lundi 28 septembre 2009
Un p'tit tour au Cachemire
J'avais tres envie d'aller au Cachemire depuis longtemps, sans savoir si c'etait possible du fait des conflits armes qui ont marque son histoire recente, alors ni une ni deux, hop, j'ai saute dans un train pour Jammu, puis dans un bus pour Srinagar, la capitale du Cachemire.
Srinagar est surtout connue pour son lac recouvert de Lotus (en fleurs aux mois de juillet-aout) et ses "maisons-bateaux", installes sur le lac. Un tour en barque m'en a mis plein les yeux : c'est comme une petite Venise ( je ne suis jamais alle a Venise : ne me demandez pas comment je fais pour comparer, c'est un secret !!!), avec des maisons en bois sur pilotis ou montees sur des barges amarrees les unes aux autres, au milieu des lotus, des nenuphards, et toutes sortes d'algues. Et pleins d'oiseaux de toutes sortes, des poissons, une faune bien diversifiee et facile a observer... Et pas de moteurs, tout est calme : les gens circulent en barque d'une maison a l'autre, et du village a la ville sur la terre ferme, a la rame. Certains font du commerce directement sur l'eau dans leur barques, comme les vendeurs ambulants sur terre. Il y a d'ailleurs un marche de legumes le matin integralement sur ces petites barques... Bucolique a souhait. Ca faisait longtemps que je n'avais pas ete aussi admiratif pour quelque chose, ca m'a vraiment sorti de mon humeur habituelle
Je suis aussi alle passer 2 jours a Pahalgame, un village plus haut dans les montagnes : grand silence, calme et repos dans une maison perdue dans la foret, completement deconnecte de la societe pendant deux jours. En fait, a part quelques balades dans la foret autour du village, j'ai surtout dormis. C'est malin, aller au Cachemir pour dormir... Mais en fait, la saison touristique est finie, ou presque. Le mois de Septembre voit arriver l'automne et il fait de plus en plus froid. J'ai vu sur la route de nombreux troupeaux de chevres et de moutons et de chevaux redescendant des montagnes pour la transumance d'hiver, accompagnes par les bergers et leurs familles : tous ces convois redescendent a pied des montagnes jusqu'a Jammuh ou plus loin encore. Or, en dehors de Srinagar, l'interet de la zone reside surtout dans de longues randonnees de plusieurs jours dans les montagnes, ce qui necessite un minimum d'equipement en ete (louable sur place) mais un equipement beaucoup plus lourd pour le froid en hiver, a quoi il faut ajouter les services d'un guide (obligatoire) et mes finances n'auraient jamais pus suivre. Et puis je me serais retrouve encore plus claque qu'au depart.
C'est vrai, ca, les touristes, ils arrivent tout frais de l'avion, ils grimpent partout dans les montagnes, et rentrent chez eux se reposer en vantant les beautes de l'himalaya... c'po juste.
Donc, dodo. Mais c'etait quand meme joli. Je me suis contente d'un apercus de la region, mais ca m'a vraiment donne envie d'y revenir de facon plus serieuse !
Et puis quand meme, le besoin de repartir vers Shanghai a commence a se faire pressant, alors je suis rentre a New Delhi le 27 Septembre, et j'ai repris le bitume le lendemain matin.
vendredi 25 septembre 2009
Fin du Chapitre II Istanbul/New-Delhi
Des temps de pauses... j'ai en realite beneficie de "pauses" forcees inattendues et parfois tres longs lors des differentes quetes de visas. Je ne savais pas en quittant la France ce qui m'attendait. Je n'avais jamais fais un visa de ma vie. J'ai appris. Moi qui deteste l'administration, je peux dire que j'ai ete servis. Les etranges regles de fonctionnement en Iran, l'administration corrompue et opaque d'asie centrale, l'esprit incroyablement mefiant des chinois, l'ahurissante desinvolture des pakistanais... J'ai eu de tout, et j'ai perdu au total plusieurs semaines a tourner en rond dans les capitales en attendant mon visa. Au moins etais-je pret lorsque venait le temps de reprendre la marche.
Si je compare mon arrivee a New Delhi a celle d'Istanbul, je ne trouve pas grand chose de commun : d'abord, je n'ai pas l'intention de m'arreter, alors pour moi, la capitale indienne est juste une ville-etape comme les autres. Ensuite, je sens aujourd'hui que je peux arriver a Shanghai, je peux le faire (meme si ca reste toujours a prouver), et je suis impatient de finir : finalement, 2 ans de voyage dans ces conditions particulieres, c'est long. Un peu trop. Je commence a avoir envie de rentrer, alors autant achever le voyage sans trop trainer.
Donc je me programme un petit tour au Cachemire, et je repars sur la route vers Agra.
samedi 19 septembre 2009
Traversee du Penjab indien et de l'Haryana
Globalement, voila comment ca se passe : "moi d'abord ! Prem's ! Laissez passer !"
Un exemple parmis d'autres : une voiture arrive a un carrefour. Le conducteur ne jette pas un regard ni a gauche ni a droite : il klaxonne comme un forcene et fonce.
Un autre exemple pour le plaisir : sur une route a une seule voie par sens, un vehicule est un peu lent. Une voiture commence a doubler tout en ecrasant le klaxon que je ne sais toujours pas pourquoi. Un autocar arrive derriere a tout allure et decide qu'il peu doubler malgre la moto qui arrive en face. Il ecrase donc le champignon (ainsi que le klaxon !!!) et commence a doubler la voiture qui double. Comme le motard ne veut pas mourrir il mord le talus et klaxonne a son tour. On a donc 4 vehicules sur une route a deux voies, et... ca passe. Et je vois ca 10 fois par jours ! Allez savoir pourquoi, je n'ai pas encore vu d'accident de mes yeux, mais nombre de vehicules sont cabosses de partout.
L'Inde a pied n'est pas un truc a faire pour les mous sans reflexes...
Ca, c'est le premier plan de mon decors quotidien.
Au second plan, c'est beaucoup plus agreable : c'est tres tres vert ! La vegetation ici est luxuriante, surtout comparee a toutes ces regions desertiques ou semi-desertiques que j'ai traverse depuis Istanbul ! De grands arbres partout, des canaux, des rivieres, des champs, des murs de vegetation de chaque cote de la route. Il parait que le vert, ca calme... C'est sans doute pour cela que j'arrive a rester tranquille malgre tout... Il fait toujours chaud, mais grace aux arbres je suis regulierement a l'ombre, ce qui aide tout de meme beaucoup.
Bref, une marche finalement pas trop dure et sans soucis particuliers.
Amritsar, premiers pas en Inde
Et au milieu de toute ce bazar, un joyau. En l'occurence, ici, le Temple d'Or.
C'est le site le plus sacre de la religion Sikh. Il accueille les pelerins sikhs ainsi que les visiteurs de tous les horizons et de toutes les religions depuis 400 ans. Les sikhs pronent l'egalite entre les hommes (negation du systeme de caste indou) ainsi que le partage. Formellement, cela se traduit ici par la possibilite pour tout le monde (vraiment tout le monde !) de dormir et de manger a l'interieur du complexe entourant le bassin central ou se situe le temple, et ce, gratuitement !!! C'est peut-etre la premiere et unique fois que j'ai entendu ce mot depuis mon arrivee au Pakistan. N'allez pas croire cependant que les sikhs sont des moutons bons pour la tonte, car en realite ce sont des guerriers : les gardes du temple armes de lances sont la pour le rappeler et chaque Sikh se doit d'etre arme en permanence, au moins d'un poignard. Les gardes du corps qui ont assasine le Premier Ministre Indira Gandhi en 1984 etaient Sikhs, et la communaute Sikhs, malgre son petit nombre, n'a pas ete en reste lors des massacres qui ont suivis la partition de 1946. Mais sinon, ils sont plutot cordiaux. J'en ai rencontre beaucoup puisque l'Etat du Penjab abrite la plus grande population de sikhs.
Le Penjab ?
C'etait un grand etat au Nord-Ouest de l'Inde. Lors de la partition Inde-Pakistan, la plus grande partie de ce territoire a ete donnee a ce dernier, la majorite de la population etant musulmane, et un petit bout est reste a l'Inde, avec notamment Amritsar.
Je ferme la parenthese et reviens aux sikhs : outre le fait qu'ils sont armes, ils ne se coupent habituellement ni la barbe ni les cheveux, et portent un beau turban qui leur donne fier allure, surtout apres avoir vu le Pakistan : la-bas, ils se mettent un bout de chiffon sur la tete a peu pres n'importe comment... c'est moche, toujours, c'est sale, souvent, ca ne protege meme pas du soleil... Sans rire, je fais mieux avec un T-shirt ! Au moins, les sikhs, ils ont la classe.
Ca compense la perte des jolis camions qui visiblement sont un monopole Pakistanais.
Quoi d'autre sur ce premier regard indien a Amritsar ? J'etais (et suis encore) tres impressionne par le nombre incroyable de sans-logis... je ne suis pas familiarise avec les histoires de castes et de droits chez les indous, mais pour un occidentale (j'en suis toujours un) c'est surprenant de voir tous ces gens dormir dans la rue en ville ou au bord des routes dans la campagne... Ils sont allonges a meme le bitume ou la terre, seuls, en famille, ou en groupe, certains n'ont meme pas une couverture... Je les vois se laver aux nombreux robinets publiques, hommes, enfants (je n'ai pas encore vu une seule femme... quand et ou se lavent-elles ?), au milieu du traffic... A la campagnes ils sembles plus chanceux car je les vois sous des baches qui protege un peu de la pluie.
Et tout le monde s'en moque, on dirait. C'est d'autant plus impressionnant qu'il y a fort peu de trottoires en Inde : faute d'obstacle sur les cotes, les vehicules tentent de doubler, veulent se garer, tachant toujours de se rappocher le plus possible des batiments, alors qu'a l'inverse, les magasins etalent leurs marchandises le plus loin possible devant leur vitrine, et les nombreux vendeurs "a la sauvette" encombrent encore davantage avec leurs charrettes et leurs etalages... et au milieu de tout ce rafus, un type est allonge par terre : endormis, ivre, drogue, ou mort, tout le monde s'en cogne ! Des lors que ca ne gene pas le traffic plus que ca, meme la police ne bouge pas. La loi n'empeche personne de dormir par terre.
Dire que dans de nombreux pays, les flics m'ont vire parce que je tentais de faire la sieste sur un banc dans un parc...
Question sonore, soit mes souvenirs sont mauvais, soit c'est effectivement encore pire qu'a Teheran ! J'ai deja failli devenir dingue la-bas, alors la, j'ai commence a me demander combien de temps j'allais tenir... et puis bon, finalement, il semblerait que ca aille. C'est fou comme on s'adapte quand on n'a pas le choix... J'ai achete des bouchons d'oreilles, mais ca ne bloque pas grand chose. En revanche je commence a etre capable de m'endormir avec les mains sur les oreilles ! Ce n'est pas une blague.
Quoi d'autre... Beaucoup de couleurs dans les vetements, un peu plus qu'au Pakistan. La-bas, tous les hommes sont habilles de la meme facon, avec leur espece de chemise de nuit et le pantalon assorti, presque toujours dans des tons clairs. En inde, ils sont presque tous habilles a l'occidentale (avec le turban tout de meme), et les touristes se font immediatement reperer car ils portent des vetements... pas vraiment occidentaux, genre "reggae" ou tres occidentaux genre"High-tech"... ca fait bien rire les indiens. Avec moi, ils ont un leger doute, car j'ai un physique d'europeen mais mes sandales sont pakistanaises... alors on me demande si je suis afghan ou pakistanais... J'aurais bien aime un peu de variation, mais je crois que c'est ecrit sur mon front en tres gros.
Toujours en comparant avec le Pakistan, la reussite economique de l'Inde se voie des la frontiere. Routes convenables, agriculture visiblement plus developpee, moins de coupures d'electricite chaque jour, plus de magasins de services tertiaires... mais en contrepartie, un cout de la vie deux fois plus eleve : je depense par jours autant de roupies qu'au Pakistan, mais 1 roupie indienne vaut 2 roupies pakistanaises.
PS : desole pour les photos, mais Blogspot ne marche pas bien... (?) J'y reviendrai plus tard.
mercredi 9 septembre 2009
La frontiere de Wagah
C'est actuellement le seul point de passage entre le Pakistan et l'Inde. J'y suis passe le 4 septembre.
Chaque jour, une ceremonie d'une demie heure ouvre et ferme la frontiere. A cette occasion, beaucoup de gens viennent assister a ce spectacle qui doit etre a peu pres aussi celebre que la releve de la garde de la reine d'angleterre. Des touristes, bien sur, mais aussi et surtout des indiens cote indien et des pakistanais cote pakistan. C'est comme une fete, il y a de la musique, mais le fond est vraiment belliqueux : le jeux consiste a impressionner l'adversaire de l'autre cote de la barriere de toute sortes de manieres : mettre son plus bel uniforme, monter le drapeau plus vite que l'autre le matin ou plus lentement le soir, lever la jambe plus haut que la tete, pousser un cris le plus longtemps possible, et surtout, surtout, faire plus de bruit qu'en face. De vrai gosses !
En l'occurence, lorsque j'y ai assiste, il y avait des centaines d'Indiens et d'indiennes excites face a seulement quelques dizaine de pakistanais bien en peine de surpasser les chants et les cris de la foule indienne. En plus, chaque cote engage les services d'un animateur qui encourage les gens aux cris de "Indistan Indabbad !" (vive l'inde)
Bref, c'est un moment amusant et tres anime, mais les deux pays ne sont pas pres de faire ami-ami dans de telles conditions...
Lahore
Contrairement a Rawalpindi, il y a des choses a voir, mais je n'y ai passe qu'une journee, un peu gachee par la pluie. Le temps cependant de faire un tour a la mosquee Badshahi et au Fort de Lahore :
L'architecture est vraiment differente de tout ce que j'avais vu jusqu'a present. C'est indien. Moins de couleurs, plus de faience, mais des arabesque et plus de sculpture.
Ce que j'ai vu du reste de la ville m'a cependant laisse la meme impression negative que rawalpindi, accuentuee encore par le mauvais temps, la boue, la fatigue... bref, j'etais content de passer la frontiere le lendemain.
Surtout pour le ramadan ! Car a present, j'en ai termine avec les pays musulmans et je vais pouvoir manger tous les jours comme je veux !!! hehehe !
A ce sujet, la cuisine pakistanaise, que ce soit au Penjab ou au Hunza, ne m'a pas laisse une impression formidable : un plat de lentille, un plat de riz, plusieurs variantes avec parfois un petit bout de viande mixee, et c'est tout. En plus, ce sont de toutes petites portions heureusement servies avec plusieurs chapatis (galettes de pain d'assez grande taille).
La nourriture dans l'ensemble est assez epicee, mais ca va. Je pensais me faire arracher la tete a chaque bouchee de chaque repas, et puis non. Il est vrai que frequemment, la sauce est servie a cote et je n'y touche pas (pas fou !), et je n'entame jamais un plat sans l'assurance d'un litre d'eau a portee de main. Mais jusqu'a present, pas de problemes.
J'observe aussi une regression amusante : lorsque j'etais en Europe, j'avais un couteau et une fourchette.
...
Bon, d'accord, je mangeais surtout des sandwichs, mais sinon, j'avais une fourchette.
A partir d'Istanbul, la cuillere a soupe s'est imposee jusqu'en asie centrale. Plus de couteaux ni de fourchette. Et meme plus de petite cuillere pour le the a partir de l'Iran ! ( de toute facon, a en Asie centrale, ils ne mettent pas de sucre)
A Kashghar, en Chine, j'ai mange avec des baguettes.
Je crois avoir atteind le fond avec le pakistan : il n'y a plus de couvert DU TOUT. On mange les lentilles avec ses doigts, en s'aidant des chapatis comme d'une cuillere. En fait, je m'y suis fait assez vite, c'est meme rigolo. Et puis ca incite a l'hygiene puisque l'on ressent beaucoup plus le besoin de se laver les mains avant et apres le repas.
jeudi 3 septembre 2009
Decouverte du Penjab
Pas terrible, finalement, je m'attendais a mieux, mais je crois que je n'etais pas au bon endroit pour profiter des beautes du coin. Dans l'ensemble, les 290km de route sont une succession de villes plus ou moins grandes separees par seulement quelques kilometres de campagne tres verte. Pour ce que j'en ai vu, ce sont surtout des petites parcelles cultivant le ble ou le riz grace a l'irrigation. Plutot joli, en fait. Tres loin en tout cas des grands espaces agricoles de l'Ouzbekistan, d'Iran, ou de Turquie. Ci-joint la seule photo un peu jolie que j'ai reussi a faire...
Par contre, il y a du monde partout. C'est surpeuple. Et le fait de quitter la capitale n'a rien change au bruit, la salete (carrement repoussante dans la ville de Dina !!!), etc.
Et une chaleur incroyable qui allait croissante a mesure que je descendais vers le Sud. Un four.
Des la fin du premier jour, mes vetements et mon sac etaient gluants. Le deuxieme jours, avec la poussiere collee, j'avais un telle allure de mendiant qu'un type a voulu me donner un billet de 500 roupies !!! (6 dollars, mais un gros billet pour le Pakistan)
En plus de la chaleur, pour corser un peu la chose, c'est le ramadan depuis le 24 aout. Ca devient vraiment dure de trouver a manger. Je dois me rabattre sur les stations services qui proposent des cochonneries a grignoter en attendant la tombee de la nuit, et je tache de me planquer un peu pour ne pas etre embete par des musulmans peu comprehensifs. Heureusement, la chaleur coupe l'appetit, mais dans l'ensemble, j'ai perdu pas mal d'energie sur la route. Vivement l'Inde !
A part ca, les gens dans l'ensemble sont plutot gentils et accueillant. Pas comme en Iran ou en Asie centrale, mais bon, on m'accueille souvent avec le sourire. Quand aux policiers, s'ils ont une tres mauvaise reputation de corruption, ils ce sont tous montre tres gentils avec moi, proposant systematiquement leur aide quand ils me trouvaient sur la route.
Petite histoire de flic (je fais collection, maintenant : une par pays !) :
Un soir, alors que je voulais m'arreter a Wazirabad, l'hotelier m'a demande d'aller au poste de police pour confirmer mon identite. Je le comprends, car l'ambassade de l'Inde ayant garde mon passeport pour le visa, je n'avais qu'une photocopie a montrer pour la fiche de police. Et avec ma tete, il est normal de se mefier. Donc je vais au poste de police, et apres avoir fait le tour de toute la hierarchie pour expliquer mon probleme, j'arrive dans le bureau du capitaine. Ce dernier appelle le service concerne a Islamabad, mais comme c'est ramadan et que le soleil vient de se coucher, le service est ferme et tout lemonde est parti manger. Ne sachant quoi faire, je discute un peu avec l'officier qui parle bien anglais, et le courant passe bien. J'apprends que sont cousin fait actuellement ses etudes en france, a Saint-Etienne, je crois. Quand il constate qu'il ne pourra jamais avoir le service des passeports, il me propose de dormir dans la caserne. Gratos.
J'ai passe la nuit sur un lit de camps dans une piece a cote et suis repartis le lendemain matin sans problemes. lol.
La suite
J'y suis donc arrive des le 19 aout dernier, avec pour objectif de recuperer le visa indien.
Pas grand chose a dire de Rawalpindi et d'Islamabad. Ces deux villes ne sont separes que d'une quinzaine de kilometres, mais l'expansion urbaine les a rapidement reuni en une agglomeration unique de plus de 2 millions d'habitants. Aujourd'hui, pour ce que j'en ai vu, Islamabad represente les quartiers riches et rawalpindi les quartiers populaires.
Creee en 1950 pour servir de capitale juste apres l'independance du Pakistan, Islamabad ("abad" = "ville") est une ville a l'americaine, faite de blocs de maisons numerotes G3, G4, G5, I6, etc... sans aucun charme. Rawalpindi, en revanche, est une ville beaucoup plus ancienne au trace nettement plus anarchique, mais sans monuments ou sites touristiques comme Lahore. Son seul atout pourrait etre la "vivante (tres) effervescence de ses bazars", sauf que pas de chance pour moi, cette effervescence en question m'a surtout pris la tete des la descente du bus !
Sortant du calme des montagnes du nord, le contraste etait un peu trop fort.
Soyons franc, c'est un bordel monstre, cette ville. Surpeuplee, au moins aussi bruyante que Teheran (sinon plus), d'une saletee incroyable, le tout dans la chaleur enorme qui semble caracteriser le Penjab au mois d'Aout...
Les rues ne sont qu'une succession de petites echoppes dont l'activite deborde comme d'habitude jusque sur la route, les facades sont couvertes d'enseignes commerciales tellements nombreuses qu'il est impossible de les distinguer, les conducteurs sont plus dangereux que tous ceux que j'ai pu voir jusqu'a present, et toute la ville baigne dans une odeur de decomposition due aux decharges sauvages presentes partout. Je n'ai pas vu durant mon court passage en ville de service public pour le ramassage des dechets, et tout le monde jette tout partout : j'ai vu pire par la suite, mais deja, Rawalpindi m'a tout de suite remis en memoire les pire moments de mon passage en Albanie et au Montenegro.
Bref, a peine arrive, je voulais repartir. J'ai depose ma demande de visa a l'ambassade de l'Inde, et j'ai pris la route, a pied cette fois, vers Lahore.
Les camions pakistanais...
J'ai appris plus tard que si chaque chauffeur decors son camion comme il veut, chaque ville ou region du Pakistan a ses propres criteres pour la decoration.