mardi 28 avril 2009

Vers Tabriz...

Les montagnes enneigees ont disparu de mon horizon, et je marche dans des zones sauvages et nues entrecoupees de zones cultivees, irriguees, plantees d'arbres : c'est tres joli.

Mais les distances sont lourdes. Ca n'a decidemment rien a voir avec l'Europe. Je me rappelle qu'alors, je pouvais marcher 20 jours d'affile sans problemes, mais ici, et depuis le depart d'Istanbul, je suis claque au bout d'une semaine ! C'est beaucoup moins facile. En effet, en Europe, la ou il y a 3 maison, on trouve forcement un cafe. Et on ne fait pas 50 km sans rien trouver. Et bien ici, c'est possible. Et quand il y a un village, il n' a rien dedans, juste des maisons. Alors il faut marcher. 45, 50, 55km... Au dela, je crise. Et entre Maku et Tabriz, je termine 2 fois dans une voiture pour les derniers km...
Je sais que je peux faire 60 km, mais quant a enchainer ces distances tous les jours, sans veritable pause - car le soleil ne s'arrete pas, lui -, c'est different. Je crois qu'il faut que je m'entraine encore, je dois etre trop faible physiquement et mentalement. Apres tout, si d'autres l'ont fait, je dois pouvoir aussi...

Quoiqu'il en soit, j'avance. Apres avoir ete heberge comme un prince a Markan Lar, j'arrive peu avant la nuit dans la ville suivante. On me dit qu'il y a un hotel, mais je ne trouve que des restaurants... Alors que je marche sur le bord de la route, un type sort de son garage de pneumatique et m'invite a prendre le the. Il n'est pas seul, mais aucun des 3 comperes ne parle anglais et la conversation tourne rapidement au n'importe quoi. J'ai alors la surprise de voir l'un d'eux sortir une boulette de haschich et m'en proposer !
Mais bien sur, Arthur !
Je vide mon verre de the, remercie, et me tire en vitesse.
10 minutes plus tard, toujours a la recherche de mon hotel fantome, je tombe sur une voiture de police qui s'arrete a ma hauteur : c'est la troisieme fois que je la vois aujourd'hui, alors forcement ils allaient bien finir par s'arreter. Je profite du controle pour demander le chemin de l'hotel :
- Monte, on va te conduire.
Et me voici assis dans la voiture de police, a cote d'un trouffion arme juqu'aux dents, derriere un officier et son enseigne. Ils s'arretent devant l'un des restaurants que j'avais deja vu et discutent un peu avec le patron. J'apprends que je vais dormir la. En fait, s'il n'y a pas d'etages, ca fonctionne un peu comme un caravenserail : une grande piece commune pour la restauration, la cuisine, et tout autour, des petites pieces avec un tapis au sol. C'est la que dorment les routiers de passage.
Je passe une bonne soiree avec eux, certes tres differente de la precedente, mais j'ai affaire cette fois a des gens qui sortent regulierement de l'Iran et qui ont vu toutes les differences de chaque pays, de l'Europe de l'Est au Pakistan. La conversation est beaucoup plus libre. L'un d'eux est fan de Karl Marx, l'autre milite pour l'independance du Kurdistan... je vois de tout.
Je suis a nouveau tres bien traite par le patron qui refuse que je lui paye le gite et le couvert. Decidemment, l'Iran, ca me plait.

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