! du soleil, des orchestres dans chaque rue, des drapeaux partout, bref, on ne s'est pas ennuyé !
En plus, le vendredi soir, comme tous les vendredi parait-il, ils mettent des enceintes sur la place du palais fédéral, et balance une heure de Valse, et tout le monde vient danser !
Non, franchement, c'est une ville qui vaut le détour si vous allez en Suisse.

Comme à Genève, nous logeons à l'auberge de Jeunesse (le truc est pratique, bien placé, et le petit dèj' est à volonté !).

samedi 10 mai 2008

Entre Genève et Bern...

Et voilà, nous sommes arrivés à Bern. Beaucoup plus vite que prévu, en fait (6 jours). Nous avons eu du beau temps, et avons acumulé les km sans trop de difficultés - sauf au départ de Genève : c'est fou comme 36 heures sans les sacs sur le dos vous cassent le rythme ! Nous sommes arrivés à Genève en pensant nous être habitué à leur poids, mais en repartant, ils nous ont semblé encore plus lourds qu'au départ, comme si quelqu'un avait rajouté des pierres dedans : il nous a fallu toute l'après-midi pour nous réhabituer au poids et au rythme de la marche...
Ceci dit, une fois "remis dans le bain", nous avons retrouvé toutes nos capacités. En fait, depuis 2 ou 3 jours, nous marchons d'un bon pas sans douleur particulières, sans vraiment sentir les sacs sur notre dos (sauf en fin de journée, après 6 ou 7 heures d'efforts), bref, ça roule.
Pour ce genre d'effort, nous essayons d'adapter le régime alimentaire : pain+nutella+banane+eau le matin, pain+jambon+fromage+fruit+eau le midi, riz/pates+banane+eau le soir... classique, mais efficace, et pas trop lourd à porter.

Pour le parcours, nours avons longé le lac Léman de Genève à Lausanne pendant 3 jours, et nous avons pu dès le début du 2ème jour retrouver le tracé des petits chemins de randonnées qui vous emmènent dans les jolis coins, loins des routes et des pots d'échappement. C'est toujours le "Chemin de Saint Jacques", celui-là même que nous avons remonté en France, et qui traverse la Suisse jusqu'à Vienne. Nous nous en sommes cependant détourné pour remonter sur Bern après avoir traversé la ville de Fribourg.

Voici quelques images prises en cours de route :
le long du Léman...

Sur les hauteurs...

Le palais de justice de Lausanne...








Le chateau de Romont...


et le célèbre pont de Fribourg !
(Ce ne sont que quelques échantillons de nos photos, car nous manquons de temps pour tout mettre)

Concernant les Suisses, pour ceux qui ne les connaissent pas, ils sont conformes à leur réputation : tout est clean, ordonné, les gens sont très polis, tout est aménagé jusqu'au moindre brin d'herbe dans la forêt, c'est presque pénible à la longue...
ceci dit, sur le parcours, nous avons fait une rencontre insolite :
Vous saviez que les Lamas avaient été acclimatés en Suisse, vous ?

Au fait, nous avons ajouté quelques images sur le message de Genève...
A+

samedi 3 mai 2008

A Genève


Bonjour !

Nous sommes arrivés à Genève Jeudi soir, après 15 jours de marche sur les chemins de randonnée français. Notre condition physique s'est améliorée, petit à petit, les muscles font moins mal en fin de journée, les sacs semblent plus légers, bref, ça va plutôt bien ! Nous avons principalement dormi en tente, dans les prés, dans les bois, trouvant toujours un coin tranquille pour monter le camps.
Il s'est averré qu'en fait, nous avons emprunté le chemin de St Jacques de Compostelle qui va de Genève au Puy en Velay : résultat, nous avons rencontré tous les jours des groupes de marcheurs qui allaient en sens inverse, ce qui nous permettait d'avoir des infos sur la suite du trajet. Il y avait des Genevois, des Suisses Allemands, des Allemands, des Autrichiens... c'était sympa.
Pour le temps, c'était mitigé : en 15 jours, nous avons eu 4 jours de pluie, 4 de soleil, et le reste entre les deux. Dur de faire sécher nos affaires dans ces conditions...
Donc, nous sommes à Genève. Nous avons trouvé à nous loger dans l'auberge de jeunesse de la ville. Après 1 journée de repos passée à visiter, à flâner dans les rues, nous repartons ce matin pour traverser la Suisse.

A bientôt pour de nouvelles aventures !
PS : quelques photos au passage :

Le siège de l'ONU à Genève...

Son fameux jet d'eau !


Genève...



Notre première frontière ! pas d'uniformes à l'horizon...




Saint Jacques de Compostelles...






Nous sommes passés "pro" pour monter le camps !